Mamie Luger

Benoit Philippon

Le livre de poche

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Le pitch

Six heures du matin : Berthe, cent deux ans, canarde l'escouade de flics qui a pris d'assaut sa chaumière auvergnate.

Huit heures : l'inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger vide son sac, et le récit de sa vie est un feu d'artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave. Alors… Aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée, mais il sent qu'il va falloir creuser. Et pas qu'un peu.

Mon avis

Comme nombre de lecteurs, j'ai été attiré par le titre et le pitch accrocheur de ce drôle de roman qui se vend comme des petits pains.

A priori, je m'attendais à une pochade policière rédigée par un fan de Frédéric Dard, quelque chose de léger, léger, parfait pour une paire d'heures de lecture dans un transat pendant les vacances.

Mais le marketing ne fait pas tout, puisque le contenu est finalement assez différent de ce que promettait l'emballage.

Alors, bien sûr, les premiers chapitres vont dans le dérisoire, l'humour et la gaudriole à la San A., avec cette mamie centenaire qui parle comme Bérurier (dont elle possède aussi le caractère éruptif !). J'avoue avoir éclaté de rire à plusieurs reprises, sous le charme des formules et des dialogues rabelaisiens.

Mais Benoit Philippon vaut mieux qu'un simple suiveur, car très vite l'histoire dérive vers quelque chose de moins drôle, pour s'achever sur du pas marrant du tout.

Par un système d'aller-et-retour dans le temps assez habile et plutôt réussi, on passe d'un chapitre à l'autre de l'interrogatoire de l'héroïne par la police, à des plongées en flash-back dans le passé de celle qui se révélera être en fait une psychopathe de première.

Roman étonnement féministe - si Berthe défouraille, tue, et pas qu'un peu, c'est avant tout à cause des hommes, ces monstres lubriques, ces faibles d'esprit, menteurs, violents - Mamie Luger surprend beaucoup pendant une bonne moitié  du récit.

Malheureusement, la démonstration finit par tourner parfois au procédé et quelque fois franchement au sordide... ce qui ne m'a pas empêché pas de lire le bouquin jusqu'au dénouement !

Si vous aimez la farce tragique, si vous cherchez les rebondissements incessants, alors n'hésitez-pas à vous saisir du volume, qui aurait gagné à plus de concision (250 pages aurait été parfait) pour être totalement réussi.

NB : attention, le texte est très (trop) souvent vulgaire, trash, licencieux et parfois scato pour ne pas le déconseiller aux esprits délicats... et aux mineurs !

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