La galerie des maris disparus

Natasha Solomons

Le livre de poche

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Le pitch

Londres, fin des années 1950. Le jour de son anniversaire, le mari de Juliet Montague s’est volatilisé. Ni veuve ni divorcée, elle n'a pas le droit de refaire sa vie selon les règles de la communauté juive à laquelle elle appartient. Elle s'efforce d'assumer le quotidien et d'élever au mieux ses deux enfants, Frieda et Leonard.

Un an plus tard, alors qu’elle fête ses 30 ans, Juliet prend une décision insensée : elle s'offre un portrait à son effigie. C’est le début d’une nouvelle vie. Passionnée de peinture, elle va peu à peu repérer les talents émergents, frayer avec le gotha artistique de la capitale et ouvrir sa propre galerie. Seulement, la jeune femme reste enchaînée. Pour se sentir tout à fait libre, il lui reste un mystère à élucider...

Un roman d’émancipation passionnant par l’auteur du Manoir de Tyneford.

Mon avis

Natasha Solomons - 40 ans tout juste en 2020 - fait partie, sans le moindre doute, des jeunes auteur(e)s qui comptent dans la littérature anglaise.

Dès 2011, avec son second roman Le manoir de Tyneford, elle a su se faire remarquer grâce à la richesse de ses thèmes mais surtout la qualité de son style, d'un classicisme parfait.

Mais c'est Le pianiste de Hartgrove Hall, en 2015, qui la consacre sans conteste comme une auteure majeure : ce quatrième roman, centré autour de la musique, est une ode à l'amour et au temps qui passe qui m'a profondément bouleversée.

Une fois ces deux excellents livres dévorés, il me restait à me mettre définitivement à niveau, en commençant par La galerie des maris disparus, publié entre les deux précédents, en 2013.

Malheureusement, malgré un a priori plus que favorable en entamant cet épais roman, j'ai été rapidement déçu par ma lecture.

Paradoxe de l'auteur que l'on a découvert tout d'abord à son meilleur : le lecteur ira fouiller dans sa bibliographie avec fièvre, espérant retrouver l'ivresse déjà ressentie; mais il est rare que la qualité d'une oeuvre soit totalement homogène et la déception est souvent au coin de la page...

Le pitch de départ semblait pourtant alléchant et, après un roman consacré à la musique, j'avais espéré tomber un scénario tournant autour de la peinture.

Malheureusement, Natasha Solomons passe complètement à côté de ce sujet. Volontairement ou pas ? Je ne saurais le dire...

La peinture ne sert que de fil conducteur sans âme à une histoire centrée sur une femme abandonnée par son mari. Elle va, courageusement, se battre pour construire seule sa vie, provoquant l’opprobre de la communauté juive dans laquelle elle vit depuis sa naissance.

Outre l'erreur de passer émotionnellement à côté du thème de la peinture, je pense que Natasha Solomons a tout simplement raté son personnage principal.

Pas un instant, je n'ai ressenti la moindre empathie pour cette femme pourtant courageuse.

Manque d'épaisseur psychologique ? Sans doute. Manque de contrastes dans sa personnalité ? Certainement.

Bref, cette histoire qui aurait pu se révéler un manifeste féministe intelligent, tragique et drôle à la fois, m'a simplement ennuyé. Le pire défaut pour un roman, non ?

Alors, précipitez vous plutôt sur Le pianiste de Hartgrove Hall, pour découvrir ce que peut produire un réel talent !

     

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