[Conseil lecture BD adultes] Le meilleur du One Shot

Posté le 20 janvier 2018, par letournepage, dans Le coin cadeau

BD : le meilleur du one shot

One shot ? Rien à voir avec un règlement de comptes dans un western !

One shot : c’est la lecture d’une traite.

Une histoire complète, comme disaient les journaux de BD dans le temps. Vous ouvrez l’album, vous tournez les pages et quand vous refermez le volume, l’histoire est finie. Top, non ?

Car quel amateur de BD n’en a pas un peu marre des séries qui n’en finissent pas ? Cinq, dix, quinze tomes qui plombent la Carte Bleue et pour lesquelles il faut patienter des années pour connaître la fin de l’histoire !

Alors voilà la sélection du Tourne Page. Près d’une trentaine d’albums, plus de 4 000 planches !

Que du top, l’essentiel du concentré. Réservé aux adultes, sortez les mouflets, ce n’est pas pour eux ! Jetez un œil, puis deux : vous m’en direz des nouvelles !

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One shot : l’essentiel du concentré pour les grands !

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Les meilleures BD d’aventure


Hoka Hey !

Hoka Hey ! – Neyef

Rue de Sèvres – 224 pages – 22.90 €

Le pitch : Georges est un jeune Lakota élevé par le pasteur qui administre sa réserve. Acculturé, le jeune garçon oublie peu à peu ses racines et rêve d’un futur inspiré du modèle américain, en pleine expansion. Il va croiser la route de Little Knife, amérindien froid et violent à la recherche du meurtrier de sa mère. Accompagné de ses deux comparses, celui-ci arrache Georges à sa vie et l’embarque dans son périple.

Au fil de leur voyage, l’homme et le garçon vont s’ouvrir l’un à l’autre et trouver ce qui leur est essentiel : l’apaisement de la colère par la transmission de sa culture pour l’un et la découverte de son identité et de ses origines pour l’autre.

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Hoka Hey !

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Mon avis : Vous avez certainement remarqué ce très épais album BD sur la table de votre libraire favori, au tournant 2022/2023. Difficile de ne pas le distinguer, tant ses dimensions, son poids, son épaisseur et sa reliure toilée sortent de l’ordinaire.

Hoka Hey !

Difficile de ne pas admirer l’illustration de couverture, cet amérindien sur son cheval dans la prairie, avec les montagnes au loin.

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Balles perdues

Balles perdues – Walter Hill & Jef & Matz

Rue de Sèvres – 128 pages – 18 €*

Le pitch : Quand Roy Nash sort de prison, ce n’est pas par la grande porte. Ni pour des raisons banales. Le boss de la mafia de Chicago a un boulot pour lui : mettre la main sur trois indélicats qui ont oublie de partager le magot d’un braquage. Pourquoi Roy ? Parce que Lena, son ex, a été emmenée par l’un des gangsters, et que tout le monde sait très bien que Roy a cette fille dans la peau.

Si on rajoute le demi-million de dollars du braquage disparu dans la nature et un flic à l’honnêteté plutôt discutable, Walter Hill, dans ce scénario inédit, réunit tous les ingrédients d’un polar envoûtant et haletant.

Mon avis : Walter Hill, pour les amateurs de cinéma, ce n’est pas n’importe qui. Le réalisateur de 48 h, par exemple. Le scénariste des trois premiers Aliens, aussi.

Aussi, une BD développée par le couple Matz & Jef (les auteurs de Geronimo) à partir d’un scénario de sa plume, une histoire située en pleine prohibition, dans le milieu de la mafia, cela ne pouvait être qu’un projet intriguant. Je n’ai pas été déçu une seconde par le résultat.

Dès la première des 120 planches, le ton est donné : de grandes cases avec un dessin réaliste, développée dans des tons chauds et sombres, ocre, vert de gris, jaune safran.*

Balles perdues*

Et surtout, un héros que l’on ne va pas quitter une seconde tout au long de l’histoire, Roy Nash, un tueur impitoyable que Jef a décidé de présenter sous les traits réguliers et inoubliables d’Alain Delon jeune, époque Le samouraï, de Melville.

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Peau d'Homme

Peau d’homme – Hubert & Zanzim

Glénat – 160 pages – 27.00 €

Le pitch : Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout.

Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité.

Mon avis : La mécanique des attelages scénariste/graphiste, dans la création BD, est impossible à décrypter à l’avance.

Parfois, vous prenez deux grandes pointures dans leur domaine respectif, et le résultat de leur association est complètement raté. Parfois, au contraire, la réunion de deux professionnels excellents, aboutit à un petit miracle. C’est le cas d’Hubert et Zanzim pour Peau d’Homme.

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Peau d'Homme

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Grandville

Grandville – Bryan Talbot

Milady – 128 pages – 20.00 €

Le pitch : Dans le Paris de la Belle Epoque, l’inspecteur LeBrock de Scotland Yard est sur la piste d’un mystérieux assassin.

Inspiré par le travail du caricaturiste français du XIX e siècle JJ Grandville et l’illustrateur de science-fiction Robida – sans parler de sir Arthur Conan Doyle, Rupert l’Ours et Quentin Tarantino -, Bryan Talbot fait une fois encore la preuve de son immense talent.

Mon avis : Quand Grandville est sorti, en 2010, cela m’a fait un choc.

Rien que de soulever la couverture épaisse aux graphismes magnifiques steampunk et de tomber sur une première planche extraordinaire, une seule image, entièrement jaune d’or, avec des reliefs obtenus grâce à une technique que je ne connaissais pas… waouh ! Et la suite était tout aussi impressionnante !

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Grandville

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C’en était suivi une centaine de planches d’une enquête absolument passionnante, dans un monde uchronique fascinant dominé par des animaux.

Un monde situé de nos jours, mais où c’est Napoléon qui a gagné la guerre, a créé un empire européen et coupé la tête des rois anglais, peuple qui est ensuite entré en résistance sauvage pour obtenir son indépendance…

Et tout au long de l’album, toujours cette technique graphique unique…

Près de dix ans plus tard, à la énième lecture, Grandville est toujours un choc. Que j’aimerais absolument vous faire partager.

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Grandville

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Arjuna

Arjuna – Mathieu Mariolle & Laurence Baldetti

Glénat – 95 pages – 19.00 €

Le pitch : Inde, XIXe. Tandis que l’occupant anglais cherche à tout prix à séculariser ce pays aux multiples croyances et divinités, la population locale craint l’arrivée d’un enfant qui pourrait bien être la réincarnation du puissant démon Ravana.

Dans ce contexte, l’autochtone Arjuna, une belle jeune femme qui met ses pouvoirs singuliers à disposition du plus offrant, se voit chargée de ramener la fille délurée d’un colonel britannique au Royaume-Uni.

Mais leur périple maritime va conduire les deux femmes dans l’antre des pirates indépendantistes menés par le commandant Kanhoji. Une révélation inattendue va alors sceller leur destin.

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Arjuna

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Mon avis : Il y a peu de chance qu’on se retrouve à lire Arjuna par hasard : la couverture de l’album est tellement magnifique qu’elle attire irrésistiblement les regards !

Heureusement, l’exploration de l’album ne déçoit pas le lecteur amateur de belles illustrations, le one shot de 80 planches en regorge, sans oublier le cahier de recherches graphiques de douze pages qui clôt l’album.

