Le piège diabolique

Edgar P. Jacobs

Dargaud

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Le pitch

Quelle obscure folie a pu pousser Miloch (le savant fou de S.O.S. Météores, inventeur d'une machine à contrôler les intempéries) à faire de Mortimer son légataire universel ? L'honorable savant voit ainsi sa curiosité scientifique piquée au vif au point d'en oublier toute prudence.

Passant outre la mise en garde du capitaine Blake, il se rue tête baissée dans un piège mortel. Miloch est en effet l'inventeur du Chronoscaphe, une machine à voyager dans le temps. En léguant son invention à Mortimer, il l'a par la même occasion attiré dans une épouvantable chausse-trappe destinée à le perdre dans l'infinie des temps.

Voilà notre imprudent voyageur obligé de parcourir les siècles à la recherche de son époque. Il passera ainsi de l'ère préhistorique au Moyen Âge, avant d'affronter dans notre futur lointain, un tyran despotique et tout puissant qui a réduit l'humanité en esclavage.

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Le piège diabolique

Mon avis

6ème aventure de la série Blake et Mortimer et deuxième aventure d'affilée se déroulant en France.

Cette histoire, complètement à part dans la saga d'Edgar P. Jacobs, est à l'image de sa couverture : une parenthèse un peu bordélique (si vous me passez l'expression !), l'occasion pour l'auteur de se laisser un peu aller dans une carrière sinon hyper maîtrisée.

Le piège diabolique est une variation sur le thème de La Machine à explorer le temps, inventé par H.G. Wells, l'auteur qui a déjà inspiré Jacobs par le passé (voir son illustration du roman La guerre des mondes).

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Le piège diabolique

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Repassant d'une narration en quatre bandeaux par page pour les albums précédents à une en trois bandeaux, l'auteur propose un récit beaucoup plus aéré, tant graphiquement que textuellement (à l'exception de quelques planches dont je parlerai plus tard).

Plus de place, donc, pour le dessin magnifique de Jacobs, qui se fait plaisir à plusieurs reprises dans des vues qui font parfois penser à celles du Rayon U, le prequel de la série. Des dinosaures, des combats au Moyen-Âge, des scènes dans des ruines post apocalyptiques dans le futur : c'est un vrai plaisir des yeux.

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Le piège diabolique

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Du côté scénario, c'est aussi un peu du grand n'importe quoi.

Jouer avec les paradoxes temporels, c'est forcement un peu risqué, mais tomber dans le péché mignon de l'auteur - confondre BD et roman - cela l'est encore plus.

Les planches 36 et 37 sont le summum de sa carrière en matière de délire verbal (et dieu sait s'il y en a d'autres exemples fameux).

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Le piège diabolique

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Quant à Blake (oui, celui de Blake et Mortimer !), il semble que l'auteur l'ait oublié en route, puisqu'on ne le voit pour pour l'ouverture et la clôture de l'histoire.

Ce qui gêne pas beaucoup le lecteur, puisque cela a toujours été Mortimer le personnage intéressant de la série !

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Le piège diabolique

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Un récit, donc, moins dense et parfois déséquilibré.

Mais, pour un public plus jeune que d'habitude (les "vieux" risquent de trouver ça parfois un peu puéril, à l'image du titre, théâtral old fashion), un grand plaisir ludique !

 

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