Au revoir là-haut

Pierre Lemaitre

Albin Michel

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Le pitch

" Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après " Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu'amorale.

Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts...

Fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l'après-guerre de 14, de l'illusion de l'armistice, de l'État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l'abomination érigée en vertu.

Mon avis

Prix Goncourt 2014.

J'ai suffisamment râlé ces dernières années sur une série de prix Goncourt de médiocre qualité, oubliant les principes élémentaires du roman pour faire la part belle à la littérature de nombril, là où l'auteur trempe sa plume pour écrire des odes à sa propre gloire, pour ne pas saluer la décision prise par le jury présidé par Bernard Pivot : enfin un Goncourt couronnant un roman, un vrai, et un roman populaire !

A cette occasion, Pierre Lemaître sort du petit ghetto que représente toujours la littérature policière pour certains esprits germanopratins, et s'évade vers la Littérature avec un grand L.

Son grand mérite, disons-le tout net, est son ambition. Brasser l'air malsain de la première guerre mondiale, ce n'est pas facile et... pas forcement vendeur (quoique... La chambre des officiers est là pour prouver qu'un sujet difficile peut rencontrer le succès).

Son autre mérite est d'avoir imaginé cette intrigue originale, autour de ces "marchands de morts" (littéralement).

Pour le reste, après une - longue - première partie qui rejoint, sous certains aspects, la terrible vérité de A l'ouest rien de nouveau de Remarque (en moins puissant), le livre sombre souvent dans les développements d'une intrigue assez prévisible, de personnages caricaturaux, et d'une prose vraiment trop bavardes (que de longueurs !).

Mais, ce qui m'a le plus gêné, c'est le caractère très daté de tous les aspects du roman. L'histoire, le ton, le style, le traitement : cette histoire aurait pu être écrite en 1930.

Au final, une petite déception, car j'attendais vraiment beaucoup de ce roman. J'en attendais probablement trop...

Mais je me refuse à cracher dans la soupe : n'hésitez pas, tentez votre chance, car un Goncourt pour tous, c'est tellement rare de nos jours !

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