L’italienne

Adriana Trigiani

Charleston / Points

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Le pitch

Début du XXe siècle, Alpes Italiennes. Enza et Ciro, deux enfants de la montagne, se rencontrent pour la première fois. Ciro, pour avoir découvert le comportement scandaleux du prêtre du village, est envoyé aux États-Unis, où il devient cordonnier. Enza doit à son tour s'exiler pour assurer l'avenir des siens.

C'est à New York, dans cette ville magique, que le destin va à nouveau les réunir. Mais il est trop tard : la Première Guerre mondiale éclate et Ciro s'engage pour aller se battre en Europe. Enza, elle, entame une brillante carrière de costumière au Metropolitan Opera et se laisse emporter dans un tourbillon de vie mondaine dans le sillage du grand chanteur Enrico Caruso.

Des riches demeures de Carnegie Hill aux ruelles de Little Italy en passant par les faubourgs ouvriers et les vastes plaines du Minnesota, ces jeunes amants finiront-ils par se retrouver à temps, malgré le poids de l'histoire et de la destinée ?

Mon avis

Un joli titre tout simple, allié à une couverture en édition poche d'une grande sobriété et très évocatrice : voilà ce qui a sans doute porté ce roman dans le peloton de tête des ventes en 2015-2016.

Question : derrière cette couverture, y-a-t'il un cœur qui bat ?

La réponse est simple : oui, mais le cœur aux pulsations malheureusement un peu faiblarde d'une histoire au romantisme bien trop convenu pour satisfaire les lecteurs un peu exigeant.

Le pitch est tentant : une histoire d'amour qui, du fin fond de l'Italie, il y a un siècle, se projette vers New York, puis vers l'Ouest américain. De multiples rebondissements pour d'excellents sentiments, pense-t-on.

L'histoire d'amour est bien là, mais elle manque de piments car Ciro, le personnage principal, est si falot qu'il en devient transparent et inintéressant.

Sans répondant, l'héroïne, Enza dégage plus de personnalité, mais dans un registre vue et revu.

Quant aux rebondissements, ils sont bien trop téléphonés pour qu'on ne soit surpris, ne serai-ce qu'une seule fois, au détour des 630 pages de cette histoire beaucoup trop longue et languissante.

Dommage, dommage, le style est fluide et les intentions excellentes.

Il aurait fallu à l'auteure un peu plus de travail sur la toile de fond historique (qui a, en l'état, le relief d'une simple décor de cinéma) pour ancrer les personnages principaux dans le réel et donner une dimension épique à ce scénario romantique qui aurait, je le pense sincèrement, convenu beaucoup mieux à une saga en BD qu'à un roman.

Par contre, si vous cherchez simplement pour les vacances une belle histoire aux couleurs pastels pour faire battre doucement votre cœur palpitant , comme les éditions Charleston savent les dénicher outre-atlantique, n’hésitez pas : ce roman est pour vous.

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