Canada

Richard Ford

Editions de l'Olivier

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Le pitch

Nous sommes à Great Falls, Montana, en 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents commettent un hold-up. Mais le braquage échoue, les parents sont arrêtés, et Dell fuit, passe la frontière du Canada et se retrouve dans le Saskatchewan.

Il est recueilli par un homme qui fait de lui son apprenti et son factotum. Remlinger est un "libertarien", adepte de la liberté individuelle intégrale, qui vit selon sa propre loi en organisant des chasses.

Canada est le récit de ces années d'apprentissage au sein d'une nature magnifique, parmi des hommes pour qui seule compte la force brutale, comme le montre l'épisode final, d'une incroyable violence.

Des années plus tard, Dell, qui est devenu professeur à l'Université, se souvient de ces années qui l'ont marqué à jamais.

Mon avis

Prix Femina étranger 2013.

Richard Ford est un écrivain à la mode, dans la mouvance de ces courants littéraires nés des ateliers d'écriture si chers aux Américains, ateliers qui gâchent, depuis des générations, le talent naturel de tant d'auteurs.

Cela explique pourquoi ses romans sont si bien écrits, mais en même temps si peu spontanés et si peu proches de la réalité, de la vraie vie, alors même que, paradoxe, son écriture se veut naturaliste, dans le sens littéraire primaire du terme.

Quand on lit Ford, on lit la prose d'un homme qui a lu Faulkner ; un peu trop, il ne l'a jamais complètement digéré. "Canada" commence par envoûter, grâce à la qualité de l'écriture, vraiment impressionnante. Puis il finit par ennuyer, car l'auteur prend un tel plaisir à se regarder écrire qu'il finit par abandonner le lecteur en route, lassé par tant de lenteur inutile.

La première partie du roman, qui se déroule aux Etats-Unis, fonctionne comme une spirale, revenant inlassablement sur les mêmes thèmes et les mêmes détails. C'est long mais intrigant, on cherche pendant près de deux cents pages l'intention de l'auteur; puis on finit par se dire, désenchanté, que, tout simplement, il doit penser que ses lecteurs ont besoin qu'on leur explique bien, longtemps, car ils ne sont pas aussi intelligents que ça....

Lorsqu'on bascule avec le héros de l'autre côté de la frontière, au Canada, c'est tout de même plein d'espoir, tout va se débloquer... mais non, on est reparti pour trois cents pages de leçons et d'effets appuyés.

Les meilleurs romans sont ceux où l'auteur donne l'impression au lecteur qu'il est plus intelligent qu'il ne le pense. Ici, c'est l'effet inverse.

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