Fendre l’armure

Anna Gavalda

Le dilettante / J'ai lu

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Le pitch

Je pourrais dire que c'est un recueil de nouvelles, que ce sont des histoires, qu'il y en a sept en tout et qu'elles commencent toutes à la première personne du singulier mais je ne le vois pas ainsi. Pour moi, ce ne sont pas des histoires et encore moins des personnages, ce sont des gens. De vraies gens.

Ils parlent pour essayer d'y voir clair, ils se dévoilent, ils se confient, ils fendent l'armure. Tous n'y parviennent pas mais de les regarder essayer, déjà, cela m'a émue. C'est prétentieux de parler de ses propres personnages en avouant qu'ils vous ont émue mais je vous le répète : pour moi ce ne sont pas des personnages, ce sont des gens, de réelles gens, de nouvelles gens, et c'est eux que je vous confie aujourd'hui.

A. G.

Mon avis

Ami(e)s lecteur(trice)s, ne vous fiez pas une seconde au boniment écrit par l'auteure elle-même en quatrième de couverture !

A l'intérieur de ce recueil de sept nouvelles, il n'y pas de vraies gens.

Juste des caricatures, des personnages auxquels il est impossible de croire une seconde.

Et si Anna Gavalda avoue avoir été émue par ses propres personnages (quelle impudence pour un auteur de l'afficher ainsi !), il y a peu de chance pour que cela vous arrive.

Car, si vous allez jusqu'au bout des presque 300 pages imprimées (typo et mis en page digne de Oui-Oui, on dirait un Amélie Nothomb : une heure de lecture en diagonale maxi), vous serez plutôt énervé.

Non par les personnages, mais pas Anna Gavalda.

Mais nom d'un chien, où est passée l'auteure des nouvelles de Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part ?, ou de son premier roman Je l'aimais ?

Ses premières œuvres n'impressionnaient pas par leur style, déjà furieusement relâché et lesté d'un vocabulaire a minima, mais elles étaient portées par une sensibilité et une sincérité touchantes.

Ici, tout a disparu.

Le style ne s'est pas amélioré, au contraire (pas de chance pour nous, en général c'est pourtant ce qui se passe avec le temps et l'expérience).

C'est ni écrit, ni à écrire.

La sensibilité, la sincérité ? A la trappe ! L'ensemble sent l'artificiel, le préfabriqué.

La première nouvelle ? Une catastrophe industrielle, vraiment scandaleuse tant Gavalda assomme ses lecteurs avec son personnage de caillerette de banlieue qui jure et qui crache un argot de pub d'une vulgarité confondante.

Un sabir qui représente, je pense, la manière dont certains auteurs germanopratins imaginent le parler de nos contemporains des périphéries (NB : je n'ai rien contre Saint-Germain des prés, j'y ai habité de nombreuses années...).

La seconde nouvelle ? Ce n'est pas mieux, elle est d'une fadeur inouïe.

Et ainsi de suite.

Reste à sauver une très courte nouvelle Happy meal, dont l’intention est jolie et touchante. Dommage que j'ai anticipé le twist final dès la troisième page.

Pour certains, Capri, c'est fini. Pour moi, c'est Anna Gavalda. Comme beaucoup d'autres anciens admirateurs.

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