Malevil

Robert Merle

Folio

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Le pitch

Une guerre atomique dévaste la planète, et dans la France détruite un groupe de survivants s'organise en communauté sédentaire derrière les remparts d'une forteresse.

Le groupe arrivera-t-il à surmonter les dangers qui naissent chaque jour de sa situation, de l'indiscipline de ses membres, de leurs différences idéologiques, et surtout des bandes armées qui convoitent leurs réserves et leur «nid crénelé» ?

Mon avis

Comme j'ai déjà pu le dire par ailleurs, Robert Merle est selon moi un des auteurs français majeurs de la seconde moitié du XX° siècle. Un style d'un classicisme parfait allié à une audace dans le traitement des sujets  tout à fait étonnante,le tout lié à une science de la narration à tomber par terre et un humour formidable : voilà la définition d'un très grand auteur!

Au début des années 70, après avoir conquis gloire et renommée avec ses premiers romans tournant autour de la guerre (Week-end à Zuydcoote, La mort est mon métier) Robert Merle se lance dans la science-fiction.

Avec Malevil, il casse littéralement la baraque : gros tirages, critique unanime, une adaptation au cinéma très réussie dans la foulée. Quarante ans plus tard, il faut dire avouer : cet enthousiasme était parfaitement justifié !

Science-fiction : voilà un bien grand mot pour un roman dont le point de départ (une probable guerre nucléaire réduit une petite communauté humaine à repartir de zéro - ou presque - au fin fond de la campagne française) n'est que le prétexte très rapidement et très volontairement évacué par l'auteur à l'analyse d'un groupe social vivant en autarcie.

La première partie du roman est terriblement réaliste et le lecteur souffre avec les personnages principaux : coincés dans une cave (heureusement) profonde, protégés par l'épaisseur des  murs en pierre, ils subissent, sans rien comprendre, les conséquences de la guerre nucléaire qui ravage tout à l'extérieur.

Mais la suite de l'histoire pourrait se passer n'importe où, n'importe quand. Car Malevil, c'est en fait l'occasion pour Robert Merle de disséquer les relations pouvant s'établir entre plusieurs individus, dans un contexte de survivance : amitié, amour, domination, soumission, lutte pour le pouvoir et lutte pour la survie. Les personnages doivent survivre mais surtout, reconstruire une société, et même peut-être sauver la race humaine...

Merle prend ses personnages, les triturent, les dissèquent, avec un parti pris de réalisme qui rend l'ensemble terriblement authentique. Ici, foin de solution miracle, pas de super héros, de magnifiques héroïnes : juste le fin fond de la campagne, quelques outils, des provisions. Le cadre qui permet à l'âme humaine de se révéler.

Le roman se déroule à la fin des années 70. Même si tout à changé depuis, l'histoire n'a pas pris une ride : elle est intemporelle.

Un très, très grand roman à mettre sur son étagère à côté, pour de multiples raisons, de Ravage, de René Barjavel.

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