Silo

Hugh Howey

Actes Sud / Le livre de poche

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Le pitch

Dans un futur post-apocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres.

Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo.

Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin. Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.

Mon avis

"Il n'y a pas de mal à se faire du bien", ai-je pensé en achetant le très épais roman intitulé Silo, avec cette couverture rouge orange assez impressionnante.

C'est ce que je me dit souvent lorsque je me lance dans la lecture d'un bon gros roman d'aventure ou de science-fiction, avec l'espoir souvent déçu, mais éternellement renouvelé, de tomber sur le récit qui va m'emporter loin et longtemps de la réalité.

Avec Silo, mes espoirs ont été plutôt récompensés car oui, indubitablement, il s'agit d'un roman de SF "à l'ancienne", tel que les grands auteurs américains "populaires" en produisaient à la chaîne dans les années 40 et 50.

Tout concours, en réalité, à faire de ce texte contemporain - qui a remporté un énorme succès populaire (en eBook puis en livre "papier") - une sorte d'anomalie littéraire temporelle.

Le thème : il y a bien longtemps qu'une histoire post-apocalyptique détaillant la vie d'une petite société survivant en huis clos dans un espace confiné (parfois, souvent, un vaisseau spatial) n'a plus rien d'originale !

Et pourtant, Hugh Howey parvient à lui redonner un réelle fraîcheur, sans doute parce qu'il avance dans le récit sans trop se poser de questions : il cherche à raconter une histoire, de manière très linéaire, avec des personnages aussi crédibles que possible, un point c'est tout.

La narration : l'auteur a conçu son roman comme une série à suspens, avec une succession d’événements qui sont autant d'obstacles à franchir pour Juliette, l'héroïne, pour atteindre son but qui est : une révélation.

Quête vers la vérité : qu'est-il réellement advenu de la Terre et de ses habitants ? Que cache-t-on aux habitants du silo ?

Et qui sont ceux qui, derrière, tirent les ficelles de cette société drapée dans les vêtements transparents de la démocratie mais qui n'est en fait qu'un système totalitaire ?

Tout cela donne un récit étouffant, claustrophobique, où la quête de la vérité tient lieu de ressort dramatique pendant 600 pages (c'est beaucoup trop long).

Paradoxe : après une entame de roman très réussie et intrigante, même si l'auteur laisse ensuite entrevoir très rapidement la vérité (où alors, c'est que je suis particulièrement malin !), on poursuit sa lecture parce que, bon, on a quand même envie de savoir la fin, de vérifier qu'on ne s'est pas trompé.

Une manière de retomber en enfance, en quelque sorte, et de se laisser mener naïvement par le bout du nez...

Malgré un style sans intérêt et de réelles longueurs, le roman possède de réelles qualité dramatiques et de très belles scènes d'action en espace confiné (tout ce qui se passe au fond du silo est très réussi). Elles méritent le détour que les amateurs de SF feront pour jeter un coup d’œil à ce roman d'aventure.

Par contre, rien ne justifie à mes yeux de replonger dans 600 pages de prequel (Silo origines) puis 600 pages de suite (Silo générations). Il y a des limites à ma fraîche naïveté de lecteur !

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