Le cycle de Tschaï

Jack Vance

J'ai lu

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Le pitch

Alors qu'il effectuait une mission de reconnaissance autour de la planète Tschaï, le vaisseau Explorateur IV a été abattu par un missile d'origine inconnue. Unique survivant du crash, Adam Reith découvre un monde d'une beauté et d'une âpreté sans pareilles, une terre d'aventures aussi dangereuse qu'attachante.

Obsédé par l'idée de rentrer chez lui, le Terrien va traverser d'immenses et splendides paysages, rencontrer d'autres humains aux moeurs baroques et des extraterrestres belliqueux, vivre mille péripéties, perdre ses certitudes et trouver l'amitié. Parviendra-t-il à regagner la Terre ?

Mon avis

Le cycle de Tchaï est constitué de quatre romans qui se suivent et se lisent à la suite les uns des autres : Le Chasch, Le Wankh, Le Dirdir et Le Pnume. Comme une série TV qui se déroulerait sur quatre saisons.

Ce cycle est désormais (enfin !) disponible en un seul volume format poche (merci J'ai lu !), que vous ne regretterez pas d'avoir acheté, si ce n'est à cause de sa taille : plus de 950 pages.

Tchaï est considéré comme un des romans emblématiques de l'histoire de la SF.

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Le Chasch

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Une réputation tout à fait méritée car Jack Vance, entre 1968 et 1970, à littéralement imposé le cycle comme un des chefs-d'œuvre fondateurs (avec Dune, sans doute) du planet opéra, ce genre littéraire spécifique où un héros est amené à explorer une planète étrange et en affronter les dangers.

Beaucoup d'autres auteurs prestigieux suivront : Philip J. Farmer, Robert Silverberg, Dan Simmons, mais aucun, je pense, ne retrouva la magie un peu naïve qui donne à Tschaï son caractère unique.

Tschaï, c'est le nom de la planète que sillonne Adam Reith, l'humain héros de l'histoire.

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Le Wankh

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Quant aux quatre autres noms bizarres (que tout amateur sérieux de SF connait par cœur !), ce sont les quatre races d'extra-terrestres dominantes de la planète.

Quatre races aussi bizarres les unes que les autres, aussi éloignées d'un humain qu'il est possible : aspect physique, physiologie interne, psychologie, sociologie, religion, système politique, Jack Vance décrit avec un luxe de détails inouïe les particularités de chacune, comme le ferait un entomologiste s'attachant à décrire les animaux rencontrés alors de la traversée d'une jungle africaine au détour du XIX° siècle.

Voilà : Adam Reith, c'est Richard Burton découvrant les sources du Nil, sauf que Tschaï est encore beaucoup, plus bizarre que le sud de l'Egypte et que le Soudan sauvage...

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Le Dirdir

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Si je mentionne Richard Burton, c'est que les quatre romans de Vance sont construits exactement comme les romans d'aventure de la fin du XIX° et début du XX°.

Une succession de péripéties sur un fil narratif parfaitement rectiligne, une suite de dangers et de problèmes que le héros va affronter l'un après l'autre, avec - bien entendu - une force, une adresse et une intelligence à nulles autres pareilles !

L'imagination de Jack Vance est foisonnante, et son style simple, direct, très descriptif, suscite chez le lecteur retombé en enfance (à l'âge où il lisait 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne ou Le monde perdu de Conan Doyle) un feu d'artifice d'impressions colorées, d'images étonnantes, de quoi nourrir l'imagerie d'une demi-douzaine de films... au moins !

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Le Pnume

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J'évoquais plus haut la magie un peu naïve de l'entreprise.

Cette naïveté, parfaitement assumée par son auteur, est la seule limite des romans : les personnages et les péripéties sont trop caractérisées pour susciter la surprise. Le plaisir de la lecture vient d'un autre élément primordial : la richesse infinie de l'imagination de l'auteur.

Pour tous les amateurs de SF qui ont gardé une âme d'adolescent : un livre indispensable !

NB : les quatre illustrations qui ponctuent ma critique sont les couvertures extraordinaires du grand illustrateur Caza, dessinées à l'occasion de la publication individuelle des romans .

 

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