Le sommet des Dieux – T2

Baku Yumemakura & Jiro Tanigushi

Kana

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Le pitch

Quand les hommes font face à la nature, c'est d'abord eux qu'ils affrontent !

Fukamachi cherche toujours à en apprendre plus sur le fameux alpiniste Habu Jôji qui aurait retrouvé l'appareil photo de George Mallory sur l'Everest.

Il fait la rencontre de Kishi Ryôko, la soeur d'un jeune alpiniste qui a côtoyé Habu et celle-ci lui déclare être en possession du journal de Habu-san.

Sa lecture va plonger Fukamachi, et le lecteur à sa suite, dans une aventure aux limites de l'extrême.

Mon avis

Deuxième volume de la saga en cinq tomes de Jiro Tanigushi sur la montagne.

Si vous avez lu ma critique du premier tome (préalable indispensable), vous savez que le grand illustrateur japonais s'est lancé dans une aventure a priori loin de son univers habituel : parler de la passion de la très haute montagne et de l'alpinisme.

Si vous êtes passionné par ces sujets (sinon, passez votre chemin !), vous êtes dès les premières planches accrochés par la quête de Fukamachi.

Ses investigations révèlent, au fur et à mesure qu'il rencontre tout ceux qui ont approché, au fil des années, Habu Jôji et Hase Tsunéo, la trajectoire des deux champions.

Ces deux monomaniaques qui, de loin ou de très près, n'ont cessé de s'affronter pour se départager et trancher la question ultime : qui est le meilleur alpiniste du monde ?

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Le sommet des dieux - T2

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Petit avertissement : l'éditeur, spécialisé dans les mangas, a choisi de publier la saga dans son format d'origine.

Le lecteur non averti sera donc déstabilisé pendant un bon moment (mais il finira par s'habituer) par la lecture "à la japonaise" : les albums se lisent en partant de la fin, et de droite à gauche, tant pour les planches, que pour les cases et les bulles.

J'avoue que, connaissant l'amour de Tanigushi pour la BD européenne, je ne vois pas l'intérêt d'avoir conservé ce format, alors que Casterman, qui a publié toutes les autres œuvres de l'auteur, a eu l'intelligence de les publier en "occidentalisant" leur présentation.

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Le sommet des dieux - T2

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Dès le départ du second volume, le lecteur est scotché : le héros Habu Jîji qui effectue une tentative d'escalade en solitaire et en hivernal de l'éperon Walker, dans les Grandes Jorasses, fait une chute.

Pendant plus de cent pages, il va lutter contre le froid, les blessures, l'épuisement, pour ne pas mourir.

Dans ces pages aussi haletantes qu'un thriller, Tanigushi déploie un talent qu'on ne lui soupçonnait pas pour les scènes d'action.

Sa ligne claire est toujours aussi superbe mais il ajoute du volume à ses dessins avec l'utilisation d'un tramage dont il s'est fait une spécialisé.

Cela donne une épaisseur, une densité à son récit qui porte avec efficacité la tension dramatique des événements. Tout cela au milieu de décors grandioses, des images de montagne à couper qui font parfois regretter l'absence volontaire de toute colorisation.

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Après ce top of climax, l'histoire se poursuit, haletante, terrible, Tanigushi multipliant dans un dosage parfait les aller-et-retours dans le temps, entre la quête contemporaine de Fukamachi pour apprendre ce qui s'est passé en 1924 sur l'Everest et les flash-backs dévoilant peu à peu le parcours parallèle des deux alpinistes Jôji et Tsunéo.

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Le sommet des dieux - T2

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La lecture de cette oeuvre est indispensable, sans doute un des deux sommets de la littérature consacrée à la haute montagne (avec Frison-Roche et sa trilogie Premier de cordée).

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