Les graphismes de Laurence Baldetti, mis en couleur avec talent par Nicolas Vial, sont assez fascinants. Il faut dire que le scénario de Mathieu Mariolle (l’auteur du dyptique Blue note, que j’avais adoré à sa sortie) donne à la jeune illustratrice un champ créatif formidable, fascinant : rien moins que le monde mystérieux de l’Inde traditionnelle et de ses dieux multiples !

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Arjuna

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La république du crâne – Brugeas & Toulhoat

Dargaud – 224 pages – 25.50 €

Le pitch : Les Bahamas, 1718. De haute lutte, le capitaine pirate Sylla, secondé par son quartier-maître Olivier de Vannes et ses hommes, prend possession d’un vaisseau anglais. Contre toute attente, au lieu de massacrer les membres de l’équipage, les pirates leur proposent de se joindre à eux. Et ce, au nom des principes qui sont les leurs : liberté, démocratie et fraternité. Olivier de Vannes, devenu capitaine du nouveau bateau capturé, croise une frégate battant pavillon portugais. Il s’en empare. Le navire semble abandonné, et pourtant, des esclaves noirs qui se sont mutinés se trouvent à bord. À leur tête, la reine Maryam.

Rythmé par les réflexions d’Olivier dans son carnet de bord, ce récit confronte deux visions du monde : celle des pirates révoltés contre l’ordre établi et celle d’une reine régnant sans partage. Mais un ennemi commun pourrait bien donner naissance à une alliance…

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La république du crâne

Mon avis : Vous aimez les histoires de pirates ? Si oui, alors cet album est définitivement pour vous !

J’irais même plus loin : le one shot de Brugeas & Toulhoat devrait être conseillé à tous les amateurs de pirates et de vérités historiques car il s’agit du récit le plus passionnant et le plus proche de la réalité qu’il m’ait été donné de lire sur le sujet (avec le roman Long John Silver, de Bjorn Larsson).

Ce gros bouquin a été réalisé, sans le moindre doute, par des passionnés.

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roi ours

Roi Ours – Mobidic

Delcourt – 110 pages – 18.95 €*

Le pitch : Xipil est une jeune fille de chef promise au sacrifice par son propre père au dieu Caïman. Mais Roi Ours ne voit pas les choses de la même manière, libère la jeune fille et l’emmène avec lui. En agissant ainsi, Roi Ours « vole » son offrande au reptile. C’est à lui que la vie de Xipil revient de droit.

Trouver un arrangement sera difficile et Caïman compte bien en tirer le maximum de profit.

Mon avisRoi ours est le premier album – un long « one shot » de 108 planches – de Mobidic, une toute jeune auteure qui s’est lancée courageusement, seule, à l’assaut d’un sacré travail : scénario, dessin, mise en couleurs.

Ne vous fiez pas à la couverture. J’ai cru au départ qu’il s’agissait d’une nouvelle adaptation du livre de la jungle, de Rudyard  Kipling. Cependant, s’il y a effectivement du Kipling (et même beaucoup) dans ce magnifique récit, il y a surtout du Mobidic, qui n’est pas du Melville (!), mais juste le surnom de l’auteure (dont le véritable nom reste pour moi mystérieux à ce jour…).

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Le dernier pharaon

Le dernier pharaon – François Schuiten & Laurent Durieux

Dargaud – 92 pages – 17.95 €

Le pitch : « Par Horus, demeure ! » Le souvenir de la Grande Pyramide hante à nouveau Mortimer. Ses cauchemars commencent le jour où il étudie d’étranges radiations qui s’échappent du Palais de Justice de Bruxelles : un puissant champ magnétique provoque des aurores boréales, des pannes dans les circuits électroniques et d’épouvantables hallucinations chez ceux qui y sont exposés. La ville est aussitôt évacuée et enceinte d’un haut mur.

Pour venir à bout du rayonnement, l’armée a conçu un plan qui met en péril l’avenir du monde. Pour Blake et Mortimer, malgré leurs vieilles querelles, malgré leur âge, il va s’agir de repartir à l’aventure, vers une Bruxelles abandonnée pour tenter encore une fois de sauver le monde. Et s’apercevoir que la zone interdite n’est pas si abandonnée que cela.

Ce qu’ils trouveront là est en lien avec leur aventure passée, celle qui les avait menés au temps de leur jeunesse, vers les mystères de la Grande Pyramide.

Mon avis :  Pour beaucoup, un album de Blake et Mortimer scénarisé (en partie) et dessiné par François Schuiten relevait du pur fantasme. Et pourtant, il l’a fait !

Vous imaginez avec quelle curiosité – mais aussi quelle appréhension – j’ai ouvert le volume dont la magnifique – splendide ! – couverture me narguait depuis au moins… deux minutes (oui, impossible d’attendre, j’ai craqué !).

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Le dernier pharaon

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Zaroff

Zaroff – S. Runberg & F. Milville-Deschênes

Le Lombard – 88 pages – 16.45 €*

Le pitch : « Je m’appelle Fiona Flanagan. Vous ne me connaissez pas, général Zaroff… Et pourtant, il y a peu, vous avez changé ma vie. En tuant mon père, lors d’une de vos sordides chasses à l’homme. Je me propose de vous rendre la pareille !

Mes hommes ont retrouvé votre soeur cadette et ses trois enfants. Ainsi que l’île qui vous sert de repaire… Et cela m’a donné, à mon tour, des envies de chasse !

Qui, de vous ou moi, trouvera votre soeur et ses enfants en premier ? À l’instant où vous lirez ces mots, ils seront déjà sur votre île. Si c’est moi qui les rattrape, je les tuerai. Si c’est vous, il vous faudra les défendre. Car je n’aurai de cesse de tous vous chasser et de tous vous abattre. Afin qu’il ne reste aucun Zaroff en vie dans ce monde. »

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Mon avis : Zaroff, cela vous dit quelque chose ?

Non ? Alors passez votre chemin, vous aurez du mal à vous immerger dans cette histoire dont les prémices – bizarrement présentées dans les dix premières planches – risquent de vous déconcerter.

Par contre, si vous êtes cinéphile et que Les chasses du comte Zaroff sont pour vous synonyme de film en noir et blanc du début des années 30 et d’aventures étranges – à la limite du fantastique – et de perversité, n’hésitez pas : cet album est pour vous.

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Zaroff

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Loup de pluie

Loup de pluie – Jean Dufaux & Ruben Pellejero

Dargaud – 144 pages – 30.00 €

Le pitch : Bruce, fils du magnat des chemins de fer Vincent Mc Dell, protège Loup de Pluie qui vient de tuer, en état de légitime défense, un homme blanc et s’est enfui avec Petite Lune, la femme dont son frère Jack est amoureux… Petite Lune ne sait pas encore qui sera son époux, mais elle a reçu de son grand-père un monocle aux étranges pouvoirs qui le lui dira sans doute.

Le clan Cody, qui rêve de se venger des Mc Dell, se lance à la poursuite des fuyards, après avoir enlevé la jeune et jolie Blanche, soeur des deux frères. Entretemps, un vieil homme surgit sur la route de Loup de Pluie et de Petite Lune, hanté par le désir de retrouver le bison blanc. Il leur dérobe le monocle…

Ce western intimiste est raconté par une femme : Blanche. Atypique, il aborde le droit à la différence, l’entente entre les peuples et la place de la femme dans une société largement dominée par les hommes. L’intrigue, qui s’appuie sur les légendes indiennes, est pleine de mystères.

