L’espoir malgré tout

Première partie

Emile Bravo

Dupuis

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Le pitch

Janvier 1940. Un hiver particulièrement rude s'est abattu sur Bruxelles. Alors que tout le monde attend avec appréhension l'arrivée imminente de la guerre, Fantasio s'est engagé dans l'armée belge. Dans la forteresse d'Ében-Émael, il est impatient d'en découdre et ne doute pas une seconde que les armées française et britannique écraseront l'armée allemande...

Quant à Spirou, il est toujours groom et continue de vivre le plus normalement possible. Sa rencontre avec Felix, un peintre juif allemand dont les nazis ont jugé l'oeuvre "dégénérée", et Felka, sa femme, va lui faire découvrir la "question juive" et la complexité de la situation internationale.

Quand la guerre éclate, Fantasio cherche à servir la patrie le plus héroïquement possible. Spirou, lui, essaye de comprendre la complexité de la situation à travers des rencontres avec des personnages profondément humains et tente de se rendre utile en étant fidèle à ses valeurs.

Mon avis

En 2018, près d'une décennie après Le journal d'un ingénu, Emile Bravo entreprend de prolonger "son" Spirou (n'hésitez pas à lire ici ma critique avant de poursuivre celle-ci).

Il faut dire que l'album, sorti originalement dans la collection "Le Spirou de", a rencontré un tel succès auprès des lecteurs et des critiques que l'auteur ne pouvait qu'être tenté par la prolongation de l'expérience : redonner vie au groom à tenue rouge et à son ami Fantasio pour raconter" leur seconde" guerre mondiale.

Le journal d'un ingénu montrait un Spirou confronté aux prémisses de la guerre.

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L'espoir malgré tout

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Le nouvel album - un récit long et dense de 85 planches  - commence juste avant que son pays, la Belgique, ne soit envahie par l'armée allemande.

Autant dire que la tragi-comédie de l'épisode précédent vire très vite, cette fois, franchement au drame.

Le pays, agité par les tentations collaborationnistes mais aussi par l'activisme des agents communistes envoyés par l'U.R.S.S., secoué par le choc des bataillons allemands traversant le pays, est au bord de l'explosion.

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L'espoir malgré tout

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Emile Bravo use du personnage de Spirou comme du symbole d'une certaine conscience humaniste, tandis qu'il utilise celui de Fantasio - le décervelé Fantasio qui ne réfléchit surtout pas avant d'agir- comme anti-héros, sans cesse au bord du gouffre.

L'idée est habile, même si, parfois, on peut être agacé par ce Spirou un brin trop donneur de leçons.

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L'espoir malgré tout

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Elle sert de moteur à l'intrigue qui se développe peu à peu pour acquérir une ampleur que le lecteur ne pourra appréhender qu'avec les trois autres tomes à paraître de la quadrilogie programmée par l'auteur; car c'est une quadrilogie qui commence !

Spirou et Fantasio vont traverser la guerre et l'Europe. Que vont-ils voir ?

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L'espoir malgré tout

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Sans doute des horreurs : Emile Bravo place au milieu de l'album la mort terriblement violente d'un des protagonistes de l'histoire, comme un avertissement au lecteur :  attention, on est définitivement sorti du Spirou de Franquin, pour tout public.

Ici, même si les graphismes (toujours top !) restent très irréaliste, Bravo écrit pour les adultes.

Si on est partant pour suivre sa proposition (qui, par rapport à l'album précédent, manque pour le coup d'un poil de comédie pour être parfaitement équilibré), on ne peut être qu'impatient de lire la suite.

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