La tresse

Laetitia Colombani

Grasset / le livre de poche

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Le pitch

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est réservé et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Mon avis

La tresse, c'est un des ces petits miracles de l'édition, comme le marché en produit un ou deux par an. En 2017, il y a eu Petit pays, de Gael Faye, et La tresse de Laetitia Colombani.

Deux volumes tout fin racontant, dans un style très simple, le monde tel qu'il existe aujourd'hui, ailleurs.

Pour Laetitia Colombani, jusqu'ici réalisatrice au cinéma, cet ailleurs, c'est dans trois endroits : en Inde, en Sicile  et au Canada.

Trois récits développant, de manière alternative et entrelacée (d'où l'une des deux signification du titre) la vie de trois femmes. Trois destins difficiles, hantés par la mort.

La tresse s'est vendu à plus de 300 000 exemplaires en format broché, avant de rencontrer un succès identique en 2018 lors de sa sortie en poche.

A chaque fois, des critiques très favorables et un succès magnifique : magnifique, car uniquement porté par le bouche à oreille.

Difficile dans ces conditions de ne pas être tout à fait à l'unisson de cet enthousiasme général.

Et pourtant, je me dois d'apporter une inflexion à cet accueil quasi unanime car, si j'ai trouvé le concept du livre tout à fait ingénieux, et l'intention du propos, tout à fait estimable, ce court roman ne m'a pas autant touché que j'espérais l'être (car je me suis lancé dans ma lecture avec un a priori très favorable).

La raison est d'ordre essentiellement technique : je n'ai pas trouvé le roman très bien écrit.

Laetitia Colombani est d'abord une réalisatrice de cinéma. cela se sent car son style est très visuel, mais il manque de chair et ses personnages de consistance, tandis qu'ils évoluent dans des contextes à peine esquissés qui sont parfois à la limite du décor de cinéma.

Un exemple flagrant : le personnage de Sarah, l'avocate canadienne touchée par un cancer du sein, m'a à plusieurs reprises déconnecté du récit, tant je l'ai trouvé sans épaisseur, frôlant sans cesse l'archétype.

Cet absence de consistance m'a, paradoxalement, tenu éloigné de l'émotion qu'ont, semble-t-il, ressenti de nombreuses lectrices et lecteurs.

N’hésitez pas cependant à aller au delà de ma perception, par définition subjective, pour découvrir ces trois histoires, belles et douloureuses à la fois, car elles sont porteuses d'espoir; et rien que pour cela, ce livre mérite l'attention.

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