Adieu, ma jolie

Raymond Chandler

Folio policier

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Le pitch

Devant une boîte de Los Angeles, le privé Philip Marlowe se heurte à Moose Malloy. Ce colosse, qui vient de purger huit ans de prison, est en quête de son amie Velma, jadis chanteuse dans l'établissement. Il saccage la boîte et tue le directeur avant de s'enfuir.

La police fait appel à Marlowe pour le retrouver. Utilisant le vieux précepte "cherchez la femme", le détective se lance à la poursuite de la fameuse Velma. En parallèle, il joue au garde du corps pour un client qui doit racheter un précieux collier de jade volé à une amie. Les deux affaires vont se croiser.

Mon avis

Adieu ma jolie est un titre impérissable, Marlowe un détective privé, imputrescible, et Raymond Chandler un auteur immortel.

Bien. Ceci posé, qu'est-ce que vaut aujourd'hui ce polar sorti en 1940, il y a donc trois quart de siècle ?

Une relecture objective vous donnera sans doute, comme moi, un sentiment mitigé.

Le mythe a tout de même vieilli.

Bien sûr, on retrouve avec plaisir Marlowe et son humour inimitable, fait d'exagérations sémantiques copiées un milliard de fois par la suite.

Sa façon hyper pragmatique de coller aux rebondissements de son enquête donne à son personnage un aspect très réaliste.

Marlowe n'est pas un héros, c'est juste un ancien flic qui connait et aime son boulot, sérieux, un peu inconscient, la tête dure, pas génial, juste malin, séducteur, mais qui ne couche pas souvent.

Rien que pour lui, et surtout pour lui, le voyage vaut le détour.

L'intrigue, quand à elle, a la consistance d'un plat de spaghetti légèrement trop cuit.

Les scènes se succèdent un peu dans n'importe quel ordre, et le lecteur un peu sagace se dira que, franchement, Chandler aurait pu un peu mieux travailler son script avant d'écrire la première ligne d'une histoire dont on devine, très longtemps à l'avance, la solution.

Heureusement, il y a des personnages vraiment savoureux et des ambiances.

Chandler est avant tout un écrivain d'atmosphères, et il n'a pas son pareil pour tracer en trois paragraphes un décor, des sons, des odeurs, des lumières...

Le plus gênant reste la traduction d'époque.

Marcel Duhamel aimait l'argot, mais l'argot de l'époque a terriblement vieilli. Terriblement. Et certains passages deviennent illisibles, tant certains termes frôlent le ridicule.

Mon souhait ? Que Folio fasse retraduire le roman, comme l'éditeur vient de le faire pour The long goodbye. Franchement, cela change tout !

Un classique à visiter, comme un monument historique.

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