En attendant Bojangles

Olivier Bourdeaut

Folio / Finitude

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Le pitch

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur "Mr Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle.

Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.

Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.

Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte. L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

Mon avis

Comme beaucoup, en 2016, mon œil a été attiré en librairie par la couverture superbement graphique du premier roman d'Olivier Bourdeaut, avec son titre intrigant (qui fait référence à une chanson popularisée par Nina Simone, mais écrite par Bob Dylan).

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Et puis j'ai lu les échos dans la presse. Unanimes.

Alors, comme de surcroît cette petite plaquette (150 pages aérées) n'était pas chère, quel prétexte pouvais-je avoir pour ne pas l'acheter ?

Et je ne le regrette pas, car, comme disait ma grand-mère (qui avait le proverbe populaire facile), si les petits cochons ne le mangent pas, Olivier Bourdeaut devrait faire une belle carrière, car il a beaucoup de talent !

Dans un texte très frais, à la séduction évidente dès les premières lignes (même si le style manque de travail), Bourdeaut déroule une histoire douce-amère, mais pleine de sourires provoqués par sa vista, une capacité à jouer sur les mots et les expressions comme l'auraient sans doute fait quelques poètes surréalistes.

Le plus frappant, c'est l'intemporalité du récit que, faute de repères (mais grâce au talent de l'auteur), on rattache inconsciemment aux années 50 ou 60, époque de la chanson-titre.

On pourrait penser que les histoires dont le narrateur est (ici, en grande partie) un petit garçon, et qui racontent un amour qui se termine mal (ou plutôt : pas mieux que celle de Roméo et Juliette) en maniant avec habileté la nostalgie, peuvent être magiques.

Mais elles ne le sont pas toutes, car il faut de la sincérité et c'est cela qui touche le lecteur dans ce roman : la sincérité de l'auteur.

Prix RTL-Lire 2016, gros succès de librairie : c'est mérité, bravo !

Achetez-en un paquet et offrez-le autour de vous : vous ferez certainement beaucoup d'heureux.

Un carton jaune (amical), toutefois, à l'éditeur : les deux premiers chapitres n'ont pas été correctement retravaillés, relus et corrigés, ils sont littéralement bourrés de fautes de français, de pesanteurs stylistiques, et même de phrases incompréhensibles, les mots n'étant pas à leur place (un seul ex : page 10. Je tiens la liste à disposition des Éditions Finitude !)

NB: lors de sa sortie en format Poche, Folio est parvenu à trouver une couverture de substitution qui, si elle n'est pas aussi originale que l'édition brochée, reste à la fois élégante et dans l'esprit du roman. Bravo !

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