Mortelle Adèle

T1 - Tout ça finira mal

Mr Tan & Miss Prickly

Tourbillon

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Le pitch

« Que ce soit pour faire enrager mes parents, torturer mon stupide chat, lutter contre Jade et ses copines ou briser le coeur de Geoffroy... j'ai toujours une idée intéressante ! »

Une bonne dose d'humour noir et un soupçon de tendresse, voici la recette d'Adèle, une héroïne d'un nouveau genre... Accrochez votre ceinture, ça va déménager !

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Mortelle Adèle

Mon avis

Mortelle Adèle, avec cette allitération dans le titre qui fait irrésistiblement penser à un morceau de charcuterie n'était peut-être au départ, avec ce premier recueil publié en 2013, qu'un pari sympathique comme il y en a tant dans la littérature jeunesse.

Mais en à peine une demi-douzaine d'années, le concept développé par Mr Tan (le surnom de plume du scénariste Antoine Dole) est devenu quelque chose de sérieux.

Très sérieux, même, puisque les 17 volumes parus à ce jour se sont vendus à plus de 3.5 millions d'exemplaires... et que la petite peste rousse est devenue une franchise générant un chiffre d'affaires mirifique !

Si vous avez de la marmaille dans votre entourage, jetez un œil  sur le site qui lui est dédié  : vous y trouverez agenda scolaire, cahiers, tote bag,  jeux de société, figurines, mais aussi un roman... n'en jetez plus !

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Mortelle Adèle

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Bon, ceci dit, que penser de l'objet littéraire lui-même ?

Le concept est simple et efficace, bien que tout sauf novateur : une BD conçue très clairement et exclusivement pour un lectorat composé d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire, avec une héroïne "petite peste" mais au fond "plutôt smart et so cute", qui adore faire et dire des bêtises, mais pas trop graves quand même.

La petite Adèle a une très grosse tête, son chat souffre-douleur de très gros yeux, les couleurs sont carrément flashy : on est clairement dans l'esthétique manga, traité habilement par une graphiste qui a changé au fil de la croissance de la série (les dessins et la mise en couleur se sont largement améliorés).

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Des albums tout petit format (16*20 cm) qui supportent tout juste deux ou quatre cases par planche, pour des gags en une, voire deux planches.

Textes réduits à leur plus simple expression : normal, les lecteurs sont vraiment jeunes !

Voilà pour la forme.

Pour le fond, la série ne se renouvelle pas beaucoup au fil des années.

Adèle est une petite fille sans filtre, qui agit et parle comme si ses parents transparents avaient omis de l'éduquer (ou avaient raté leur éducation !).

Les copines se font avoir à chaque fois, les parents aussi, quant à Ajax le chaton violet, il a une existence difficile. Très difficile.

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Mortelle Adèle

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L'ensemble est franchement mignon, transgressif juste ce qu'il faut pour permettre aux moutards (dit-on moutardes pour les filles, j'ai un doute...) de se bidonner, mais sans aller jusqu'à faire peur ou choquer l'entourage.

Manque toute la subtilité d'un Calvin et Hobbs (on est à cinq niveaux en dessous) et la moindre esquisse de double lecture pour séduite les parents.

Vous pouvez donc l’offrir sans danger aux petites filles de votre entourage : elles seront ravies d'en parler avec leurs copines à la récré et ne risqueront pas de faire des cauchemars !

 

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