5 mauvaises excuses pour ne pas lire – n°1 : c’est trop cher !

Posté le 3 décembre 2017, par letournepage, dans La vie d'un lecteur

Un constat : plus de la moitié de nos compatriotes lisent des livres.

Bravo ! Splendide ! C’est énorme, c’est formidable ! et c’est…inespéré !

Car pourtant, si l’on devait croire les oiseaux de mauvaise augure, « les français détestent lire » ou, version soft, « les français ne lisent plus ». Le problème viendrait de la petite enfance, une histoire d’éducation, les parents ne s’en occupent pas, gnagnagna…

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Bullshit ! Au contraire : en réalité… le nombre de personnes qui lisent au moins un livre dans l’année augmente régulièrement !

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OK. Mais quand même.

Un (1) livre, ce n’est pas beaucoup. Vraiment peu, en fait.

Et bien moins que cinquante (50), qui serait, je trouve, un chiffre raisonnable.

Par une approche mathématique, un (1), ce n’est guère plus que 2*0.5, en gros ; mais je peux développer, si vous le désirez :

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Surtout que dans l’expression « au moins un livre », le « au moins » est souvent synonyme de « seulement ».

Un livre, deux, trois tout au plus. Et je ne compte pas ceux qui n’en lisent aucun. Ils sont, vous l’avez compris, beaucoup trop nombreux.

Ces « non lecteurs », ou « mono-lecteurs », ont toujours d’excellentes raisons pour expliquer pourquoi ils confient leurs yeux — leurs yeux pourtant si précieux ! — à des écrans agressifs (télévision, ordinateur, tablette, smartphone) plutôt qu’à un livre inoffensif.

Ou parfois, même, pour expliquer pourquoi ils les (leurs yeux) gardent tout simplement au fond de leurs poches (d’où l’expression bien connue : avoir des poches sous les yeux).

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Excellentes, leurs raisons ? Bidons, oui !

Le genre de raisons pourries qui ont conduit, de fil en aiguille, les américains à élire comme président un vieil homme mégalomane, bipolaire et aux (faux) cheveux jaune !

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Des explications hypocrites !

La plupart du temps, on ne lit pas parce que la lecture, lorsqu’on se lance…

au début, cela demande un petit effort…

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Les 5 excuses les plus énormes pour ne pas lire

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Mais, tiens, ah que voilà une idée qu’elle est bonne : et si nous analysions ensemble en détails les tenants et aboutissants du problème ?

Si je vous proposais de reprendre les cinq phrases les plus courantes, les excuses les plus fréquemment évoquées pour ne pas lire ?

Si on s’amusait à les examiner, les décortiquer, pour les démonter rapidement ?

Vous êtes partant ? Super ! Vous allez voir, c’est amusant et spectaculaire !

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Commençons par les mensonges les plus énormes, les excuses qui font doucement rigoler (ou amèrement pleurer) quand elles parviennent à nos oreilles…


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Excuse bidon n°1 : Lire, c’est un luxe, ça coûte une blinde

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Interviewons Monsieur Jépalémoillin :

« Ben oui, quoi, comprenez-moi… Je ne peux pas me payer de livres, je n’ai pas les moyens !

La lecture c’est un loisir de riches, c’est comme cela d’ailleurs que les riches dominent les pauvres : l’accès à la lecture, donc à la connaissance, aux études, c’est réservé à une élite ! »

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Axiome : Lire n’a jamais coûté cher.

[Ou, pour être plus précis : n’a jamais coûté moins cher qu’aujourd’hui, car avant l’avènement de l’édition industrielle, les livres étaient réalisés quasiment à la pièce et coûtaient la peau de… leur reliure en cuir !]

Lire n’a jamais coûté cher. Au contraire : n’importe quel imbécile (moi, par exemple) peut lire tous les jours de sa vie, plusieurs heures par jour, quasiment sans dépenser un centime !

Alors vous imaginez, celui qui a quelques neurones à sa disposition !

Allez, hop ! En vrac : je vous livre quatre moyens de lire pour quasiment le quart de la moitié de pas grand-chose :

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⇒ Moyen n° 1 : la famille, les copains, les voisins

(où toute autre personne que vous pensez suffisamment proche de vous pour lui taxer un bouquin sans vous faire rembarrer)

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Messieurs, mesdames non lecteurs : sachez que vous êtes entourés de lecteurs qui sont prêts à vous laisser accéder à leur bibliothèque !

Soyons objectifs : les grands lecteurs sont parfois de grands névrosés qui ont du mal à se séparer de leurs bouquins.

Pourquoi ? Parce qu’ils ne peuvent s’empêcher d’imaginer les catastrophes qui pourraient arriver à leurs précieux bébés en papier imprimé !

Et s’ils étaient abîmés, perdus, non rendus ? (je vous invite à découvrir Comment se débarrasser des mauvais livres , l’article de la Vie d’un lecteur consacré à cet épineuse question…)

Oui mais… les grands lecteurs sont aussi des passionnés prosélytes.

[NB : les prosélytes sont l’inverse des génies littéraires, qui sont, vous l’avez deviné, l’élite de la prose…]

Essayez !

Branchez un lecteur sur ses lectures favorites !

Demandez-lui des conseils de lecture !

Tout de suite, vous le verrez fouiller dans sa bibliothèque et vous rapporter un bouquin en s’exclamant « Tiens, tu vas voir, c’est génial, tu vas adorer» (car le vrai lecteur est souvent touchant dans sa simplicité naïve et généreuse).

