Pot-Bouille

Emile Zola

Le livre de poche

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Le pitch

Pot-Bouille appartient aux Rougon-Macquart, grande fresque romanesque et sociale d'Émile Zola. Octave Mouret, le jeune héros, arrive à Paris, où il compte faire fortune. Il emménage rue de Choiseul, dans un bel immeuble bourgeois. Il trouve du travail dans une boutique de mode.

Témoin des multiples intrigues que la maison cache, Octave entend bien, lui aussi, profiter de la beauté de ces parisiennes et réussir grâce à ses liaisons. Il essaie, successivement, avec plus ou moins de succès, de séduire différentes femmes de la maison, en même temps que la patronne de la boutique.

À travers ses yeux, se découvre l'hypocrisie de la bourgeoisie. L'immeuble est comme "la marmite où mijotent les pourritures de la famille et les relâchements de la morale". Une dot promise et non payée, un détournement d'héritage, des adultères, rien n'est épargné au regard naïf puis désabusé d'Octave, qui y perdra ses illusions.

Mon avis

Pot-Bouille est un des chefs-d'oeuvre du cycle des Rougon-Macquart, mais c'est aussi sans doute le plus méconnu et peut-être le plus mésestimé.

La faute à Voltaire ? Non, mais bien la faute à Zola !

Car il faut bien dire que le titre, un mot désuet à la consonance peu agréable, invite peu le lecteur candidat à tirer le volume d'une étagère de bibliothèque. Et pourtant !

Logé chronologiquement au cœur du cycle, Pot-Bouille forme un diptyque avec Au bonheur des dames, dont il partage le personnage central, l'entreprenant Octave Mouret.

Entreprenant dans tous les sens du terme, car il bataille ferme, tant sur le front de la conquête féminine que sur celui de l'entreprise commerciale.

Pot-Bouille est "mon" Zola préféré, non parce qu'il est le plus accompli de par son contenu, mais parce qu'il est le plus amusant.

Quel bonheur (des dames, Ha ! Ha !) que de voir le grand auteur naturaliste se prendre pour une fois un peu moins au sérieux et se laisser aller par moment au vaudeville !

Car c'est bien à du vaudeville qu'il s'adonne souvent, parfois presque du Feydeau avant l'heure.

Dans un roman qui procède presque de l'unité de lieu - un immeuble, du sol au plafond -  comme dans certaines pièces de théâtre, il fait s'agiter une multitude de personnages assez caricaturaux, tristes représentants de la bourgeoisie parisienne du second empire, mais aussi du peuple qui le sert.

Cela combine, cela discute, cela s'engueule, on se séduit et on se damne.

Beaucoup de dialogues, terribles dans leur bêtise confondante. Amusant, comme je le disais plus haut, mais l'on rit d'un rire souvent acide, tant la charge est cruelle. Cela pourrait être du Balzac, si celui-ci avait eu de l'esprit...

Vous n'avez jamais prit le temps de lire Pot-Bouille ? Mais précipitez-vous, malheureu(se)x ! Il est temps de rattraper le temps perdu, et vous enchaînerez ensuite directement sur Au bonheur des dames, tout aussi réussi.

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