La peste écarlate

Jack London

Actes sud (Babel)

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Le pitch

Un ancien professeur d'université erre en compagnie de ses petits-enfants, revêtus de peaux de bêtes, dans un paysage désolé. Celui de la baie de San Francisco, ravagée soixante ans auparavant par un terrible fléau.

Nous sommes en 2013. Quelques hordes subsistent, et de rares survivants tentent de raconter le monde d'avant à des enfants qui ne savent même pas compter. La seule issue est de reprendre depuis les commencements la marche vers la civilisation perdue.

Jack London met toute sa puissance d'évocation au service de ce récit d'apocalypse, offrant de ces grandes peurs qui ravagent le monde une vision terrible - et quasi prophétique - et inscrivant de fait sa peste écarlate dans la lignée des fléaux bibliques, des terreurs millénaristes. Un texte qui prend dès lors une étonnante et inquiétante modernité.

Mon avis

Pour commencer : la formulation de la 4ème de couverture de l'éditeur prête à confusion, car le roman ne se situe pas en 2013, mais bien en 2083.

Car en 2083, le personnage principal de l'histoire est un très vieil homme qui va raconter autour de lui, à de "jeunes sauvages" ce qui s'est passé en 2013, année de l'apocalypse.

La peste écarlate, c'est la (presque) fin du monde, raconté par Jack London.

Un court roman mythique, un récit de science-fiction écrit par le très grand auteur de romans d'aventure et romans sociaux alors qu'il était à la fin de sa vie.

Ecrit en 1913-1914, ce roman est une parabole terrible sur ce qu'est le monde alors, un monde qui se perd.

Avec une précision hallucinante, London décrit une civilisation humaine de 2013 surpeuplé de 7 milliards d'habitants...

Quelle intuition ! Aucun auteur de SF ne réussira par la suite à être aussi précis que lui dans sans ses prédictions !

Le récit de Jack London est habitée par son style inimitable, mélange de finesse stylistique et de réalisme naturaliste aussi pragmatique que celui d'Emile Zola.

La peste rouge, c'est la peste noire, ou bien un SIDA mâtiné d'Ebola.

Ou, tout simplement, la grippe espagnole qui, trois ans après la publication de ce roman, allait provoquer plus de morts autour du globe que la première guerre mondiale.

Le récit de Jack Lindon est glaçant, car il délivre un message : l'homme et la civilisation humaine n'ont pas de mémoire.

Cela, nous le vérifions tous les jours quand monte près de nous le cri glaçant des populismes extrémistes...

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