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Loup de pluie

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Mon avis : Une tragédie antique sous le ciel de l’ouest ? C’est possible ! Dans un one shot en deux albums (c’est aussi possible !) Jean Dufaux a composé un western crépusculaire de toute beauté.

Beauté graphique, tout d’abord, tant les choix esthétiques de Ruben Pellejero jouent un rôle considérable dans l’ambiance étonnante, unique, de l’histoire.

On peut être au départ un peu surpris par ce parti pris de couleurs fortes, très contrastées, passant d’une planche à l’aube de la pénombre d’un saloon à la vive clarté d’une plaine aux herbes jaunes brillant sous un soleil éclatant.

Loup de pluie

Même chose pour le dessin, semi-réaliste, sur lequel Pellejero trace des silhouettes et des décors au contour très épais. Mais j’avoue qu’au bout de quelques planches, j’ai été complètement séduit par ces choix, pourtant très éloignés de mes goûts habituels.

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La vengeance du Comte Skarbek

La vengeance du comte Skarbek – Y. Sente – G. Rosinski

Dargaud – 128 pages – 29.99 €*

Le pitch : On dit qu’une bonne vengeance peut attendre. C’est faux. Une bonne vengeance doit attendre. Pour se préparer. Pour se déguster. Pour surprendre.

Combien d’années d’injustice subie auront été nécessaires au très civilisé Comte Skarbek pour que son unique main se ferme en poing vengeur ? Toutes les réponses ont été transcrites en 1843 dans un diptyque. Toutes.

Mon avis : Quant deux grands de la BD décident de travailler ensemble, on a toujours un peu peur d’être déçu, que 1 + 1 ne fassent pas 2. Cependant, parfois, 1 + 1 font 3, et c’est superbe. Voilà ce qui est arrivé en 2008 à Yves Sente et Grzegorz (dit Greg) Rosinski, lorsqu’ils se sont lancés dans cette longue histoire en 128 planches.

La vengeance du Comte Skabeck a été publiée dans un premier tome en deux volumes, mais il faut absolument l’acheter dans sa version « Intégrale » réunissant les deux albums (d’occasion, l’ouvrage est malheureusement épuisé).

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La vengeance du Comte Skarbek

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Le format de l’intégrale est en effet beaucoup plus grand qu’un album normal (27.4*35 cm). Cela permet de mettre en valeur de manière évidente et indispensable le travail graphique de Rosinski, sur un très beau papier au grammage épais, et l’éditeur a ajouté un carnet de croquis de 18 pages pour clore le volume.

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Ailefroide - Altitude 3954

Ailefroide Altitude 3954 – Jean-Marc Rochette

Casterman – 295 pages – 28.00 €

Le pitch : De Grenoble à la Bérarde en mobylette. Des rappels tirés sur la façade du Lycée Champollion. Avec l’exaltation pure qui tape aux tempes, quand on bivouaque suspendu sous le ciel criblé d’étoiles, où qu’à seize ans à peine on se lance dans des grandes voies. La Dibona, le pilier Frendo, le Coup de Sabre, la Pierre Alain à la Meije, la Rébuffat au Pavé : le Massif des Ecrins tout entier offert comme une terre d’aventure, un royaume, un champ de bataille parfois.

Car la montagne réclame aussi son dû et la mort rôde dans les couloirs glacés.

Mon avis : J’ai abordé avec une petite pointe d’appréhension Ailefroide Altirude 3 954, car ni le dessin de couverture, ni les planches feuilletées ne m’attiraient vraiment.

Mais comme, pour une fois, Rochette était aussi derrière son clavier pour écrire le scénario, et que le récit portait visiblement sur l’amour de la montagne, j’ai tout de même tenté ma chance.

Ailefroide - Altitude 3 954

Bien m’en a pris ! Car je suis sorti de ma lecture, une paire d’heures plus tard, absolument convaincu, conquis par ce très épais roman graphique qui est, tout simplement, un récit autobiographique d’une qualité remarquable.

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Noir burlesque T1

Noir burlesque – Enrico Marini

Dargaud – 224 pages – 38.00 €

Le pitch : Philadelphie, années 1950. Une chambre d’hôtel, la nuit. Assis dans un fauteuil, un homme attend, un revolver à la main. Il s’appelle Slick et guette l’arrivée de Caprice, la femme qui l’a trahi. En ouvrant la porte, Caprice comprend aussitôt : il est venu pour se venger. Quelques mois plus tôt, Slick a loupé un casse. Il doit de l’argent à son commanditaire, Rex, un boss de la mafia irlandaise. Ce dernier compte bien épouser Caprice, danseuse dans sa boite de nuit, après avoir éliminé Slick du paysage. Mais il s’est passé quelque chose entre Caprice et Slick. Il y a longtemps déjà, bien avant toute cette histoire. Ils étaient tombés amoureux. Et maintenant, ils jouent avec le feu…

Inspiré par les films noirs américains des années 1950, Enrico Marini signe avec Noir burlesque un polar sombre à souhait, peuplé de femmes fatales et baigné de sensualité, où le crime et la violence se nourrissent de la jalousie et des trahisons.

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Noir burlesque T2

Mon avis : Quand un scénariste et illustrateur BD italien de talent se lance dans un hommage au polar noir des années 50, cela donne… Noir burlesque.

Enrico Marini s’est distingué, au cours des dernières décennies, comme un grand dessinateur BD d’aventures historiques (la série Scorpion) avant de se lancer, également, comme scénariste (Les aigles de Rome).

Un trait immédiatement reconnaissable, très réaliste et d’une perfection classique impressionnante.

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Noir burlesque

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Avec Noir burlesque, il réalise sans doute le meilleur de son œuvre.

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Duel

Duel – Renaud Farace

Casterman – 180 pages – 22 €

Le pitch: Alors que Napoléon affronte l’Europe entière dans un bras de fer impitoyable, il veille à préserver toutes ses forces en interdisant les duels, qui saignent à blanc sa Grande Armée. Mais deux hussards, pour une obscure affaire d’honneur, s’entêtent à se défier…

De duel en duel, les frères d’armes devenus ennemis scellent leurs destins et entrent dans la légende. La haine rendrait-elle immortel ?

Mon avis : Au départ, il y a deux personnages réels : le général d’Empire Fournier-Salovèze et le comte Pierre-Antoine Dupont de l’Etang. Deux hommes qui, de par leur incroyable antagonisme, vont nourrir la légende.

Après, il y a Joseph Conrad qui, en une simple nouvelle, Le duel, élève en 1908 la légende en récit fabuleux. Enfin, il y a Ridley Scott qui, dans une adaptation cinématographique absolument superbe sortie en 1977, Les duellistes, transforme le mythe en conte romantique.

Duel

Tout cela pour qu’un jour, Renaud Farace reprenne à son tour – scénario et dessin – l’histoire, et en fasse un roman graphique d’une qualité tout à fait exceptionnelle.

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Les seigneurs de Bagdad

Les seigneurs de Bagdad – B.K. Vaughan & N. Henrichon

Urban comics – 144 pages – 15.50 €*

Le pitch : Au printemps 2003, une horde de lions s’échappe du zoo de Bagdad au cours d’un bombardement américain. Perdus et perplexes, affamés, mais enfin libres, ils arpentent les rues dévastées de Bagdad, luttant désespérément pour survivre.

