Il s’appelait Ptirou

Yves Sente & Laurent Verron

Dupuis

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Le pitch

Il s'appelait Ptirou, c'est l'histoire d'une rencontre et d'un premier amour d'enfance au cours d'une traversée transatlantique en 1929. Lorsque Juliette de Sainteloi, une charmante jeune fille de la haute société fait la connaissance de Ptirou, un jeune orphelin issu du monde du cirque, la vie de ces deux enfants élevés dans des milieux si différents bascule.

Cette rencontre, joyeuse et animée, entre la fille du directeur de la compagnie générale transatlantique qui accompagne son père à New York et le jeune passager clandestin qui fuit la France pour éviter d'être place en institution va marquer leurs destinées à jamais.

Il s'appelait Ptirou, c'est aussi le roman héroïque du véritable mousse de sonnerie qui a inspiré le personnage de Spirou à Rob-Vel. Certainement une des plus belles histoires de l'oncle Paul !

Mon avis

Quelle chance ! Dupuis poursuit la publication de nouveaux albums dans sa collection Le spirou de, dans laquelle, depuis quelques années, des auteurs connus  s'emparent du mythe du célèbre groom aventurier pour en faire... autre chose.

Même si tous les albums (une douzaine déjà) ne sont pas tous du même niveau, la collection a secrété, au fil du temps, quelques merveilles, comme Le journal d'un ingénu (par Emile Bravo), Le groom vert de gris (par Schwartz et Yann), ou, en 2016, La lumière de Bornéo (par Frank Pé et Zidrou).

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Il s'appelait Ptirou

La couverture de l'édition spéciale

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Mais avec Il s'appelait Ptirou, Dupuis passe à la vitesse supérieure : il a trouvé sa Recherche du temps perdu !

L'album 80 planches composées par Yves Sente et dessinées par Laurent Verron est en effet une plongée dans le passé, un prequel à la saga.

L'idée, toute simple, est d'expliquer comment Spirou a été inspiré à Robvel, le créateur du personnage, bien avant Jijé et Franquin.

Le résultat ? Une pure merveille !

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Il s'appelait Ptirou

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Jouant avec les références historiques (on est en pleine crise de 1929, avec la crise, les gréves, les traversées de l'Atlantique, les premiers exploits aéronautiques et l'aéropostale), Yves Sente, infiniment plus en forme que dans ses pénibles duplicata de Blake et Mortimer, ancre son récit dans un réalisme tout à fait surprenant pour un album de Spirou.

Il y a du drame social dans l'air, de la lutte des classes, des rebondissements dignes d'un grand film d'aventures de l'entre-deux guerres.

Spirou est encore Ptirou, un gamin saltimbanque, orphelin.

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Il s'appelait Ptirou

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L'histoire est dense, avec beaucoup de dialogues, et vous en aurez largement pour votre argent car il vous faudra deux heures pour aller jusqu'au bout de l'aventure.

Qui plus est, c'est un ravissement pour les vrais, vrais fans de Spirou car l'album est bourré de petits détails, des clins d'oeil qui leur sont destinés (serez-vous capable de repérer Poildur dans l'album ?).

Mais tout ceci ne serait rien sans les graphismes de Laurent Verron qui porte l'album au sommet.

Un dessin crayonné à l'ancienne, entre les illustrations Hetzel et les reportages de l'Illustration : chaque planche, chaque vignette est une splendeur.

Un chef d'oeuvre, n'ayons pas peur des mots.

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Il s'appelait Ptirou

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Probablement le meilleur Spirou depuis le dernier album créé par Franquin, il y a juste un demi-siècle. C'est tout dire.

A acheter et à offrir autour de vous !

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