Grandville Bête Noire

Bryan Talbot

Jonathan Cape

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Le pitch

A Toad Hall, repaire du multimillionnaire Baron Aristote Krapaud, une cabale d'industriels complote pour le renversement violent de l'Etat français. Pendant ce temps, le meurtre brutal d'un célèbre artiste parisien fait l'objet d'une enquête du tenace inspecteur-détective LeBrock de Scotland Yard, le plaçant ainsi que son fidèle adjoint, le sergent-détective Roderick Ratzi, à la poursuite d'un mystérieux assassin masqué dans le monde interlope de la scène artistique de Grandville.

Alors que les cadavres s'accumulent et que les événements deviennent exponentiellement incontrôlables, LeBrock se bat contre l'adversité dans ce thriller drôle et à indice d'octane élevé, aidé par ses brillantes capacités de déduction et sa férocité innée.

Grandville Bête Noire

   

Mon avis

Grandville Bête Noire est le troisième tome d'une série exceptionnelle de cinq albums, mais dont seuls les deux premiers ont été publiés en France (l'auteur, Bryan Talbot est anglais).

Avec l'intelligence qui vous caractérise, vous déduirez de cette première phrase que, si vous vous voulez savourez ce troisième tome, il va falloir l'acquérir et le lire dans une langue étrangère.

Comme je ne parle pas un mot d'espagnol, j'ai donc dégusté cette nouvelle aventure du détective LeBrock dans la langue de Shakespeare; et comme l'album comporte une centaine de planches et énormément de dialogues, cette nouvelle visite dans le Paris steampunk inventé par Bryan Talbot  m'a pris un bon moment.

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Grandville Bête Noire

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Et un excellent moment, car Bête Noire est aussi savoureux - gouteux devrais-je dire tant l'album est une pure friandise à déguster par tous les amateurs de BD - que les deux premiers volumes de la saga.

Je rappelle le contexte de la série : un monde steampunk, donc, situé de nos jours, mais où c'est Napoléon qui a gagné la guerre, créé un empire européen et coupé la tête des rois anglais, peuple qui est ensuite entré en résistance sauvage pour finir par obtenir son indépendance...

On retrouve les deux héros , un duo d'enquêteurs parfait, à la Conan Doyle.

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Grandville Bête Noire

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L' inspecteur Lebrock est un blaireau. Un vrai, au sens littéral, animal, du terme, mais un blaireau bodybuildé, assisté par Roderick Ratzi, un rat à la mise élégante, costume trois pièces, noeud pap', monocle... la totale, quoi !

Bête Noire est un thriller économico-politique intelligent, Lebrock un enquêteur obstiné mais handicapé par sa propension à tomber amoureux de la première jolie blairote qui passe sous son nez.

Rectifions : après vérification sur wikipédia, la femelle du blaireau est une blairelle (et quitte à aller jusqu'au bout de la mise à jour de nos connaissances animalières, les petits sont appelés blaireautins; mais je sens que je m'égare...).

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Grandville Bête Noire

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Poursuites, assassinats, un méchant milliardaire complètement psychopathe qui a vraiment une gueule de crapeau(ule), des inventions technologiques surprenantes : vous n'échapperez pas à l'attrait de ce scénario malin, absolument bourré de références aux grands romans d'avant la grande guerre (celle de 14 !), ceux de Jules Verne; Gaston Leroux; Conan Doyle.

Mais l'ensemble n'aurait pas la même aura s'il n'y avait les graphismes de Bryan Talbot, qui explique très bien à la fin du volume son travail assez unique sur photosphop (dessin, mise en couleurs et ambiance). Le résultat ne ressemble artistiquement à rien d'autre (dans le bon sens du terme) et donne cette ambiance unique à la saga.

Résultat des courses : encore une BD indispensable à votre bibliothèque idéale ! En rêvant à la publication, un jour, d'une version française...

 

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