Le crime du comte Neville

Amélie Nothomb

Albin Michel

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Le pitch

La fille du comte Neville, prénommée Sérieuse, a passé la nuit dans la forêt. Une fugue, pense son père, qui vient la chercher chez Rosalda Portendurière, une voyante qui l'a reccueillie.

Elle prédit au comte qu'il assassinera quelqu'un lors de la prochaine Garden-party du château, la dernière fête avant que le domaine de Pluvier ne soit vendu.

Mon avis

Le pitch du Crime du comte Neville n'est pas la quatrième de couverture, puisqu'il n'y figure que la citation suivante : "Ce qui est monstrueux n'est pas forcément indigne".

Heureusement, car si le lecteur curieux avait lu celui qui figure au dessus du présent commentaire, il n'aurait pas eu besoin d'acheter le livre puisqu'il aurait déjà découvert l'essentiel de l'histoire...

Disons-le tout net : avec ce roman , Amélie Nothomb atteint le bas du toboggan sur lequel elle n'a pas cessé de glisser depuis son premier roman, Hygiène de l'assassin.

Pour autant qu'on puisse appeler cette œuvre un roman. Car il s'agit en fait d'une nouvelle, et j'en ai déjà lu de bien plus longues.

Ouvrez le volume : selon l'éditeur, 144 pages, ce qui est faux, puisque la pagination s'arrête à 135.

Comme elle commence à la page 7, cela réduit le texte à 128 pages. Sachant que le texte est écrit aussi gros que dans un Oui-Oui de la bibliothèque rose, 22 lignes sur 45 signes, soit 990 par page (un roman normalement imprimé fait entre 1 800 et 2 500 signes par page), vous aboutissez à un total théorique de 125 000 signes (y compris les intervalles entre les mots).

Je dis bien : théorique, car comme le texte est composé essentiellement de courts dialogues, les retours à la ligne sont incessants... Pour ma part, j'ai lu ce texte en une demi-heure (je lis très vite, d'accord, mais surtout les textes sans consistance...).

15 € pour une demi-heure, je trouve cela exorbitant. C'est même de l'arnaque. Je connais des éditeurs qui ont la décence d'adapter le prix de vente au contenu. Le prix d'un livre de poche pour une nouveauté brochée de cette taille, est-ce trop demandé ?

Bien, maintenant que j'ai poussé un coup de gueule sur la forme, parlons du fond. Cela sera rapide, il n'y en a pas.

L'histoire est indigente, le propos sans aucun intérêt pour qui n'est pas belge et aristocrate. Coup de chance pour l'auteur : c'est son cas.

Voilà le fond du problème : Amélie Nothomb a écrit un texte pour se faire plaisir, sans s'occuper du tout de ses lecteurs fidèles, ces pauvres gens qui lui font l'honneur d'acheter son dernier roman annuel.

La morale de l'histoire, puisqu'il s'agit, en quelque sorte d'un conte ? Il n'y en a pas, rassurez-vous, et la fin est d'une platitude à pleurer. Le sommet du livre ? Un chapitre de 20 pages (sur les 120 du total !) constitué entièrement d'un dialogue entre le héros et sa fille, d'une banalité sans nom. Mais où est passé la dialoguiste brillante d'Hygiène de l'assassin ?

Depuis quelques années, l'auteur perd peu à peu son public le plus fidèle, exaspéré par ce je-m'en-foutisme créatif. Ce n'est que justice.

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