En retraçant le parcours tragique de ces lions, Pride Of Baghdad soulève des questions sur le véritable sens de la liberté. Se donne-t-elle ou la gagne-t-on à travers sa détermination et le sacrifice ?

Mon avis : Roman graphique, BD ? On est exactement entre les deux pour cette oeuvre en 128 planches qui nous permet de suivre durant la terrible guerre qui a bouleversé l’Irak au début du siècle une famille de lions à travers la capitale irakienne, en proie au chaos et aux flammes.

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Les seigneurs de Bagdad

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J’ai été littéralement stupéfié, dans un premier temps, par la beauté de chacune des planches de ce chef d’œuvre, beauté du dessin de Niko Henrichon, mais aussi beauté des couleurs. Jetez un coup d’œil : il faut le voir pour le croire.

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Il faut flinguer Ramirez

Il faut flinguer Ramirez – Nicolas Petrimaux

Glénat Comics – 144 pages – 19.95 €

Le pitch : Falcon City, Arizona. Jacques Ramirez travaille à la Robotop, une entreprise d’électroménager et l’un des fleurons industriels du coin. Employé modèle, il bosse vite, bien, et sait surtout se faire discret. Pour cause : il est muet.

Sa vie bascule le jour où deux membres d’un dangereux cartel pensent reconnaître en lui l’homme qui a trahi leur organisation par le passé : Ramirez, le pire assassin que le Mexique ait jamais connu. Aussi étonnant que cela puisse paraître, sous le chapeau du nettoyeur légendaire se cacherait désormais… un expert en aspirateurs hors-pair. Et maintenant que les hommes du cartel l’ont démasqué, ils feront tout, absolument tout… pour flinguer ce fumier !

Mon avis : « Ah, ben ça alors ! » me suis-je exclamé en découvrant le très bel album cartonné proposé par Gléant BD et Nicolas Pétrimaux, « Si les français se hissent au meilleur niveau des comics US, tout en se moquant gentiment de leur gueule, on va bien rigoler ! »

Une fois les 130 planches de ce one shot explosif avalé, j’ai bien été obligé d’avouer que mon (excellente) impression première était la bonne : Nicolas Pétrimaux a tout simplement réussi à se démarquer dès son (quasi) premier essai de tout ce qui se produit en France en matière de BD !

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Il faut flinguer Ramirez

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Les meilleures BD de western


Pawnee

Pawnee – Patrick Prugne

Galerie Daniel Maghen – 104 pages – 19.50 €*

Le pitch : Alban, jeune soldat français envoyé en Louisiane et porté déserteur, partage à présent la vie des indiens Minetaree. Solidement lié d’amitié avec le trappeur Toussaint Charbonneau, il a abandonné tout espoir de retrouver Louis, l’ami qui l’avait accompagné en Amérique avant de tomber aux mains des Pawnees. Sa décision est prise, il va rentrer en Europe…

Malheureusement, son chemin croise celui de guerriers Shawnees, et d’une bande de miliciens. Si ces derniers sauvent la vie d’Alban, ils se révèlent d’une sauvagerie et d’une cruauté bien supérieure à celle des indiens qu’ils sont censés combattre..

Mon avis : J’ai découvert Patrick Prugne en 2009 avec le magnifique album Canoë Bay (scénarisé par Tiburce Oger) où il s’essayait – avec quelque talent ! – à l’aquarelle. Cinq ans plus tard, après le délicieux Frenchman (dont il a également écrit les textes), il récidive avec Pawnee qui est, en quelque sorte, le prolongement de l’histoire racontée dans Frenchman, mais qu’on peut très bien lire indépendamment.

Le cadre des albums est le même : l’Amérique à ses commencements, encore sauvage, la conquête de l’Ouest et la lutte entre les indiens et les conquérants (armée ou aventuriers).

L’histoire est, comme pour les autres, assez simple et linéaire. Agréable, mais pas transcendante, bourrée de petits détails historiques mais avec un certain manque de profondeur dans les personnages. Mais quand on déguste une oeuvre de Patrick Prugne, je vais vous dire franchement : le scénario, on s’en moque un peu !

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Jusqu'au dernier

Jusqu’au dernier – Jérôme Félix & Paul Gastine

Bamboo édition – 72 pages – 17.90 €

Le pitch : L’époque des cow-boys tire à sa fin. Bientôt, ce sont les trains qui mèneront les vaches jusqu’aux abattoirs de Chicago. Accompagné de Benett, un jeune simplet de 20 ans, Russell a décidé de raccrocher ses éperons pour devenir fermier dans le Montana. En route, ils font halte à Sundance.

Au petit matin, on retrouve Benett mort. Le maire préfère penser à un accident plutôt qu’à l’éventualité d’avoir un assassin parmi ses concitoyens et chasse Russell de son village. Mais le vieux cow-boy revient à la tête d’une bande d’Outlaws pour exiger la vérité sur la mort de Benett…

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Jusqu'au dernier

 

Mon avis : Si vous êtes fan de BD – tout particulièrement de western -, et si vous me dîtes que vous n’avez jamais remarqué l’album de Jérôme Félix et Paul Gastine lors de vos promenades dans les rayons de votre libraire favori, sachez que je ne vous croirais tout simplement pas !

Comment en effet, sérieusement, ne pas avoir l’œil attiré par ce grand format (24*32 cm) publié par Bamboo, l’éditeur, dans sa collection Grand angle, qui privilégie (comme son nom l’indique) la vision « comme au cinéma » ?.

Vos mirettes se seront forcement fixé sur la couverture, exceptionnelle, probablement la plus belle de la BD 2020. Sujet, précision du trait, couleurs et contrastes incroyables, la une de Jusqu’au dernier est tellement belle que j’irais presque jusqu’à encadrer l’album pour l’accrocher au mur ! Un vrai bonheur…

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Jusqu'au dernier

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L'odeur des garçons affamés - Loo Hui Phang

L’odeur des garçons affamés – Loo Hui Phang & Frédérik Peeters

Casterman BD – 108 pages – 18.95 €

Le pitch : Texas, 1872. Oscar Forrest, photographe, répertorie les paysages de l’Ouest pour le compte du géologue Stingley. Entre Oscar et Milton, jeune garçon à tout faire du groupe, s’installe une relation ambiguë. …

Alors qu’autour de l’expédition, rôdent un inquiétant homme en noir et un Indien mutique. Stingley a conduit la mission aux portes d’une région hostile, dernier bastion de résistance des redoutables Comanches. Sur cette frontière lointaine, les limites entre civilisation et sauvagerie s’estompent. Un western intense où la Nature révèle les secrets les plus troubles.

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L'odeur des garçons affamés

 

Mon avis : L’odeur des garçons affamés… quel drôle de titre, me direz-vous. Vous aurez raison. Mais un drôle de titre pour un drôle d’album !

L’histoire ? Un western, pur et dur. Quoique. Trois personnages que rien n’unit (du moins… on le croit un moment) qui explorent des territoires quasi vierges pour… mais pour quoi, en fait ?

Pour prendre des photos témoignages de l’ouest existant, avant qu’il ne disparaisse, englouti par la civilisation ? Pour recenser les populations indiennes en prévision de… mais en prévision de quoi ?

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L'odeur des garçons affamés

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Alors, une quête mystique ? Un récit fantastique ?

