Les parents terribles

Jean Cocteau

Folio

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Le pitch

Yvonne : La tête me tourne, j'ai fait une folie, une folie affreuse. J'ai fait...

Michel : Parle-nous.

Yvonne : Je ne peux pas. Je voudrais. Sauvez-moi ! Sauve-moi, Mik ! Pardonne-moi, Mik. Je vous ai vus ensemble, là-bas, dans le coin. Je me suis dit que je vous gênais, que je dérangeais les autres.

Michel : Maman !

Yvonne : J'ai perdu la tête. Je voulais mourir. Mais je ne veux plus mourir. Je veux vivre. Je veux vivre avec vous ! Vous voir... heureux.

Mon avis

Cocteau était un poète, et avant tout un poète, se plaisait-il à rappeler, même si cet artiste au talent protéiforme excella tant dans le domaine de la peinture, que du théâtre et du cinéma (entre autres).

Ceci explique probablement pourquoi, à la relecture, aujourd'hui, 80 ans après sa création, la pièce Les parents terribles parait désormais probablement le maillon le plus faible de son oeuvre écrite : il n'y a pas un sou  de poésie dans cette tragédie boulevardière (les termes peuvent paraître antagonistes; pourtant, ici, ils ne sont pas) dont il ne reste qu'un sujet daté et des répliques maniérées qui m'ont passablement exaspérées.

Pourtant, la pièce reçut un accueil triomphal lors de sa sortie, juste avant la seconde guerre mondiale.

Imaginez le sujet : Michel (interprété à l'écran, lors de l'adaptation de la pièce, par Jean Marais), un jeune homme de 22 ans, couvé, gâté, pourri par sa mère surprotectrice, tombe amoureuse d'une jeune fille de trois ans son aîné qui, s'avère rapidement être... la maîtresse de son père.

Le jour où il veut la présenter à ses parents pour quitter le cocon familial, c'est un drame à multiples facettes qui démarre.

A l'époque, on parla d' "inceste" pour qualifier la relation triptyque entre Michel (le jeune homme), Madeleine (la jeune femme) et Georges (le père). Si, si : inceste ! Cette enflure rhétorique suffit à qualifier le décalage entre cette époque et la nôtre.

Elle résume assez bien également le côté complètement daté de la pièce, dont les dialogues interminables et mièvres (il suffit de lire celui reproduit dans le pitch pour en avoir un avant-goût) paraîtront aujourd'hui  parfaitement ridicule à une personne de l'âge du héros.

Reste le talent d'auteur de Cocteau, qui permet de tenir jusqu'au bout. Mais allez plutôt relire ou revoir d'autres chefs d'oeuvre du poète, il y a tellement mieux !

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