La France en automobile

Edith Wharton

Mercure de France / Folio

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Le pitch

Edith Wharton adorait la France. Avec son mari Teddy, entre 1906 et 1907, c'est dans une Panhard et Levassor 15hp qu'ils effectuent ce "tour de France", parfois accompagnés de Henry James. Les Wharton ont un chauffeur, et leurs bagages arrivent par chemin de fer, avec quelques domestiques, aux étapes les plus importantes. On voyage avec style !

Partis de Boulogne, ils filent vers Amiens, Beauvais, puis Rouen. Ils continuent vers la Loire et l'Indre, puis font étape à Nohant sur les terres de George Sand. Paris, Poitiers, les Pyrénées, la Provence, l'Est. Rien ne les arrête ! Avec ce récit en forme de carte postale, Edith Wharton nous fait revisiter et redécouvrir lieux et monuments avec une chaleur et un enthousiasme communicatifs.

Publié aux Etats-Unis en 1908 avec succès, La France en automobile n'avait jamais été traduit en français jusqu'à aujourd'hui.

Mon avis

"Une petite pépite enfin publiée en France !" me suis-je exclamé in petto en découvrant la couverture de l'édition poche de La France en automobile, avec une superbe photo d'Edith Wharton dans sa voiture.

A sa gauche : Henry James, porteur d'un épais manteau de fourrure et d'une casquette qui lui cache à moitié les yeux. Devant : un chauffeur super équipé et, à côté de lui, le mari d'Edith Wharton qui pose, bouffarde au bec et un chien dans les bras.

La gentry britannique à l'assaut de la France, deux des plus grands écrivains anglais associés dans cette tournée des haut-lieux de la culture française; Edith Wharton, avec son esprit caustique, qui raconte les péripéties d'un voyage en voiture, véhicule encore "exotique", qui décrit les français, les ambiances, qui rapport ses conversations avec Henry James....

Voilà ce à quoi je m'attendais en achetant ces carnets de voyage... Eh bien non ! Rien de tout cela !

Après une longue préface de Julian Barnes (de loin le passage le plus intéressant de l'ouvrage !), le lecteur déçu découvre deux cents pages de considérations générales d'Edith Wharton sur l'architecture classique françaises. Un point, c'est tout !

Quelle déception !

Rien sur la voiture, rien sur les conditions pratiques du voyage (Wharton n'évoque même pas la présence de nombreux domestiques), rien sur les français, rien sur l'ambiance d'avant-guerre, rien sur les disparu l'humour de l'auteure que j'affectionne tant : juste un simple récit conventionnel d'une voyageuse (très) cultivée, très riche et très snob.

Le plus fort ? On sait grâce à la photo de couverture, à Barnes et à l'éditeur que, pour un des trois voyages évoqués, Henry James était dans la voiture. Eh bien, Edith Wharton n'évoque pas une seule fois sa présence !

Franchement, ce récit complètement "survendu" ne présente qu'un intérêt extrêmement limité. Grosse déception.

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