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L'homme qui tua Lucky Luke

L’homme qui tua Lucky Luke – Matthieu Bonhomme

Dupuis – 64 pages – 14.99 €*

Le pitch : Par une nuit orageuse, Lucky Luke arrive dans la bourgade boueuse de Froggy Town. Comme dans de nombreuses villes de l’Ouest, une poignée d’hommes y poursuit le rêve fou de trouver de l’or. Luke souhaite y faire une halte rapide. Mais il ne peut refuser l’aide qui lui est demandée : retrouver l’or dérobé aux pauvres mineurs du coin la semaine précédente.

Avec l’aide de Doc Wesnedsay, Lucky Luke mène une enquête dangereuse, car il est confronté à une fratrie impitoyable qui fait sa loi à Froggy Town, les Bone…

L’Hommage de Matthieu Bonhomme à Morris.

Mon avis : S’attaquer à des personnages célèbres de la BD pour poursuivre leurs aventures dans le strict respect de la tradition, c’est ce qui a été fait pour Blake et Mortimer, ou très récemment pour Astérix, et cela n’a pas présenté pas beaucoup d’intérêt (voire… pas du tout).

Par contre, s’emparer d’un héros le revisiter, voire le retourner en partie, pour jouer sur le mythe, c’est beaucoup plus interessant. C’est ce qui a été fait récemment avec Mickey et avec Spirou, avec des albums parfois splendides à la clé.

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Et voilà que Matthieu Bonhomme s’empare d’un autre pilier de la BD, Lucky Luke et tente le grand saut. Un challenge, lorsqu’on sait que le héros a été déjà bien malmené ces dernières années par des hommages à Morris bien trop respectueux – « à la manière de »-, sans aucune saveur

Le résultat ? Un strict moyen terme entre les deux propositions évoqués plus haut et une grande réussite, sans atteindre au chef d’oeuvre. Mais voyons cela de plus près.

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Sykes

Sykes – Pierre Dubois & Dimitri Armand

Le Lombard – 80 pages – 16.45 €*

Le pitch : Lorsque « Sentence » Sykes pose le premier sabot dans ses collines natales, le jeune Jim Starret reconnaît immédiatement une légende de l’Ouest, digne des illustrés avec lesquels il a appris à lire. Mais son nouveau héros n’est pas là lorsque la redoutable bande des Clayton assassine sa mère sous ses yeux.

Dès lors, Jim n’a plus qu’une obsession : rejoindre Sykes et participer à la traque. Il a déjà payé le prix du sang. Il ignore encore que ce sont ses démons qui forgent une légende du Far West.

Mon avis : Le renouveau du western dans la Bande dessinée pour adultes est un phénomène relativement récent, mais qui prend de plus en plus d’importance. Un renouveau, qui plus est, en général d’excellente qualité.

Sykes est un excellent exemple de ce que peut-être un album « one shot » (enfin le signe FIN signifie quelque chose en bas de la dernière planche du premier et dernier tome !) destiné à un public averti : c’est sombre, violent, réaliste et la réflexion sur le temps qui passe le thème central du récit.

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Le top du roman graphique


Tamara Drewe

Tamara Drew – Posy Simmonds

Denoël graphics – 136 pages – 19.90 €*

Le pitch : Avec son nez refait, ses jambes interminables, ses airs de princesse sexy, son job dans la presse de caniveau, ses aspirations à la célébrité et sa facilité à briser les cours, Tamara Drewe est l’Amazone urbaine du XXIe siècle. Son retour à la campagne, dans le village où a vécu sa mère, est un choc pour la petite communauté qui y prospère en paix.

Hommes et femmes, bobos et ruraux, auteur à gros tirage, universitaire frustré, rock star au rancart, fils du pays, teenagers locales gavées de people, tous et toutes sont attirés par Tamara, dont la beauté pyromane, les liaisons dangereuses et les divagations amoureuses éveillent d’obscures passions et provoquent un enchaînement de circonstances aboutissant à une tragédie à la Posy Simmonds, c’est-à-dire à la fois poignante et absurde.

Librement inspiré du roman de Thomas Hardy Loin de la foule déchaînée, un portrait à charge délicieusement cruel et ironique de l’Angleterre d’aujourd’hui.

Mon avis : J’ai découvert Tamara Drewe par le biais de son adaptation au cinéma par Stephen Frears, en 2010. Comme beaucoup, j’étais tombé sous le charme de la charmante (et excellente) actrice Gemma Arterton et la fraîcheur du scénario, malin et drôle,  sans savoir qu’il y avait un roman graphique avant la film.

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Il est à noter que c’est également cette actrice qui interprétera cinq ans plus tard le rôle de Gemma Bovary, film adapté de l’autre roman graphique de Posy Simmonds.

Posy Simmonds est extrêmement connu, et reconnu en Angleterre. Egalement auteure de livres pour enfants, elle mérite amplement son succès, de par la qualité de son écrire, la fraîcheur de ses graphismes, et la pertinence de son humour caustique et terriblement piquant, so british

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Quartier lointain

Quartier lointain – Jirô Taniguchi

Casterman – 405 pages – 24.95 €

Le pitch : De retour d’un voyage d’affaires, Hiroshi fait un détour involontaire par sa ville natale, où il perd connaissance. A son réveil, il retrouve son corps d’adolescent et son passé. Une chance inespérée d’empêcher l’événement qui va bientôt déchirer sa famille ?

Quartier lointain nous invite à nous demander comment poser, au-delà de l’amour filial, un regard adulte sur les choix de nos parents.

Mon avisQuartier lointain est l’oeuvre la plus connue de Jîro Taniguchi, le maître de la BD (et du manga) japonais qui nous a quitté en février 2017. Cette célébrité est parfaitement justifiée car ce roman graphique de 400 pages est un chef d’oeuvre.

Vous avez lu le pitch, d’une simplicité extrême. Que se passerait-il , alors que vous avez dépassé le mitan de votre vie, marié, avec des enfants, vous vous retrouviez soudain transporté plus de trente ans en arrière, dans votre corps d’enfant/adolescent, en gardant votre conscience et votre mémoire d’adulte ?

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Quartier lointain

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Comment réagiriez-vous si vous réalisiez que l’histoire n’est pas figée, que vous avez la possibilité d’influer sur le cours de votre existence et sur celle de vos proches ?

Sur ce point de départ simplissime, qui n’est pas sans rappeler Replay, de Ken Grimwood, cet autre chef d’œuvre que je vous invite à lire (à tout prix !), le maître japonais exploite avec sa subtilité psychologique habituelle le thème de l’enfance et du rapport au père, que l’on retrouve traité dans d’autres de ces œuvres (ex : Le journal de mon père).

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Joséphine Baker

Joséphine Baker -Catel & Bocquet

Casterman – 564 pages – 26.95 €*

Le pitchJoséphine Baker a 20 ans quand elle débarque à Paris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l’idole des Années Folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon. Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s’impose comme la première star noire à l’échelle mondiale, de Buenos Aires à Vienne, d’Alexandrie à Londres. Après la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine décide de se vouer à la lutte contre la ségrégation raciale.

La preuve par l’exemple : au cours des années 1950, dans son Château des Milandes, elle adopte douze orphelins d’origines différentes, la tribu arc-en-ciel. Elle chantera l’amour et la liberté jusqu’à son dernier souffle.

