Pavillons lointains

Marie Margareth Kaye

Albin Michel / Le livre de poche

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Le pitch

Des cimes enneigées de l'Himalaya aux palais des maharadjas, de la Kyber Pass à Kaboul, ce roman retrace les années les plus tumultueuses du rattachement de l'Inde à l'empire britannique au XIXe siècle.

C'est aussi une émouvante histoire d'amour, au-delà des tourments et de la fureur de son époque, celle d'Ash, un jeune Anglais élevé comme un Indien, et de Juli, une princesse indienne déchirée entre raisons du coeur et raison d'État. Et tandis que familles et castes, alliés et ennemis se combattent aveuglément, une civilisation millénaire se précipite vers son destin...

Introuvable depuis de nombreuses années, cette formidable fresque du Raj, dans la lignée d'un Kipling, se devait d'être rééditée.

Mon avis

Disons-le tout net : Pavillons lointains est un de mes plus grands coups de cœur de ces dernières années, dans une catégorie littéraire pourtant largement exploitée (surexploitée !) : le roman d'aventure historique.

Je ne vois guère, en effet, que les romans de Wilbur Smith à être parvenu à m'emporter de la sorte, dans un maelström de péripéties, de détails historiques, politiques, géographiques, dans un contexte aussi exotique, avec de tels personnages symboliques de leur situation, et sur de telles distances !

Mais qu'est-ce qui distingue cet énorme roman (800 pages en broché, plus de 1 000 pages en poche) de ces innombrables concurrents ? En fait, à peu près tout.

La qualité littéraire est là, indéniable, un style classique, et quelque chose de rare : la capacité à faire passer un souffle épique dans le récit sans jamais, jamais, tomber dans la mièvrerie. Mais ce qui fait avant tout la différence, c'est l'authenticité de son propos et la précision incroyable de sa documentation.

MM Kaye est une femme (je le précise car les initiales peuvent prêter à confusion et, à la lecture, c'est indécelable) qui, bien que blanche et britannique, a vécu quasiment toute sa vie en Inde.

Née en 1908 et disparue en 2004, elle a traversé tout le siècle et elle a vécu toute la transformation du pays, de la domination britannique absolue en passant par les révoltes successives et pour finir, l'indépendance.

Allez voir sa fiche auteur, vous constaterez que, lorsqu'elle parle de l'armée et des guerres, c'est en toute connaissance de cause ! De même, c'est en toute connaissance de cause qu'elle évoque les différentes ethnies, les affrontements et parfois les amours entre anglais et indiens.

Qu'elle balade le lecteur d'un endroit à un autre, qu'elle le fasse voyager pendant des dizaines de pages pour aboutir, enfin, dans un vrai royaume de Maharadja (moment inoubliable) ou, beaucoup plus tard, pour suivre les guerres le long de la frontière Afghane.

Le souffle épique et romantique de ce roman, un véritable modèle de Tourne Page, vous emportera pendant des après-midi entières, allongé au soleil sur une plage, ou sous la couette tandis que tombe la neige.

Même si le dernier tiers du livre laisse une place beaucoup plus importantes aux événements historiques et militaires, vous sortirez épuisé mais heureux de ce tunnel romanesque qui vous aura englouti si longtemps.

Pavillons lointains (quel merveilleux titre !) est largement inconnu en France, c'est le moment de le découvrir puis - faites ce bon geste - de le faire connaître à votre tour en l'offrant autour de vous !

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