Une femme simple et honnête

Robert Goolrick

Editions Anne Carrière / 10/18

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Le pitch

Wisconsin, automne 1907.

Sur un quai de gare, Ralph Truitt, magnat local craint et respecté, attend un train en retard alors que s'annonce une tempête de neige. Ce train renferme son dernier espoir, une promesse de bonheur et d'harmonie retrouvée. Ralph Truitt a placé plusieurs mois auparavant une annonce dans un journal de Chicago, dans laquelle il a écrit qu'il était à la recherche d'une femme fiable, ayant renoncé aux illusions romantiques, mais sachant apprécier le confort d'un foyer.

Dans le train, Catherine Land s'apprête à le rencontrer. Elle lui a répondu qu'elle était cette femme simple et honnête qu'il appelait de ses vœux. Pour mieux l'en convaincre, elle se débarrasse de ses derniers atours de courtisane et se déguise en cette épouse modèle qu'elle compte bien incarner à la perfection, le temps de parvenir à ses fins.

Mon avis

Robert Goolrick est un auteur intriguant et passionnant. Depuis que je l'ai découvert, il y a un peu plus d'un an, avec La chute des princes, un roman étonnant sur la décadence des traders de Wall Street, je n'ai pas lu deux œuvres de sa main qui se ressemblent, de près ou de loin, sur le plan formel.

Avec Une femme simple et honnête, je découvre la plume d'un auteur qui écrit dans la plus pure tradition romantique et gothique du XIX° siècle, après avoir été secoué comme jamais par Féroces, son autobiographie électrisante écrite dans un style aussi sec qu'un coup de trique...

Dès les premières pages, le lecteur est enveloppé, comme les personnages principaux, dans le tourbillon de neige - chaud et froid mêlé - d'un style flamboyant et lyrique. L'impression de basculer dans un chapitre du Docteur Jivago de Boris Pasternak.

Plongée dans la nature sauvage du Wisconsin du début du XX° siècle, l'hiver, le décor baroque d'une maison isolée. Un veuf, riche et puissant, une aventurière qui s'offre à lui, qui accepte.

L'accord tacite et hypocrite que Ralph Truitt et Catherine Land, deux êtres qui ont vécu beaucoup - mal vécu - scellent en toute connaissance de cause ne va pas durer longtemps car Truitt veut retrouver son fils. Il demande à Catherine Land de l'aider.

Marché de dupes car la belle n'est vraiment pas celle qu'elle veut paraître. Elle va mettre le doigt dans un engrenage dont elle ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants... pour glisser vers une catastrophe annoncée... mais celle-ci surviendra-t-elle ?

Le rythme du roman est extrêmement lent, engourdi comme le sont les personnages principaux, paralysés par le froid de l'hiver, désir, le regret, le chagrin, la passion... le poison...

Par moment, rompant avec cette torpeur, Goolrick fait subir à son scénario des embardées qui, si elles ne sont pas très crédibles psychologiquement (c'est ma seule critique), n'en sont pas moins prenantes et poignantes.

Si vous aimez les drames romantiques extrêmes, les passions exacerbées, ce roman est pour vous, Mesdames et -ne sont pas sexistes - Messieurs ! A lire sous la couette ou au coin du feu, un soir d'hiver.

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