Mon avisJoséphine Baker, c’est le troisième volet de la trilogie biographique de Catel Muler (dîtes Catel) et José-Louis Bocquet. Paru en 2016, cette bio graphique fait suite au succès (croissant) rencontré par Kiki de Montparnasse en 2007 puis Olympes de Gouges en 2012.

A chaque fois, l’entreprise – considérable ! – représente plus de 400 planches (ici, près de 600 !) illustrées par une femme pour raconter, en prenant son temps, la vie d’une figure du féminisme.

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Joséphine Baker

Disons le tout net : la critique et les lecteurs de ce magnifique roman graphique ont fini de consacrer le couple d’auteurs, et c’est amplement justifié !

Il faut avouer qu’avec Joséphine Baker, Catel & Bocquet ont joué sur du velours : sa vie et sa personnalité sont à tous points de vue hors du commun, exceptionnels, étonnants… les superlatifs me manquent !

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Une soeur

Une soeur – Bastien Vivès

Casterman – 212 pages – 20 €*

Le pitch : « – Y a beau avoir plein de monde, j’ai toujours l’impression d’être toute seule.

– Même quand t’es avec nous ?

– Non, avec vous c’est chouette. »

Après Polina, le nouveau roman graphique de Bastien Vivès !

Mon avis : Une histoire toute simple. L’été, en Bretagne. Les vacances dans la maison de famille. Un jeune couple et leurs deux garçons, Antoine, 13 ans, et son petit frère.

Comme chaque année, les deux mois de villégiature seront occupés à profiter de la plage, manger des classes, traquer les pokémons. Sauf  qu’Hélène, une adolescente plus âgée qu’Antoine, la fille d’amis, débarque dans la maison, et plus rien n’est comme avant.

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Une soeur

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Ballet des cœurs, des corps, troubles d’adolescents, émois amoureux et sensuels, l’été restera comme un souvenir inoubliable dans leur mémoire.

Voilà. Le roman graphique de Bastien Viviès n’est rien de plus que cela. La chronique d’un été adolescent, la douce parenthèse enchantée des premiers pas vers l’age adulte.

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Le best of des comics


Wanted

Wanted – Mark Millar & J.G. Jones

Panini – – 192 pages – 18 € *

Le pitch : Wesley Gibson mène une existence minable d’hypocondriaque frustré, semblable à celle de millions d’autres individus jusqu’à ce qu’il découvre que son père – Le Killer – était le plus grand de tous les assassins, à la tête d’une société de super-vilains qui dirigent secrètement le monde depuis 1986.

Il intègre cette nouvelle famille de  » sang  » et découvre le monde qu’il est appelé à diriger en digne successeur de son père, et tel qu’il nie l’avait jamais imagine…

Mon avisWanted : une BD comics qui date de 2005 et qui est devenu, instantanément un livre culte. Imaginez que les Sex Pistols ou les Clash aient eu l’idée en 1977 de se mettre à la BD.

Eh bien… je pense que cela ressemblerait à une histoire de ce genre là ! Du moins, sur le plan scénaristique, car, pour les dessins, je ne sais pas ce que valaient Joe Strummer ou Johnny Rotten (Ah ! Ah !) …

Cette histoire de SF où un jeune homme découvre que son père était un super-vilain et le plus grand tueur à gages de tous les temps, et qui va, à son tour, le devenir. c’est 190 planches de folie… et autant dans ta gueule (désolé, c’est vraiment le ton de la BD, je suis encore très loin de la phrase de conclusion…)

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Batman : Killing Joke

Batman : killing Joke – Alan Moore & Brian Bolland

Urban comics – 72 pages – 13.00 €

Le pitch : Le Joker s’est à nouveau échappé de l’asile d’Arkham. Il a cette fois pour objectif de prouver la capacité de n’importe quel être humain de sombrer dans la folie après un traumatisme.

Pour sa démonstration, il capture le commissaire GORDON et le soumet aux pires tortures que l’on puisse imaginer, à commencer par s’attaquer à sa chère fille, Barbara Gordon.

Mon avis : Impossible de ne pas parler, année après année, du Joker. Comment y échapper ? Tous les deux ou trois ans, depuis les années 80, un nouveau film met en avant ce personnage emblématique de la saga Batman, sans doute son plus grand ennemi, mais aussi son alter-ego maléfique.

Les acteurs ayant marqué le rôle au cinéma sont légions, tant le criminel dément offre de variations possibles pour une interprétation hors norme : Jack Nicholson, Heath Ledger, Jared Leto, Joaquim Phénix…

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The killing joke

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Mais tout cela n’existerait peut-être pas s’il n’y avait eu, à l’origine, en 1988, le comics The Killing joke.

Ce court album (moins de 50 planches), écrit et scénarisé par le génial Alan Moore, et dessiné et mis en couleurs par le non moins génial Brian Bolland, a marqué l’histoire et les esprits, tant il a su, parfaitement, fixer tous les paramètres du mythe Joker et de sa confrontation avec Batman.

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Fantastic four

Fantastic Four – Joe Casey & Chris Weston

Marvel – 146 pages – 19.99 €*

Le pitch : Que s’est-il passé juste après le crash de la fusée de Red Richards ? Qu’est-il arrivé à sa fiancée Jane Storm, au pilote Ben Grimm et à Johnny, le jeune frère de Jane, les jours qui ont suivi ce tragique événement ?

Pour la première fois, la véritable histoire des Quatre Fantastiques enfin révélée !

Mon avis : Si vous êtes fan des héros Marvel et plus particulièrement des Quatre Fantastiques (ce qui est mon cas !), vous ne pouvez pas passer à côté de ce très bel album.

140 planches sur papier glacé en grand format (32*24), pour une histoire publiée en 2006 qui raconte, enfin, en détail, comment les 4 fantastiques sont devenus ce qu’ils sont…

Bien loin des formats classiques consacrés à ces super-héros, l’histoire est vraiment destinée aux adultes : il y a un scénario intéressant, des dialogues copieux et des développements psychologiques qui dépassent le niveau habituel des séries pour ados.

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V pour Vendetta

V pour Vendetta – Alan Moore & David Lloyd

Vertigo comics – 352 pages – 28 €*

Le pitch : Londres, fin du XXe siècle : plus personne n’ose résister au « Système ». L’œil et l’oreille espionnent, le nez enquête, la bouche désinforme et la main fait régner l’ordre et la terreur. L’Angleterre a pris les couleurs du fascisme. La culture a été effacée.

Pourtant quelqu’un ou quelque chose rôde dans les ruelles sombres. Il est vêtu comme un comédien, masqué d’un éternel sourire, cite Shakespeare, sauve les innocents, pose des bombes et préserve ce qu’il reste de la culture dans son musée des ombres.

Un anarchiste s’est glissé au cœur du système. Ni comédien ni tragédien, ni bouffon ni fou, ni fanatique ni terroriste, ou peut-être tout cela à la fois, il n’a pour nom qu’une initiale : V. V pour Vendetta. V pour Vengeance. À moins que ça ne soit pas aussi simple que ça…

Mon avis : Alan Moore est le meilleur scénariste de BD pour adultes depuis quarante ans, personne ne lui conteste cette place. Cependant, certains fans (dont je fais partie) regrette son caractère pour le moins… particulier, son mépris du cinéma, et surtout ses choix graphiques, nombre de ses œuvres étant illustrées par des dessinateurs au style… je dirais très particulier.

