Les gens heureux lisent et boivent du café

Agnès Martin-Lugand

Michel Lafon / Pocket

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Le pitch

" Ils étaient partis en chahutant. J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux. "

Diane a brusquement perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l'exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l'existence.

Afin d'échapper à son entourage qui l'enjoint à reprendre pied, elle décide de s'exiler en Irlande, seule. Mais, à fuir avec acharnement la vie, elle finit par vous rattraper...

Mon avis

Publié dans un premier temps en auto-édition, remarqué par Michel Lafon, prolongé par une sortie en poche chez Pocket, ce premier roman d'Agnès Martin-Lugand s'est venu à plus de 300 000 exemplaires. Un succès phénoménal, sympathique, et qui a du faire rêver plus d'un auteur en herbe...

Alors, comment, pourquoi, ce livre a-t-il pu plaire au plus grand nombre ? C'est la question que je n'ai arrêté de me poser durant le temps de la lecture de ce court roman, au contenu tellement léger, inconsistant, qu'il m'a fallu moins d'une heure pour surfer sur ses pages et pour l'achever (seul élément à porter à son crédit : je l'ai lu jusqu'au bout, car c'est très facile à lire, pas méchant et pas malsain).

Et je n'ai pas trouvé de réponse crédible, car ce roman est une catastrophe.

Reprenons le pitch, et synthétisons : une jeune femme perd son mari et sa petite fille dans un accident de voiture (chapitre terriblement et abusivement lacrymal). Elle sombre dans une profonde dépression, abandonne la gestion de son café littéraire (si parisien !) à son associé, un gay si sympa avec les filles qui, le week-end, "va faire la fête du slip à Mikonos" (je n'invente rien). A noter : elle n'a aucune amie identifiée.

Au bout d'un an elle part se ressourcer, seule, en Irlande, où il y a la mer, la solitude, des bars pleins de gars et de filles rudes mais festifs qui boivent de la Guiness qui a "un goût de café, dis-donc !".

Elle se fighte avec son voisin qui est très beau, très ours, très photographe professionnel genre artiste à photographier les vagues se brisant sur les rochers au petit matin) une véritable enflure, mais qui a un chien qui va les rapprocher (sympa le chien), et qui d'un seul coup va devenir très gentil et très amoureux (pourquoi ? Je n'ai pas bien compris, si ce n'est que la nana, malgré son chagrin, est quand même super bien roulée), au point de larguer sa salope de copine ultra belle mais tellement bitch. Elle rentrera finalement reconstruire sa vie à Paris.

Je vous ai tout raconté ? Eh bien oui, cela vous évitera de dépenser 6.50 € dans l'achat de cette parodie de roman à l'eau de rose version Harlequin absolument ridicule constitué en grande partie de dialogues qui, pour la plupart, ne dépassent pas cinq mots. A moins que vous ayez envie de rire un bon coup en prenant le livre au troisième degré. Car ce livre, c'est une blague, mais pas drôle.

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