Les bijoux de la Castafiore

Hergé

Casterman

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Le pitch

Au grand effarement du Capitaine Haddock, Bianca Castafiore, le "Rossignol Milanais", débarque à Moulinsart !

Et avec elle, non seulement Irma, son habilleuse et Igor Wagner, son pianiste, mais également la presse, la télévision et d'étranges rôdeurs... que de précieux bijoux semblent intéresser plus que le timbre de sa voix...

Mon avis

21ème et antépénultième album de la série des aventures de Tintin, et sans doute un des plus réussis.

Contrairement au principe même de la série (Tintin part à l'autre bout du monde pour résoudre une énigme, aider un tiers, et va affronter de multiples aventures), Les bijoux de la Castafiore est une histoire casanière, statique : on ne quitte jamais le château de Moulinsart de plus de quelques hectomètres !

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Les Bijoux de la Castafiore

Crayonné de la couverture

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L'album est célèbre pour l'absence de colonne vertébrale scénaristique.

Véritable huis clos où s'agitent quasiment tous les personnages principaux de la série, les 62 planches déroulent une série de petites intrigues, événements, gags récurrents, sans véritable histoire.

L'absence même d'intrigue moteur de lecture permet de mieux voir à quel point Hergé était un dramaturge de génie, et sans doute le meilleur scénaristique comique de la BD belge... après René Goscinny, bien entendu !

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Les Bijoux de la Castafiore

La dramaturgie, c'est cette capacité à scénariser des petits riens pour en faire une histoire passionnante.

Hergé aurait été un showrunner génial, à l'heure des séries TV !

L'histoire est ancrée dans son époque (l'album date de 1963) pour de multiples raisons, les deux meilleures étant sans doute l'importance prise par les médias dans la civilisation occidentale : télévision (l'invention de la télé couleur par le professeur Tournesol), presse people à scandale, autant de prétexte pour brosser un portrait drôle - mais avec une pointe d'acidité - des 60's.

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Les Bijoux de la Castafiore

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Mais, ce que je préfère dans cet album aux graphismes toujours aussi merveilleux, ce sont les innombrables gags qui parsèment les planches, à la fréquence d'un film splastick de la meilleure époque hollywoodienne.

La plupart des gags sont en effets des running gags très visuels, dont une quantité hallucinante de chutes et d'accidents de toutes sortes avec en point d'orgue, bien entendu, le gag de la marche cassée (10 occurrences dans l'album).

Un album indispensable qui, de surcroît, prend près de deux heures pour être dégusté, car il comporte énormément de texte.

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