Si l’on peut accepter Dave Gibbons pour les Watchmen (et encore…), je n’hésite pas à dire que je n’aime pas du tout les graphismes d’Eddie Campbell pour From Hell, ni ceux de Kevin O’Neill pour La ligue des gentlemen extraordinaires… et je ne parle même pas des mises en image effectuées par le maître en personne pour Batman.

J’espère qu’un jour, tous ses merveilleux scénari seront repris par des dessinateurs plus lisibles, permettant de les rendre ainsi encore plus visibles.

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Arrowsmith

Arrowsmith – Carlos Paccheco & Kurt Busiek

Editions USA – 140 pages – 16.80 €*

Le pitch :  La Première Guerre mondiale fait rage et sème la terreur et la désolation sur le vieux continent. Vue de l’Amérique (les Etats-Unis de Columbia, ici), elle paraît lointaine à certains, insoutenable pour d’autres. Fletch, pas encore sorti de l’adolescence, rêve de partir combattre pour soutenir les populations opprimées. Pour cela, s’enrôler comme volant dans l’unité d’élite aérienne serait la position rêvée. Jouer les redresseurs de tort au milieu des nuages, avec un dragonnet juché sur son épaule… mais le père de Fletch s’y oppose farouchement.

Arrowsmith propose une vision pour le moins surprenante de la Grande guerre. Dragons Trolls, vampires et loups-garous sont en effet parmi les Poilus… et la magie est omniprésente !

Mon avis : Imaginez que sur la Terre (oui, cette bonne vieille boule de matière sur laquelle nous errons depuis notre naissance), les choses ne se soient pas passées exactement comme nous l’avons vécu : beaucoup moins de progrès scientifiques mais… beaucoup plus de magie et de fantastique. Un exemple ? Au début du XX° siècle, il n’y a pas d’avions… mais il y a des dragons.

Un monde parallèle, plutôt qu’une uchronie, où les nations ne sont pas celles que nous connaissons et où la première guerre mondiale est plus une affaire de pouvoirs que de technologie, c’est ce que propose le très bon scénariste Kurt Busiek (un des meilleurs outre-atlantique) et le formidable graphiste espagnol Carlos Pacheco.

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Les meilleures BD de SF et fantastique


La guerre éternelle

La guerre éternelle – Marvano & Haldeman

Dupuis – 162 pages – 28.95 €

Le pitch : Jusque-là, personne n’avait jamais vu les Taurans, ni su à quoi ils ressemblaient, ni même connu leurs véritables intentions. Mais une fusée terrienne fut détruite par les ennemis extraterrestres, c’est du moins ce qu’annonça la télévision.

Aussitôt, politiciens et généraux décrétèrent qu’il fallait en finir une fois pour toutes avec cette menace intolérable. Cela commença avec la Grande Conscription de 2009 et la constitution d’un corps expéditionnaire d’élite.

C’est ainsi que Marygay Potter et William Mandella furent embringués dans une guerre qui allait durer plus de mille ans…

Mon avis : Les adaptations en BD des grands classiques de la  SF, cela ne court pas les rues. Bizarre, d’ailleurs, tant le cadre de certains de ces récits a tout pour donner des images spectaculaires !

Si vous êtes amateur du genre, listez dans votre tête quelques-uns de vos titres favoris, et imaginez les sous forme d’album… Get it ?! Raison de plus pour se précipiter sur cette adaptation du magnifique roman de Joe Haldeman paru il y a maintenant quarante ans.

La guerre éternelle, prix Nebula en 1975, puis prix Hugo et Locus en 1976 (rien que les trois plus grandes distinctions de la SF mondiale !), est certainement un des plus grands romans de SF consacrés aux guerres futures.

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La guerre éternelle

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Je ne vais pas prendre trois heures pour vous vendre le scénario du roman devenu BD (de mémoire, l’adaptation est très fidèle) : c’est tout simplement une merveille de construction, un récit en constante accélération qui s’enroule sur lui même pour déboucher par surprise sur une des fins les plus émouvantes qu’il m’ait été de donner de lire ces derniers temps.

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Le grand pouvoir du Chninkel

Le grand pouvoir du Chninkel – Rosinski & Van Hamme

Casterman – 166 pages – 22.95 €

Le pitch : Depuis la nuit des temps, les trois immortels s’affrontent sans relâche. Leurs armées se combattent sans qu’il n’y ait jamais réellement ni vainqueur, ni survivant.

Aujourd’hui pourtant, J’on, le petit Chninkel, esclave d’un des immortels, a survécu. Quittant, miraculeusement indemne, le champ de bataille et, pour la première fois de sa vie, libre, le « maître créateur du monde » lui apparaît et lui donne le « grand pouvoir » pour rétablir la paix, faute de quoi le monde sera anéanti.

Ces évènements sont le point de départ d’une épopée qui va mener J’on, armé d’un pouvoir dont il ignore tout, au travers d’un monde qu’il connaît à peine, afin d’essayer de le sauver. Et si le grand pouvoir n’était pas ce qu’il imagine ?…

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Le grand pouvoir du Schninkel

 

Mon avis : Cette bande dessinée de 160 planches – que l’on appellerait maintenant roman graphique compte tenu de la densité de l’histoire et du texte (il faut bien trois heures pour en profiter) – est un chef d’oeuvre, que je place sans la moindre hésitation dans ma bibliothèque idéale.

Attention ! Précision très importante ! La version originale est en noir et blanc et une version en couleurs a été publiée ultérieurement : il faut absolument acheter la version en noir et blanc !

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Le grand pouvoir du chninkel

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Transperceneige

Transperceneige – Jacques Lob & J.Marc Rochette

Casterman – 275 pages – 25 €*

Le pitch : Un jour, la bombe a fini par éclater. Et toute la Terre s’est brutalement retrouvée plongée dans un éternel hiver gelé, hostile à toute forme de vie. Toute ? Pas tout à fait.

Miraculeusement, une toute petite portion d’humanité a trouvé refuge in extremis dans un train révolutionnaire, le Transperceneige, mu par une fantastique machine à mouvement perpétuel que les miraculés de la catastrophe ont vite surnommé Sainte Loco.

Mais à bord du convoi, désormais dépositaire de l’ultime échantillon de l’espèce humaine sur cette planète morte, il a vite fallu apprendre à survivre. Et les hommes, comme de bien entendu, n’ont rien eu de plus pressé que d’y reproduire les bons vieux mécanismes de la stratification sociale, de l’oppression politique et du mensonge religieux…

Mon avis : Vous est-il déjà arrivé de ne pas lire un roman célèbre, simplement parce que vous aviez eu la malchance de visionner un jour son adaptation cinématographique, et qu’elle vous avait profondément déplu ?

Eh bien c’est exactement ce qui m’est arrivé avec Transperceneige, célèbre BD de science-fiction des années 80/90, mis en scène récemment par les coréens, le résultat étant tout simplement navrant : comme un jeu vidéo, sauf que vous n’avez pas les manettes pour jouer !

Il m’a donc fallu attendre (trop) longtemps pour me plonger dans cette intégrale, réunissant les trois « parties » de l’histoire initiée, il faut le rappeler, par les immenses et regrettés (car trop tôt disparus) Jacques Lob et Alexis.

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Negalyod

Negalyod – Vincent Perriot

Casterman – 208 pages – 25 €*

Le pitch : Le réseau maîtrise l’eau. Le réseau maîtrise l’homme. Un monde sillonné de tuyaux gigantesques et peuplé de dinosaures… Des villes qui flottent dans le ciel et recouvrent de leurs ombres les faubourgs grouillants d’une humanité industrieuse… Et un « réseau » omniprésent qui domine les terres et les hommes.

