Les chiens de l’hiver

Dan Simmons

Le livre de poche

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Le pitch

Professeur de littérature anglaise à l'université du Montana, Dale Stewart est aussi l'auteur d'une série de romans à succès : Jim Bridger, le roi de la montagne. Mais Dale se trouve aujourd'hui à un tournant crucial de sa vie : dépressif et suicidaire, il a vu sa femme puis sa jeune maîtresse le quitter, et va probablement perdre son emploi. Il éprouve alors le besoin de retourner dans l'Illinois, sur les lieux de son enfance, pour écrire un roman " sérieux " mettant en scène la lande de gamins dont il faisait partie à l'époque.

Mais à peine arrivé, Dale est victime dune succession de faits bizarres. La maison qu'il a louée - celle de son défunt ami Duane, un garçon surdoué mort à onze ans déchiqueté par une moissonneuse-batteuse - lui paraît hantée. Des chiens noirs démoniaques rôdent autour de la maison et il reçoit sur son ordinateur de mystérieux messages en vieil anglais. Perdu entre la réalité et ses hallucinations, Dale va voir resurgir l'horreur...

Se mesurant à Henry James et à Stephen King, convoquant le Laide Beowuyet le Livre des morts égyptien, Dan Simmons signe un roman fantastique moderniste et terrifiant, dans la plus pure tradition du genre.

Mon avis

S'essayer à l'exercice de la "suite", c'est toujours risqué. Dan Simmons s'y est frotté au cours de sa carrière, pas toujours à bon escient (Olympos, la suite d'Ilium, n'est pas du tout à son niveau).

Avec Les chiens de guerre, l'auteur a choisi de reprendre la toile de fond et certains personnages du formidable Nuit d'été, plusieurs décennies plus tard. Ce n'était pas une bonne idée, car Nuit d'été était une oeuvre complète, fini, qui n'appelait pas de développements ultérieurs, qui apparaissent  carrément superfétatoires.

Deux cas de figure :

Vous n'avez pas lu Nuit d'été ? Si vous aimez le fantastique teinté d'horreur, vous pouvez alors à la rigueur tenter votre chance, même si, à mon avis, la lecture de cette nouvelle histoire va vous sembler souvent frustrante, faute de pouvoir mettre des images sur les références incessantes placées par l'auteur au fil de sa plume.

Dans l'absolu, il s'agit d'un petit roman d'horreur assez classique, bien écrit (avec Simmons, c'est toujours bien écrit !) mais sans beaucoup d'originalité.

Vous avez peur des chiens ? Allez plutôt faire un tour du côté de Cujo, de Stephen King !

Vous avez lu Nuit d'été ? Passez votre chemin ! Tout ce qui faisait le charme de ce roman a disparu :

  • La nostalgie des années 60 ? Elle s'est envolée, volatilisée ! Aujourd'hui, tout est gris, glauque.
  • Le charme des récits de l'enfance ? Disparu : ici , tous les gamins sont devenus des adultes déprimés, gros, moches...
  • La joie dans la vie délivrée par le roman ? Pfffuit ! Ce roman est à l'image de son héros : dépressif !
  • La complexité des thèmes abordés ? Moitié moins long, moitié moins riche que son prédécesseur, le texte a quitté les rives des mystères des Borgia pour s'attarder sur des nazillons ridicules.

Dans la vie extrêmement mouvementée du fantasque Dan Simmons qui, toute sa vie, a alterné les chefs d'oeuvre avec les erreurs de casting, ce roman fait malheureusement partie de la seconde catégorie. Grosse déception.

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