Le fils du Yéti

Didier Tronchet

Casterman

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Le pitch

Tout est parti de l'incendie. J'ai dû choisir en quelques secondes ce que je devais sauver des flammes.

J'ignore pourquoi, j'ai choisi mes albums photos. Je sais maintenant que c'était une boîte de Pandore. Il y avait ce cliché étrange de mon père avant sa mort, qui allait me faire accomplir à rebours le voyage agité jusqu'à une image mythique de mon enfance : la dernière case de Tintin au Tibet.

Mon avis

Pour les lecteurs historiques de Fluide Glacial, Didier Tronchet est le "père" de Jean-Claude Tergal, l'anti-héros absolu, ce looser tout sauf magnifique qui n'a rien pour le racheter, si ce n'est sa naïveté.

J'avoue qu'à l'époque, je trouvais ses histoires, à l'humour complètement répétitifs, finalement assez glauques.

Mais Tronchet, c'est aussi - je l'ai découvert récemment - un écrivain qui a, notamment, raconté dans un roman autobiographique sa quête du père.

Roman qu'il a lui même adapté en roman graphique en 2014, chez Casterman BD, un éditeur toujours près à promouvoir l'originalité.

* Le fils du yéti

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Ne vous fiez pas à la couverture minimaliste et finalement assez moche de cet album au format réduit.

Ne vous fiez pas, non plus, au premier regard jeté sur les deux cents planches au dessin tout aussi minimaliste - qui plus est dans des dégradés noir et blanc au lavis, quatre cases par planches, pas plus -, car cette histoire est un petit bijou de subtilité, d'humour et d'amour.

Pourtant, l'histoire débute un peu comme une histoire de Jean-Claude Tergal : le personnage principal (dont on ne connait semble-t-il pas le nom) est apparemment un looser qui traîne sa vie entre diverses frustrations.

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Le fils du yéti

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Mais un incendie va être l'étincelle (excellent, n'est-ce pas ?!) qui va faire basculer sa vie dans la recherche de son passé et, plus précisément, de ce qu'était ce père mort trop tôt et qu'il a à peine connu.

Une trame scénaristique très "bateau", allez-vous me dire avec juste raison.

Certes, mais c'est sans compter avec la subtilité de l'écriture de Didier Tronchet qui, bien loin des vannes un peu lourdes de son "héros" favori, tricote sous les yeux du lecteur les différentes étapes d'une quête émouvante pour laquelle il parviendra, de surcroît, à trouver une fin très réussie.

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Le fils du yéti

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Allez, bingo ! Courrez vite acquérir ce petit bijou à lire sous la couette qui n'est pas, sans (aucun) doute, un chef-d'oeuvre graphique, mais qui ne pourra que satisfaire le lecteur le plus exigeant sur le plan littéraire.

Imaginez : c'est grâce à Tintin que Didier - c'est le nom du personnage principal, bien entendu - parviendra à comprendre beaucoup de choses de sa vie !

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