Avant les diamants

Dominique Maisons

Editions de la Martinière

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Le pitch

Hollywood, 1953. L'industrie cinématographique est un gâteau fourré à l'arsenic que se disputent la mafia, l'armée et les ligues de vertu catholiques. Dans ce marécage moral et politique, ne survivent que les âmes prêtes à tout. Le producteur raté Larkin Moffat est de ceux-là. Abonné aux tournages de séries B, il fait vivoter les crève-la-faim du cinéma et enrage contre ce système qui l'exclue. Jusqu'au jour où il se voit proposer la chance de sa vie.

Dans cette combine dangereuse vont graviter autour de lui le major Buckman, parieur et coureur invétéré, le très ambivalent père Santino Starace, l'impresario et proxénète Johnny Stompanato. Tous vont croiser leurs destins, multiplier les manœuvres et les crimes dans ce grand cirque du cinéma américain. Alors que défilent les Errol Flynn, Clark Gable, Hedy Lamarr et autres Frank Sinatra, ce petit monde sans scrupule va s'adonner à ce qu'il sait faire de mieux : manipuler les masses et veiller à son profit.

Mon avis

Nom d'un chien : j'ai failli me faire avoir !

Avec sa couverture glamour et son pitch, sans parler de la lecture des premiers chapitres, j'ai vraiment cru avoir acheté et découvert un de ces excellents romans américains qui plongent une intrigue semi-policière dans le glamour des grandes années de la côte ouest hollywoodiennes...

Et pourtant, passés ces instants de confusion, j'ai bien découvert que ce très gros roman passionnant est bien un livre non traduit, un livre écrit en français, par Dominique Maisons, un français !

Bon, je rigole un peu, mais au delà de la plaisanterie, le fond de mon propos est sérieux : Avant les diamants est un des rares romans français qui, ces dernières années, m'a paru égaler, sur le plan de la qualité narrative et du travail de reconstitution historique, les meilleurs récits d'outre-Atlantique.

Cette histoire complexe, aux personnages multiples et hauts en couleurs, est mené de main de maître par un auteur qui a certainement dû travailler de très long mois sur le plan de son roman ainsi que sur la documentation nécessaire à la réalisation d'une toile de fond réaliste.

Je connais suffisamment l'époque et le sujet pour vous certifier que Dominique Maisons connait à fond le Hollywood de l'après-guerre, les personnages marquants, les habitudes (surtout les mauvaises) du milieu cinématographique, les mœurs de tout ceux qui gravitent autour de la machine à rêver, profitent de l'argent généré par les casinos, les trafics de drogue, d'alcool et de jolies pépées bien roulé.

Un compliment ? Jamais, pas une fois, l'intrigue ne tombe dans l'artificiel, le parodique. Dominique Maisons évite à chaque fois l'écueil du too much, pour se contenter de flirter sans cesse avec l'hommage aux grands auteurs américains spécialistes de la période.

Un deuxième compliment : le bouquin a suffisamment de corps et de tenu pour qu'on imagine avec plaisir le voir adapté en long métrage au cinéma ou, mieux, en mini-série pour la télévision.

Un de mes coups de coeur francophone de cette année !

 

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