Liberté pour les ours

John Irving

Seuil

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Le pitch

Siggy et Graff, les deux narrateurs farfelus de ce roman, sont une version moderne de Don Quichotte et Sancho Pança.

Seule différence : c'est une énorme moto Royal Enfield 700 cm qu'ils sillonnent la campagne autrichienne avec ses jeunes filles aux tresses soyeuses, ses fermières opulentes et riches en souvenirs. Quant au moulin à vent, c'est le projet exorbitant, qui germe dans leurs cerveaux inventifs, de libérer tous les animaux du zoo de Vienne.

Mais derrière les facéties de nos deux loustics se cache une intrigue plus grave, celle qui explore les complexités et bizarreries de l'histoire de l'Europe centrale de ces cinq dernières décennies.

Mon avis

Liberté pour les ours est le premier roman écrit par John Irving, un des plus importants Américains de ces cinquante dernières années.

Publié en France très tardivement (uniquement en 1991, alors qu'il a été publié par Random House en 1968), alors que John Irving est au sommet de la gloire littéraire mondiale, ce livre a forcément été une immense déception pour la tribu de fans absolus de l'auteur dont je faisais partie.

Ce n'est pas que ce livre soit foncièrement mauvais. Mais quand il passe après Le monde selon Garp, L'hôtel New Hamsphire, ou Une prière pour Owen, la comparaison est cruelle !

Le lecteur attentif retrouva dans ce road movie quelques éléments chers à John Irving et qu'il retrouvera de manière récurrente ensuite dans toute son oeuvre, comme les ours, bien sûr, mais aussi l'Autriche (où l'auteur vécut plusieurs années).

Il y a aussi déjà les prémisses de ce qui fera le sel de son oeuvre : un sens inné pour les rebondissements improbables, des personnes un peu ou complètement déjantées, un solide sens de l'humour.

Mais pour le reste, cela ne fonctionne pas, car c'est en fait la trame même de l'histoire qui ne présente pas beaucoup d'intérêt. Un comble pour Irving !

Une lecture pour les aficionados, par curiosité.

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