Avec un peu de chance, il vous offrira même le livre après avoir fait un paquet cadeau en balbutiant, profondément ému : « Vas-y, garde le, c’est pour toi ! » (bon, là, je rêve peut-être un peu…)

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Vous ne me croyez pas ? Essayez donc, vous verrez, vous serez agréablement surpris !

Sous le choc de la révélation de la bonté intrinsèque de la nature humaine, vous ne pourrez vous empêcher de verser une petite larmichette  !

 

⇒ Moyen n° 2 : les bibliothèques, médiathèques

(et toutes ces choses en thèque, comme le mobilier de jardin)

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A moins que vous n’habitiez au fin fond de nulle part (c’est votre droit le plus strict, mais ce n’est pas pratique pour s’offrir un Big Mac le samedi soir), vous avez forcement dans un rayon de quelques kilomètres autour de chez vous un établissement publique ou privé consacré aux livres.

Là, pour une somme annuelle généralement symbolique (quelques euros, voir rien du tout, tout au plus une poignée de drachmes) des rangées entières, des rayons – que dis-je, des bataillons entiers – de livres se tiennent à votre disposition, au garde à vous, prêt à vous donner accès à un monde de délices inconnus !

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Des milliers, des millions (si vous habitez Alexandrie ou Washington) d’ouvrages, des anciens, des récents, des BD, des livres pour enfants : de tout !

Vous trouverez généralement tapis au sein de ces lieux magiques des êtres étranges mais humains, aux doigts cornés à force de tourner les pages, les yeux abîmés par les veilles prolongées penchés sur un ouvrage fait de papier et d’encre.

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Ils sont là, passionnés, pour vous accompagner dans votre démarche, vous donnez des conseils, répondre à vos questions… tout cela gratuitement !

Et même si vous habitez au fin fond de nulle part, au bout du couloir à droite, vous verrez passer régulièrement devant chez vous des bibliothèques itinérantes (non : pas sur pattes, sur roues !) prêt à vous donner accès à la connaissance !

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⇒ Moyen n° 3 : les brocantes, les vide-greniers

(les « je-me-débarrasse-de-toutes-les-cochonneries-que-je-n’oserais-même-pas-mettre-à-la-

poubelle-mais-que-je-vais-tenter-de-fourguer-au-prix-fort-aux-gogos-du-coin »)

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Tiens, amusons nous un instant (l’approche pédagogique par le jeu est toujours gagnante). Faites un test.

Rendez-vous à la brocante la plus proche de chez vous avec deux innocentes pièces de deux euros.

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(ce qui fait un total, à n’en pas douter, de pas moins et guère plus de quatre euros).
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Faisons le point deux heures plus tard.

Je suis persuadé que vous serez revenu chez vous, après avoir farfouillé, marchandé, avec pas loin d’une dizaine (2*5) de livres passionnants sous le bras !

De quoi nourrir vos yeux reconnaissants et alimenter votre cerveau en pleine ébullition pendant quelques mois (au début), puis quelques semaines (avec de l’entrainement).

⇒ Moyen n° 4 : les eBooks

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Vive la révolution numérique !

Grâce aux ebooks, vous avez désormais accès à de gigantesques bibliothèques pour… rien ! Bon, soyons honnête : trois fois rien !

Dès qu’un auteur est tombé pour la France, puis dans le domaine public (et dieu sait s’ils sont nombreux à être morts il y a au moins 70 ans !), leurs œuvres ne sont plus soumises au droit d’auteur.

Vous pouvez donc les acquérir pour un euro symbolique.

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Attention, le terme est à prendre dans un sens littéral !

Pour un (ou deux) euro, vous trouvez sur internet l’intégrale des œuvres de (quelques exemples de jeunes auteurs qui montent) : Zola, Maupassant, Alexandre Dumas, Victor Hugo, Conan Doyle… et je pourrais continuer longtemps ainsi.

Des dizaines de milliers de pages, à chaque fois, pour un euro !

« Et la liseuse ? » Allez-vous me rétorquer avec beaucoup de sagacité ? Sans liseuse, pas d’eBooks ?! Et une liseuse, c’est cher !

Eh bien, pas tant que ça : Une liseuse neuve d’entrée de gamme, en cherchant bien, c’est à peine plus de 50 d’euros.

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50 € ? Une somme ? Vous exagérez, cela ne représente guère plus qu’un nouveau jeu XB One, 7 paquets de cigarettes, un tout petit plein d’essence.

Ou, soyons fou, un manteau en astrakan mangé aux mites dans une solderie.

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Et même si vous n’avez pas cette somme, en cherchant bien, vous trouvez aujourd’hui d’occasion (et parfois reconditionnée) une liseuse pour  une paire de dizaines d’euros.

Un petit investissement, certes, mais un grand pas pour l’humanité. Après : gratos la lecture. Viva la vida !

Après cette brillante démonstration, si je ne suis pas parvenu à vous convaincre que :

lire n’est pas un plaisir onéreux !

(NB – Cet adjectif qui vous est peut-être peu familier, vu votre manque de culture liée à l’absence de lecture, signifie : cher)

… c’est que :

  • soit je me suis débrouillé comme un manche…
  • soit vous êtes vraiment complètement bouché !

Comme je suis quelqu’un de bien éduqué, je vous laisserais le soin de tirer vous-même la solution qui s’impose…

Merci la vie d’un lecteur !

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Mais dès maintenant, nous allons nous attaquer nous au deuxième (et peut-être plus important) serpent de mer de la lecture : le manque de temps.

Vous trouverez bientôt l’article ici !

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Votre commentaire

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  1. brigitte dit :

    bon article, mais désolée, je n’achète pas sur Amazon, je tiens à conserver les libraires et les librairies