Découverte inopinée d’un vrai métier

Stefan Zweig

Folio

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Le pitch

Attablé dans un café parisien, un écrivain voit son attention attirée par un curieux spectacle : tout en se mêlant adroitement au flot des passants, un étrange individu semble faire les cent pas devant la terrasse du café. Policier en civil ? Détective en mission secrète ? Soudain c'est l'évidence, l'énergumène est pickpocket, "vrai métier" ardu et risqué... qui réserve bien des surprises à cet écrivain très observateur.

Deux nouvelles loufoques et poignantes, pour découvrir dans un registre inattendu un des plus grands écrivains de langue allemande du XXᵉ siècle.

Mon avis

Sous un titre étonnant, Folio publie - comme l'éditeur le fait depuis des années - un livre mince et à prix très réduit pour donner envie aux lecteurs de lire les grands auteurs classiques.

Deux nouvelles de Stefan Zweig pour 120 pages. L'occasion parfaite, pour ceux qui ne connaissent pas le grand auteur autrichien, de le découvrir, car les deux textes couvrent bien ses talents littéraires multiples.

Découverte inopinée d'un vrai métier, un récit d'une soixantaine de page, met en valeur le goût de Zweig pour Paris et l'atmosphère de ses grands boulevards.

C'est ici la face "moderne" de l'auteur que l'on découvre, avec un texte vif et facétieux, où le narrateur, tel un entomologiste, découvre les agissements d'un "professionnel" du métier de pickpocket.

Un récit (quasi) sans dialogues, presque un reportage journalistique, où l'on retrouve la plus grande constante de l'oeuvre de Zweig, sa grande, formidable humanité, son amour des autres, quels qu'ils soient.

La vieille dette, une quarantaine de pages d'un récit épistolaire, toujours à la première personne, aborde la face beaucoup plus classique de l'auteur. C'est en fait le Zweig qui a encore un pied dans le XIX° siècle que l'on retrouve (même si la nouvelle n'a été publiée qu'à titre posthume, en 1951).

Un récit autrichien, atmosphère montagnarde, cadre de carte postale, et situation mélodramatique dont Zweig avait parfois tendance à abuser. En la lisant je n'ai pu m'empêcher de penser à La pitié dangereuse, son seul roman (qui n'est pas son œuvre la plus réussie, loin de là) écrit probablement à la même époque.

Le point commun avec la première nouvelle est, sans conteste, l'amour de l'homme, qui transparait à chaque page. Un amour tel que, peu après, Zweig ne pourra supporter de vivre plus longtemps dans un monde si désespérément violent et préférera se suicider...

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