L’île aux femmes

Zanzim

Glénat

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Le pitch

Céleste Bompard est un « Coq en l'air », un as de la voltige. Ses prouesses lui valent un large succès auprès de la gent féminine. Il aligne les conquêtes. Engagé alors que la Grande Guerre éclate, il est chargé de transporter les lettres que les soldats du front écrivent à leurs femmes.

Mais lors d'une mission, Céleste est victime d'un tir ennemi et son biplan se crashe sur une île mystérieuse. Obligé de survivre dans cet endroit visiblement désert, il trompe son ennui en lisant les lettres que les poilus destinent à leurs femmes.

Un jour, en parcourant les lieux, il découvre un jardin d'Éden entièrement peuplé de femmes ! De véritables amazones, aussi belles que redoutables, qui ne tardent pas à le capturer pour remplacer leur " reproducteur " actuel.

Alors qu'il avait l'habitude de mener la danse avec les femmes, voilà que Céleste est devenu leur esclave !

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L'île aux femmes

Mon avis

Zanzim... quel drôle de nom de plume pour un auteur ?! Combien de fois ai-je vu, ces derniers temps, de superbes scénaristes ou illustrateurs dotés d'un patronyme fort honorable, se doter un pseudo moche et ridicule ? Tout ça pour quoi ? Se donner un genre "arty" ?

C'est une fois de plus le cas ici, et Frédéric Leutelier (qui fait ici l'auteur et l'illustrateur) qui n'a pas à rougir de son nom aurait mieux fait de le conserver pour l'afficher sur la couverture de ses albums. Il devrait en être fier : cet album est une véritable réussite (et je ne parle même pas de son dernier album, Peau d'homme, un énorme succès) !

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L'île aux femmes

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L'île aux femmes est une BD qui ne ressemble à rien d'autre, ce qui ne veut pas dire qu'elle ressemble à pas grand chose.

Dès les premières planches, le dessin de Zanzim frappe par son caractère un peu décalé, avec des personnages au nez pointu et des femmes aux grands yeux en amande qui font souvent penser à du Johann Sfar, mais plus ligne clair; et un Johann Sfar qui aurait passé un peu plus de temps que d'habitude sur chacune de ses planches...

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L’île aux femmes

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Passé les cinq ou six premières pages, le récit quitte le terrain classique et balisé du récit de guerre pour plonger dans l'inconnu.

On se retrouve sur une île déserte, avec un héros aviateur paumé, seul, très seul, ce qui insupportable pour ce coureur de jupons invétéré; puis la découverte d'une société matriarcale où, malgré ses rodomontades viriles, il va avoir beaucoup de mal à s'intégrer....

Ajoutez à cela une caisse de lettres de poilus qui va jouer un rôle inattendu...

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L'île aux femmes

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On est complètement sorti d'un récit classique.

L'histoire de Céleste Bompard est un véritable compte philosophique, mais avec aussi peu de mots que possible et un humour slapstick superbe, servi par le dessin très expressif de Zanzim, le long de nombreuses cases sans parole, du petit carré jusqu'à la planche complète, souvent superbes graphiquement.

Énormément d'humour, une agréable pointe d'érotisme constante teintée d'un discours féministe tout en subtilité et, pour finir, un switch très réussi qui remet les choses à leur place, c'est à dire pas loin de La chambre des officiers (je n'en dirais pas plus).

L’île aux femmes

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On sort de la lecture de l'album le cœur léger, le sourire aux lèvres et l'esprit réjouit.

Une des meilleures réussites d'album "one shot" de l'année 2015. Parfait pour les vacances d'été.

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