La fille de Vercingétorix

Didier Conrad & Jean-Yves Ferri

Editions Albert René

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Le pitch

Effervescence et chamboulements en perspective. La fille du célèbre chef gaulois Vercingétorix, traquée par les Romains, trouve refuge dans le village des irréductibles gaulois, seul endroit dans la Gaule occupée à pouvoir assurer sa protection.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la présence de cette ado pas comme les autres va provoquer moults bouleversements intergénérationnels...

Mon avis

38ème album de la série mythique et 4ème album de l'association Didier Conrad (pour le dessin) et Jean-Yves Ferri (pour le scénario).

Après le naufrage absolu, vraiment scandaleux d' Astérix et la transitalique (voir ma critique en cliquant sur le titre), il n'était pas possible de descendre plus bas.

Mais est-on remonté un peu ? "That is the question, my friends !" aurait dit Jolitorax dans Asterix chez les bretons.

Première bonne nouvelle : la mise en page de l'éditeur retrouve les standards de la série, en réintroduisant les deux pages d'introduction (la carte de Gaule avec sa loupe et son slogan immortel - Un village d'irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur - ainsi que la page de présentation des principaux personnages ) supprimées dans l'album précédent.

Et la première planche est de nouveau à droite. Ouf !

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La Fille de Vercingétorix

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Deuxième bonne nouvelle : le trait du formidable dessinateur qu'est et demeure Didier Conrad n'est pas sujet aux mêmes baisses de régime dramatiques qui rendaient certaines vignettes (et surtout la couverture !) de La transitalique tout à fait catastrophiques.

Attention : je ne dis pas que Conrad est à la hauteur de son passé, mais les "plantages" de perspectives et les facilités graphiques sont moins fréquentes.

Une preuve ? Regardez la vignette d'entrée (une demi-page) de l'album, non encrée.

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Pas mal, non ?

Troisième bonne nouvelle ? Eh bien... il n'y en a pas, malheureusement !

Le scénario ? Inexistant. Malgré un déluge de dialogues, qui envahissent littéralement la plupart des vignettes au détriment du dessin, l'histoire n'est en fait qu'une succession de péripéties statiques (l'album ne bouge pas du village gaulois et de ses environs) sans la moindre surprise.

Un Astérix sans mouvement ? Mais qu'est-ce à dire ?!

Le thème ? Une variation ultra convenue autour de l'adolescence et des chocs générationnels.

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La Fille de Vercingétorix

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C'est tellement inodore et sans saveur qu'on se prend régulièrement à bailler, tandis que l’œil zappe des strips entiers pour chercher la suite de l'intrigue (si on peut utiliser ce mot pour qualifier l’embryon de fil conducteur).

Les personnages ? Adrénaline, la fille de Vercingétorix, est carrément ratée.

Une ado révoltée, elle ? Laissez-moi rire : une gentille fillette, oui ! Et encore : c'est une vraie punk à côté les autres ados du village !

Sinon,  c'est le recyclage permanent des piliers de la série : les pirates, les romains, les sempiternelles bagarres entre gaulois du village.

Astérix ? C'est tout juste si on le voit.

Quant à Obélix, Jean-Yves Ferri lui attribue le rôle ridicule d'un adulte qui se fait passer pour un ado pour "infiltrer" le groupe de "jeunes rebelles".

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La Fille de Vercingétorix

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L'humour ? Au ras des pâquerettes, niveau Almanach Vermot. Pour les plus petits, à la rigueur... Le pauvre Goscinny doit se retourner dans sa tombe.

C'est facile, gentillet, attendu, comme les références à l'actualité qui, à intervalles réguliers, tombent à plat tant ils sont convenus.

En fait, l'album entier semble destiné à une population de lecteurs entre 7 et 12 ans (grand max !) : sans la moindre audace, le moindre risque.

Non d'un zébu à roulettes : pourquoi un adulte irait-il mettre son nez dans une BD aussi infantile ?!!

C'est confirmé : il y a quelque chose de pourri au royaume d'Astérix.

Tiens : je vais aller me refaire Astérix et Cléopâtre...

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