Une jolie fille comme ça

Alfred Hayes

Gallimard / Folio

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Le pitch

Alors qu’il s’échappe de la villa où une fête hollywoodienne bat son plein, un scénariste en vogue aperçoit une jeune femme se jeter dans l'océan en contrebas. L’ayant sauvée d’une noyade assurée, lui qui regarde avec dédain les artifices et la vanité de son milieu ne tardera pourtant pas à vendre son âme, ou plutôt sa liberté, faute de savoir résister à la tentation.

S’agit-il pour lui de jouer les héros ? ou d'oublier l’ennui et le naufrage de son mariage en se laissant aller à une énième liaison ? Et qui est-elle vraiment, cette jolie fille à la carrière d’actrice mal engagée et dont les fêlures, notamment amoureuses, prennent une tournure menaçante ? Toutes ces questions n'empêchent pas les deux êtres de plonger dans une relation venimeuse, qui réveille les démons de chacun.

Mon avis

Avec une jolie couverture comme ça... et un titre à l'avenant, difficile de ne pas jeter un museau curieux dans ce court roman américain des années 50, exhumé par Gallimard.

Curiosité récompensé dans un premier temps, l'histoire débutant un peu comme un polar de l'époque.

Durant les premiers courts chapitres, on n'est pas loin de Chandler, avec un récitant masculin, quasiment sans dialogue.

Mais très vite, l'exercice tourne court.

Car si la prose d'Alfred Hayes n'est pas désagréable, - dépouillée à l'extrême bien qu'un peu datée dans certaines tournures de phrase - l'exercice de style que s'est imposé l'auteur tourne assez vite en rond.

Deux personnages, un homme, une femme.

Pas de nom, pas de prénom, un récitatif, quasiment pas de dialogue, et la description minutieuse d'une catastrophe annoncée (madame est parano et dépressive, cela commence avec un suicide et cela... non, pas de spoil !).

Cette désincarnation voulue du récit empêche le lecteur de ressentir le moindre sentiment d'empathie envers un des deux personnages et, donc, on s'ennuie un peu.

Vous l'avez compris : ce n'est pas que vous risquez de ne pas aimer.

Non : c'est que vous risquez de vous demander pourquoi vous vous êtes laissé anesthésier de cette façon. Sans douleur. Mais sans plaisir.

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