Le joueur d’échecs

Stefan Zweig

Le livre de poche

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Le pitch

Stupeur sur le paquebot qui transporte de distingués voyageurs de New York à Buenos Aires ! Un mystérieux "Me B" parvient à l'emporter sur le champion du monde en titre du jeu d'échecs.

D'où lui vient ce talent, lui qui dit n'avoir pas touché un plateau à damiers depuis plus de vingt ans ? Et quels terrifiants souvenirs assombrissent cette victoire ?

Illustration du raffinement de la barbarie nazie, doublée d'une oeuvre de fiction savamment orchestrée, cette nouvelle que Zweig rédige un an avant de se donner la mort, le 22 février 1942, a valeur de témoignage historique

Mon avis

Question : Le joueur d'échecs est-il une très très longue nouvelle, ou un très très court roman ?

Je me garderai bien d'y répondre car le sujet n'a en fait, aucun intérêt : il suffit juste de savoir que le texte est court, mais qu'il est quasiment parfait, tant dans sa forme que sur le fond, et qu'il a marqué d'une pierre blanche l'histoire de la littérature .

Houlà ! Que voilà une belle déclaration, un rien emphatique, non ?

Eh bien pas du tout. J'ai lu cette nouvelle (allez : optons pour le terme nouvelle, pour la clarté de l'exposé) comme beaucoup d'autres alors que j'étais jeune adolescent.

Sa découverte m'a marqué à un point difficilement exprimable et explicable.

Tant d'années plus tard, chaque fois que je relis ce texte, le sentiment ressenti alors me remonte à la mémoire, madeleine de Proust littéraire que mon esprit rattache inévitablement à la puissance et la richesse de la lecture.

Si, aujourd'hui, vous faites partie des privilégiés qui n'ont pas encore lu cette petite centaine de pages, il est temps de vous lancer.

Pour découvrir comment l' histoire d'un terrible traumatisme psychique peut-être raconté simplement, dans un style dénuée de tout effet inutile.

Unité de lieu, unité de temps, exceptée la vaste parenthèse représentée, au centre de la nouvelle, par le récit terrible d'un homme narrant la souffrance d'une torture mentale infligée, juste avant la 2ème guerre mondiale, par les nazis à un jeune autrichien.

Comme le personnage du Joueur d'échecs, Stefan Zweig était autrichien.

Comme lui, il dut quitter l'Autriche alors que, prélude à la seconde guerre mondiale, l'Allemagne hitlérienne s'emparait du pays, comme un voleur de poules rafle le contenu du poulailler du voisin.

Comme lui, il s'est retrouvé un jour sur un paquebot voguant de New-York vers l'Amérique du sud.

Et comme lui, il n'a jamais pu sortir de la prison mentale dans laquelle il s'était retrouvé enfermé puisque, alors qu'il terminait la rédaction de la nouvelle, il se donnait la mort, avec sa femme.

Un chef d'oeuvre indispensable.

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