Knock

ou Le triomphe de la médecine

Jules Romain

Folio

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Le pitch

« Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ? »

Avec les nouvelles méthodes de cet étrange médecin, en trois mois, rares sont les habitants du village de Saint-Maurice qui ne sont pas tombés malades !

Entre farce bouffonne et comédie grinçante, Jules Romains nous livre une implacable satire des médecins et d’une société terrorisée par la maladie.

Mon avis

Il s'agit d'une des pièces les plus célèbres, à juste titre, de l'entre-deux guerre, et elle méritait bien que l'on parle à nouveau d'elle.

Une fois tourné la page (ou plutôt la couverture), replongeons nous, chers amis, dans la lecture, brève mais intense, de cette pièce qui a marqué son époque et qui est devenu, aujourd'hui, un classique du théâtre français.

Sa notoriété perdure, au point que l'on commet, aujourd'hui, une adaptation au cinéma qui pourrait passer, pour certains esprits chagrins, pour une trahison, un scandale et, pour d'autres, pour une saine manière de donner ce texte en accès au grand public...

La pièce se passe juste après la première guerre mondiale, dans une petite ville de province.

Profondément ancrée dans son époque (le premier acte se passe dans une énorme automobile datée de 1900-1902), elle met en scène le choc de la modernité de la médecine dévoyée par un escroc avec la crédulité de la population paysanne qui vit et agit encore comme au XIX° siècle.

Terriblement drôle (on rit à toutes les pages), la pièce est aussi un témoignage sur une époque, sur des mœurs qui ont aujourd'hui disparu... mais dont le sujet principal (le rapport des hommes avec les progrès - ou non - de la médecine) est plus que jamais d'actualité.

Certains trouvent la pièce datée, c'est une stupidité, comme si l'on disait la même chose du Malade imaginaire !

Montée pour la première fois sur les épaules de Louis Jouvet, encore jeune en 1923, qui en était à la fois le décorateur, le metteur en scène et l'acteur principal, elle rencontra un succès phénoménal, jamais démenti, et elle fit la gloire de Jouvet.

J'ai eu la chance de la voire au théâtre Louis Jouvet (bien entendu), en 2002, avec Fabrice Lucchini.

C'était bien mais, même si j'aime beaucoup Lucchini, jamais je n'ai pu effacer de ma mémoire les accents de Jouvet, prononcés de sa voix profonde : "Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ?"...

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