Le vent des cimes

Christian Perrissin & Eric Buche

Glénat

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Le pitch

À la veille de son mariage, Rachel Wiezman est sans nouvelles de son fiancé Jack qui s'est envolé de Santiago malgré le mauvais temps.

Jack Rouault, pionnier de l'Aéropostale, a déjà fait ce trajet des dizaines de fois et ce n'est pas un coup de vent qui va l'empêcher d'être à l'heure à l'église !

Mais au coeur des Andes, c'est une véritable tempête qui se déchaîne et l'avion, pris dans la tourmente, se crashe. Blessé et transi de froid, Jack tente désespérément de se sortir de cet enfer blanc, tandis que Rachel, ne supportant plus cette insoutenable attente, s'envole à son secours.

Mon avis

L'odyssée de survie d'Henri Guillaumet dans les Andes, en 1930, est d'un des sommets de l'aventure de l’aéropostale.

Le vent des cimes en est une transposition romanesque qui ne manque pas de panache, peut-être plus dans la représentation graphique que sur le fond.

Quelle drôle d'idée, par contre, de ne pas faire mention de cette "inspiration" quelque part dans l'album, car l'histoire centrale est quasiment décalquée sur la réalité !

J'ai trouvé que cet emprunt aurait mérité, à tout le moins, un espace hommage au grand aventurier (il faut aller sur le site de l'éditeur pour y trouver une référence).

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Le vent des cimes

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Passée cette petite polémique, que penser de ces 180 planches ?

Sur le fond, une telle histoire de survie ne peut être que passionnante, même si Perrissin la délaye un peu inutilement (pourquoi avoir rajouté un crash de l'avion ? Un seul ne suffisait pas ?). Il lui ajoute un moteur romantique qui, lui, ne manque pas de pertinence, puisqu'il permet de varier les angles de narration.

Quoiqu'il en soit, le lecteur souffre avec le héros qui lutte pour sa survie dans la montagne, il espère avec lui, il se décourage avec lui...

Jusqu'à une fin mélodramatique que je n'ai pas du tout apprécié : opportuniste, elle n'est qu'un switch inutile qui, de facto, biffe d'un trait de plume le message de l'histoire, cette ode à la vie pleine d'optimisme.

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Le vent des cimes

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Heureusement, il reste les illustrations d'Eric Buche, magnifiques, avec des choix pas forcement évidents au départ mais finalement convaincants : graphismes ligne claire peu réalistes, couleurs "à plat" très, très claires.

Les images de montagnes et d'avions sont souvent splendides, lyriques, amoureuses de leur sujet. C'est très réussi, surtout qu'elle sont mises en valeur par un découpage cinématographique particulièrement brillant.

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Le vent des cimes

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Conclusion : un récit qui ne manque pas de charme, mais qui aurait mérité un scénario plus dense et plus fidèle à la réalité.

Pour terminer, un regret : le choix de publication dans un format intermédiaire et de la mise en page m'ont laissé dubitatif. De très grandes vignettes, dans un 26*20 cm, cela fait 4, 5 ou 6 vignettes seulement par page.

Comme le texte est limité au minimum, le lecteur tourne les pages à toute vitesse, comme dans un livre pour enfant, et termine sa lecture avec l'impression très nette de s'être fait... avoir : 25.50 € (et 15 € en eBook) pour une demi-heure de lecture, c'est tout à fait excessif !

Pourquoi ne pas avoir opté pour le format standard actuel des BD, un 32*24, avec une mise en page un peu plus resserrée ? On aurait aboutit à quelque chose comme 90 planches, pour moins de 20 €.

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