Ubik

Philip K. Dick

10/18

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Le pitch

"Une pulvérisation invisible d'Ubik et vous bannirez la crainte obsédante, irrésistible, de voir le monde entier se transformer en lait tourné".

Qu'est-ce qu'Ubik ? Une marque de bière ? Une sauce salade ? Une variété de café ? Un médicament ? Peut-être... Et quel est donc ce monde où les portes et les douches parlent et n'obéissent aux ordres qu'en retour de monnaie sonnante et trébuchante ? Un monde où les morts vivent en animation suspendue et communiquent avec les vivants dans les "moratoriums".

C'est dans cet univers que Glen Runciter a créé un organisme de protection contre les intrusions mentales : télépathie, précognition, para-kinésie. Joe Chip, un de ses employés, est chargé de monter un groupe de "neutraliseurs" de pouvoirs "psy", afin de lutter contre ce qui semble être une menace de grande envergure.

Mon avis

Relire, voire même re-relire un roman qui a marqué votre jeunesse, est un exercice périlleux.

Confirmation de la première impression ? Parfait !

Déception profonde ? Cruelle manière de perdre un grand souvenir !

Avec Ubik, un des sommets de l'oeuvre de Philip K. Dick, j'ai ressenti tout au long de sa lecture un léger sentiment d'étourdissement, tant l'impression ressentie s'est révélée supérieure au souvenir, pourtant superbe, que je gardais en mémoire.

Explication.

Mettons de côté le fait que la traduction française du grand Alain Dorémieux, datant de 1970, a pris un sacré, sacré coup de vieux (le roman mériterait vraiment une nouvelle traduction).

Mettons aussi de côté les nombreux décalages technologiques, parfois étranges, créés par le temps, un demi-siècle s'étant écoulé depuis son écriture (bien qu'on retrouve, de-ci, de-là, la capacité unique de Dick a anticiper sur le progrès, avec notamment un moteur de recherche "à la google" assez génial sur le principe).

Une fois ceci fait, il reste juste un chef-d'oeuvre.

Un roman qui ne ressemble à rien, mais alors franchement rien d'autre, si ce n'est, par bribes, à d'autre romans de l'auteur lui-même !

Les cinquante premières pages sont littéralement stupéfiantes, avec deux idées zarbis par page.

La suite n'est qu'une succession de surprises, de twists, d'innovations romanesques, l'ensemble frôlant ou se frottant sans cesse avec un univers mystique parfois effrayant, même pour un pur agnostique.

Philip K. Dick, l'adepte des substances illicites parvient ci, de manière absolument astonishing, à écrire le premier roman de l'histoire qui donne au lecteur l'impression - gratuite et sans danger pour la santé ! - d'être sous LSD !

Je n'en dirais pas plus : plongez dans l'univers dickien, vous vous ouvrirez une plongée sous acide pour pas cher... et sans danger pour votre santé !

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