Jarri Tchepalt est un berger du désert de Ty. Il parle aux dinosaures et maîtrise l’art des cordes. Quand un camion générateur d orage anéantit son troupeau, Jarri décide de partir en ville pour la première fois afin de se venger… Mais révolte et révolution ne mènent pas toujours là où on croyait.

Mon avis : Vous êtes probablement passé un jour ou l’autre à proximité de cet album et votre oeil a sans doute été attiré par son impressionnante couverture aux couleurs franches : en haut de l’illustration, une mégalopole comme accrochée dans le ciel, tête en bas; en bas, un homme montant un dinosaure, dans un décor de désert post-apocalyptique.

Si vous avez pris la peine de prendre en main l’ouvrage, vous avez pu apprécier son poids spectaculaire et ses dimensions impressionnantes. plus de 200 pages sous une épaisse couverture pelliculée (et de jolies gardes bleues). Et si vous avez ouvert l’album… vous en avez pris plein les mirettes !

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Negalyod

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Negalyod est un des buzz de l’année BD 2018, et c’est parfaitement mérité, car l’entreprise est fabuleuse, et le résultat à la hauteur des ambitions a priori exagérées de son auteur, Vincent Perriot.

Pendant deux ans et demi, Vincent Perriot, jeune auteur, a trimé, tout seul, comme un grand, pour écrire le scénario, les dialogues, et dessiner les deux cent planches de cette épopée de nulle part.

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Le signe de la lune

Le signe de la lune – José-Luis Munera & E. Bonet

Dargaud – 134 pages – 16.50 €*

Le pitch : Une petite ville d’Espagne, dans les années 1920. Isolés, les habitants de cette campagne, proche d’une immense forêt, vivent encore avec les croyances d’un monde ancien. C’est ici que vit Artemisa, une jeune fille qui développe une attirance inexplicable pour la lune. C’est aussi dans cette forêt qu’un drame va se nouer…

Un conte fantastique noir et fascinant par José-Luis Munuera qui, après Spirou, se livre à un exercice personnel d’une beauté éblouissante.

Mon avis : Il y a parfois des BD qui ne se raconte pas. Des œuvres graphiques où la subtilité du dessin et de l’histoire est telle qui faut les découvrir de ces propres yeux pour en saisir toute la profondeur.

C’est le cas avec Le signe de la lune, cette petite merveille qui,  si vous y consacrez un peu de temps (prévoyez un grand moment de calme,vous ne pourrez abandonner la lecture en cours, il faut aller jusqu’au bout), vous apportera cette joie incroyable que l’on ne trouve que dans la lecture (bon, et peut-être dans la dégustation d’un très bon chocolat…) : la possibilité d’oublier complètement le quotidien et de vous transporter ailleurs.

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Le signe de la lune

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

La dernière comédie de Paolo Pinocchio – Lucas Varela

Editions Tanibis – 200 pages – 250 pages

Le pitch : La dernière comédie de Paolo Pinocchio retourne aux origines du personnage puis, naviguant de la genèse à notre présent dystopique, propose une nouvelle cosmogonie sous stéroïdes qui puise sans vergogne son inspiration dans la démonologie de l’ancien testament, la Divine Comédie de Dante, la mythologie grecque ou encore la commedia dell’arte.

Comme dans un comic de super-héros, Paolo Pinocchio virevolte d’aventure en aventure, alternant facéties et tragédies, chassant là un diamant (évidemment magique) dans la Venise de la Renaissance, croisant ici une révolte de poissons désireux de se venger de leur créateur. Au cœur de ce maelstrom narratif servi par l’élégante ligne claire de Lucas Varela, se trouve un talisman, objet de toutes les convoitises… le nez de Paolo !

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

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Mon avis : Les achats « coup de coeur » en librairie font partie des grand plaisirs du lecteur compulsif.

C’est tout particulièrement vrai avec les BD, car la main et l’oeil sont sollicités : découvrir le format particulier d’un album, le grammage et la qualité du papier: puis, en ouvrant l’ouvrage, tomber sur des graphismes étonnants, étranges, des traits à nul autre pareils, une mise en couleur exceptionnelle… quelle joie !

La dernière comédie de Paolo Pinocchio est un excellent exemple de coup de cœur.

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

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Là où vont nos pères

Là où vont nos pères – Shaun Tan

Dargaud – 128 pages – 16.50 €*

Le pitch : Le parcours d’un émigrant en route pour un pays nouveau, une terre promise, aussi attirante que mystérieuse : une nouvelle version de cet album poétique au graphisme époustouflant. Un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille. Il embarque à bord d’un navire pour traverser l’océan. Destination : la terre promise, un pays inconnu. Cet homme est un émigrant. Là-bas, dans ce pays nouveau et étrange où il doit réapprendre à vivre, il rencontrera d’autres gens, exilés comme lui, eux aussi perdus dans ce monde nouveau…

Le récit poétique d’un exode qui touche à l’universel. Là où vont nos pères est un album inclassable, qui parle de l’émigration avec une poésie et une délicatesse incomparable.

Mon avis : Dès que le lecteur soulève la couverture épaisse de ce bel album, il sait : Là où vont nos pères n’est pas une BD (un roman graphique, pour être plus juste) comme les autres.

120 planches pour raconter l’histoire d’un homme, un migrant, qui quitte femme et enfant pour aller au bout du monde, trouver un logement, un travail, puis faire venir sa famille et entamer une nouvelle vie.

*

Là où vont nos pères

*

Mais 120 planches sans le moindre mot. Des vignettes entièrement dessinées au crayon, sur un rythme allant de 16 par planche – dans de petites fenêtres espacées les unes des autres – à quelques grandes doubles pages.

Pas un mot !

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Dorian Gray

Dorian Gray – Corominas

Galerie Daniel Maghen – 90 pages – 18.50 €*

Le pitch : Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain, a fait ce voeu insensé : garder toujours l’éclat de sa beauté, tandis que le visage peint sur la toile par son ami Basil assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés.

Et de fait, seul vieillit le portrait où se peint l’âme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre : « Chacun de nous porte en soi le ciel et l’enfer. »

Mon avis : Il s’agit d’une adaptation tout à fait fidèle de l’oeuvre majeure d’Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray, dont je ne vous ferais pas l’injure de  rappeler l’intrigue. Et c’est une réussite absolue, car si l’essence du roman est là, elle magnifiée par des illustrations d’une beauté somptueuse .

*

Dorian Gray

*

C’est une BD, bien sûr, mais c’est avant tout une oeuvre d’art. 68 planches de graphismes superbes, mais surtout, surtout, des centaines de tableaux absolument splendides, pour autant de de vignettes peintes à l’aquarelle, de la simple case à la pleine planche, dans une mise en page déstructurée, mais extrêmement lisible.

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Votre commentaire

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  1. spirifer dit :

    Super compilation ! Mais tu n’aurais pas confondu Moore et Miller pour V pour Vendetta ?
    (tu permets qu’on se tutoie ? tu as commencé en parlant de Wanted 😉

    1. letournepage dit :

      Ravi du tutoiement ! Et ravi de la relecture d’un vrai amateur, car la référence à Sin City est effectivement erronée. Merci, je corrige !