Je me tuerais pour vous

et autres nouvelles inédites

F. Scott Fitzgerald

Grasset/Le livre de poche

Partager sur :

Le pitch

Francis Scott Fitzgerald fut un nouvelliste hors pair. Les revues littéraires américaines s'arrachaient ses écrits quand l'auteur emblématique des années folles était au faîte de sa gloire.

Dix-huit textes inédits ont été retrouvés : seize nouvelles et deux esquisses de scénario destinées à Hollywood. Les rêves de succès, la solitude des gens simples ou célèbres dans un monde en crise, le milieu du cinéma et ses mœurs, mais aussi la maladie et la folie sont quelques-uns des thèmes qui traversent ce recueil.

Une publication qui constitue aujourd’hui un événement littéraire mondial.

Mon avis

Ce genre d'opération éditoriale, les grands lecteurs s'en méfient comme de la peste.

Exhumer plusieurs dizaines d'années après sa mort des textes "inédits" d'un immense écrivain, cela parait relever, de prime abord, du pur opportunisme mercantile. Et c'est d'ailleurs le cas dans la majorité des cas.

Ici, une grosse moisson de nouvelles (18 textes et près de 500 pages, tout de même) du grand Fitzgerald; autant de nouvelles (et deux scénarios de film, sans intérêt) qui, dans l'entre-deux guerre, n'ont pas été acceptés par les journaux pour publication.

Du rebut donc, de l'erstaz. De l'écrit alimentaire de bas étage.

Mais non. Ce n'est pas le cas, du moins pour une grande partie des textes : c'est ce que j'ai découvert avec soulagement au fil de ma lecture.

Dans une postface passionnante d'une vingtaine de pages, Anne Margareth Daniel explique fort bien le contexte dans lequel ces nouvelle sont été écrites par Fitzgerald.

De l'écrit alimentaire ? Oui, certes.

Mais l'essentiel de l'oeuvre de Fitzgerald a été écrite sous une forte pression économique, le train de vie du couple et, sur la fin, les frais considérables engagés pour les soins de Zelda, obligeant l'auteur a courir sans cesse après les dollars.

Ce n'est donc pas un critère, car Fitzgerald était un auteur si brillant qu'il pouvait, d'une plume légère, composer en quelques jours le texte le plus abouti sur la forme. Sur le fond, par contre, c'était variable...

Voilà tout l'enjeu de ce recueil que tous les vrais amateurs de Fitzgerald se doivent d'acquérir : fouiller dans cette malle de nouvelles, comme si on l'avait retrouvée au fond d'un grenier, et les exhumer une par une pour les goûter, et découvrir avec plaisir celles - une demi-douzaine - qui possèdent une réelle valeur !

Pour les impatients, je peux vous faire gagner du temps.

Le premier quart du recueil est très agréable, charmant, sans conséquence.

Le second (de la page 120 à 240) est constitué de trois nouvelles de très bons niveaux qu n'auraient pas déparé dans les recueils célèbres de l'auteur.

Lisez Voyagez ensemble, Je me tuerais pour vous, La perle et la fourrure : vous retrouverez la capacité de Fitzgerald à brosser en quelques dizaines de pages, une comédie centrée sur la rencontre entre un homme et une femme, parée de dialogues brillants et d'un humour un peu désespéré assez fascinant.

La seconde moitié du recueil, par contre, recèle essentiellement de la vraie nouvelle alimentaire, dont vous pourrez vous épargner la lecture.

Pour résumer : fan de Fitzgerald, foncez, et lisez la première moitié du livre, vous en aurez pour votre esprit et pour votre argent !

 

Acheter sur Amazon

Du même auteur