Le journal de mon père

Jirô Taniguchi

Casterman

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Le pitch

Le décès de son père contraint Yoichi Yamashita à retourner dans sa ville natale après de longues années.

Lors d'une veillée funèbre arrosée, son enfance refait surface : cet après-midi de printemps passé à jouer sur le plancher du salon de coiffure de son père, l'incendie qui a ravagé la ville et sa maison familiale, le divorce de ses parents...

Au fil des confidences et des souvenirs partagés par ses proches, Yoichi redécouvre celui qu'il a toujours vu comme un père absent et froid.

Mon avis

Le journal de mon père fait, dans l'esprit des amateurs de Jirô Taniguchi, partie des œuvres majeures du grand auteur japonais, au côté de Quartier lointain ou Le sommet des dieux.

En reprenant ce long roman graphique - près de 300 pages - pour une nouvelle lecture, j'ai été frappé par les multiples résonances qui existent entre cette oeuvre nostalgique et Quartier lointain.Le journal de mon père

Le thème principal, bien sûr, la quête de vérité d'un adulte sur son enfance et sur ses parents.

Découvrir ce qu'étaient réellement ses parents, une fois que l'âge - celui qu'ils avaient alors qu'on était enfant - nous a à notre tour atteint. Se débarrasser des images de l'enfance, images déformées, limitées, pour aller au cœur de la réalité...

La recherche du père, ensuite. Celui qui n'est plus, ou qui n'a jamais été celui qu'on espérait, ou qu'on croyait vouloir.

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Le journal de mon père

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La nostalgie enfin, celle de l'enfance, de son passé, du temps d el'innocence. Une nostalgie douce amère, jamais un bonheur complet, franc, sans ombre.

Mais, si Le journal de mon père est une oeuvre admirable, elle ne possède pas la magie définitive de Quartier lointain. Pour quelle raison ?

Question d'alchimie, sans doute, mais aussi question de procédé.

Le journal de mon père

Avec le journal de mon père, le lecteur fait sans arrêt des aller-et-retours entre le présent et le passé, et le procédé finit - un peu - par lasser.

Alors que dans Quartier lointain, le "truc", le procédé du voyage magique dans le passé, par la réincarnation de l'esprit de l'adulte dans le corps de l'enfant, donne à l'histoire une aura fantastique absolument délicieuse, dont on ne se lassera jamais.

Nonobstant ce petit bémol de passionné, n'hésitez pas : dégustez ce morceau de poésie délicate, vous m'en direz des nouvelles !

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