Ce qu’il faut de terre à l’homme

Martin Veyron & Léon Tolstoï

Dargaud

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Le pitch

Ce qu'il faut de terre à l'homme est le dernier album de Martin Veyron : une fable au thème universel et intemporel : la cupidité des hommes.

Sur son lopin de terre de Sibérie, le paysan Pacôme vit avec sa femme et son fils.

Il n'est pas riche mais il subvient aux besoins de sa famille. Cependant, Pacôme se sent à l'étroit. « Si seulement j'avais plus de terres, soupire-t-il en regardant par-delà la clôture, je pourrais être tout à fait heureux. » Un appétit, tant pour les terres que pour ce qu'elles rapportent, qui va aller grandissant...

D'après une nouvelle de Léon Tolstoï.

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Ce qu'il faut de terre à l'homme

Mon avis

Martin Veyron, pour ceux qui comme moi on un peu de bouteille, c'est toute une époque...

Ah, le bon vieux temps où le (alors encore) jeune dessinateur Martin Veyron explosait les canons du politiquement correct dans L'écho des savanes !

Qui n'a pas lu les aventures de Bernard Lermite, ou les exploits vicieux et lubriques d'Edmond le cochon ne sait pas ce que fut la contre-culture BD des années 80...

Mais trêve de nostalgie : trois décennies plus tard, revoilà le loustic sur un one shot carrément intriguant et décalé : l'adaptation du nouvelle de Tolstoï.

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Ce qu'il faut de terre à l'homme

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Veyron, Tolstoï... drôle de binôme, me direz-vous.

Pas faux, a priori. Et pourtant...

Sur 140 planches d'un format modeste, l'auteur explose le cadre habituel de son travail graphique et déroule une série de vignettes visuellement formidables.

Des vignettes aux couleurs pastels, non détourées, de tailles diverses, comme des petits tableaux posés au milieu des pages.

Nous voilà au XIX° siècle, dans la campagne russe profonde. Des paysans, des maîtres...

Du Tolstoï, quoi.

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Ce qu'il faut de terre à l'homme

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Mais s'il s'agit d'une fable, dont le dernier long chapitre se terminera pas une morale terriblement cruelle (je n'en dit pas plus) qui justifie le titre, ce n'est pas pour autant un conte de fées.

Au contraire !

Avec un regard d'une cruauté ironique formidable, Tolstoï (et son adaptateur Veyron) sonde et dissèque l'esprit humain : veule, médiocre, petit, vénal...

Ce qu'il faut de terre à l'homme

La charge est légère, une crème chantilly, spirituelle et c'est très, très drôle : le lecteur ricane à chaque page, tant le trait est précis, trait d'esprit et trait graphique : les deux vont de paire...

L'album a reçu le prix spécial du jury à Angoulême 2017, et c'est parfaitement mérité.

Chaudement recommandé !

 

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