Un mari idéal

Oscar Wilde

Folio

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Le pitch

Le mari idéal, c'est Sir Robert Chiltern : raffiné, talentueux et très riche, il mène une brillante. carrière politique, au grand bonheur de son épouse.

Tout se complique lorsque la machiavélique Mrs Cheveley menace de le faire chanter : si Chiltern n'accepte pas de soutenir le projet du canal d'Argentine, dans lequel elle a des intérêts, elle dévoilera de quelle odieuse manière il a autrefois bâti sa fortune.

Prêt à tout pour sauver son honneur, Chiltern fait appel à son ami Lord Goring. Ce dandy désoeuvré parviendra peut-être, entre deux mots d'esprit, à déjouer les plans de la belle vénéneuse...

C'est avec humour et poésie que cette pièce, l'avant-dernière comédie de Wilde, s'en prend aux vices de la société victorienne du tournant du siècle, cynique et décadente.

Mon avis

Oscar Wilde, le "dandy idéal", écrivit cette pièce en quatre actes en l'an de grâce 1895, au cours duquel il écrivit également L'importance d'être constant.

Deux chefs-d'oeuvre la même année et deux formidables succès de scène dont, paradoxe absolu, il ne profitera absolument pas puisqu'il sera incarcéré pour homosexualité alors même que ces pièces triomphaient au théâtre !

Quelle injustice...

Quand on relit Un mari idéal (dont je vous recommande chaudement l'adaptation cinématographique de 1999, avec un Rupert Everett formidable), on ne peut qu'être frappé par la plume délicieusement acérée de Wilde.

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Un mari idéal

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Satire d'une certaine société où les hommes font de la politique et les femmes parlent bijoux et chapeaux pour occuper leurs journées, l'oeuvre est un exercice de style brillantissime où, passé un premier acte un peu confus dans la lecture compte tenu du nombre de personnages, les mots d'esprit fusent sans interruption, comme lors d'un bouquet final dans un feu d'artifice.

Sur ce point, on ne peut être que frappé par les ressemblances entre le théâtre de Wilde et celui de Guitry : misogyne de premier rang (mais pas pour les mêmes raisons), les deux hommes auraient été prêt à vendre père et mère pour un bon mot.

Sur le fond, cependant, Oscar Wilde va, dans cette pièce, bien au-delà du plaisir de moquer, puisqu'il développe quelques idées intéressantes sur sa conception personnelle des principes moraux comme la fidélité et l'honnêteté.

Une pièce à voir, bien entendu, mais aussi à lire (vous avez la chance de pouvoir coupler avec le film).

C'est magique !

Futilement indispensable.

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