La dernière comédie de Paolo Pinocchio

Lucas Varela

Editions Tanibis

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Le pitch

La dernière comédie de Paolo Pinocchio retourne aux origines du personnage puis, naviguant de la genèse à notre présent dystopique, propose une nouvelle cosmogonie sous stéroïdes qui puise sans vergogne son inspiration dans la démonologie de l'ancien testament, la Divine Comédie de Dante, la mythologie grecque ou encore la commedia dell’arte.

Comme dans un comic de super-héros, Paolo Pinocchio virevolte d'aventure en aventure, alternant facéties et tragédies, chassant là un diamant (évidemment magique) dans la Venise de la Renaissance, croisant ici une révolte de poissons désireux de se venger de leur créateur. Au cœur de ce maelstrom narratif servi par l’élégante ligne claire de Lucas Varela, se trouve un talisman, objet de toutes les convoitises… le nez de Paolo !

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio  

Mon avis

Les achats "coup de coeur" en librairie font partie des grand plaisirs du lecteur compulsif.

C'est tout particulièrement vrai avec les BD, car la main et l'oeil sont sollicités : découvrir le format particulier d'un album, le grammage et la qualité du papier: puis, en ouvrant l'ouvrage, tomber sur des graphismes étonnants, étranges, des traits à nul autre pareils, une mise en couleur exceptionnelle... quelle joie !

La dernière comédie de Paolo Pinocchio est un excellent exemple de coup de cœur.

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

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Un album au format limité (21*27 cm) à la couverture cartonnée particulièrement épaisse, avec un décor tout à fait fascinant.

Comme cette vue dessinée de Venise en ombre chinoise par une nuit d'été est belle ! Quelle atmosphère de fausse quiétude (en regardant de plus près, on aperçoit la silhouette d'un diable à une fenêtre, celle d'un pendu un peu plus loin...) !*

Et quel contraste avec le dessin de  la quatrième de couverture, une vision d'horreur qui semble sortie des enfers et qui constitue, en fait, l'autre moitié du dessin de la première de couverture !

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

La 4ème de couverture

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Mais je n'achète jamais une BD juste sur la couverture, aussi belle soit elle : en feuilletant les premières pages de Paolo Pinocchio, j'ai été immédiatement scotché par l'étrangeté totale de l'histoire (une allégorie ? Une fable ? Un conte et légendes ?) et par le style unique de Lucas Varela.

Des planches, tout d'abord à quatre vignettes (on ira en suite jusqu'à 16), non détourées, coloriées presque exclusivement d'orange, de blanc et de noirs profonds.

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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

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Et, en feuilletant plus loin l'album, des dessins, des atmosphères qui vous sautent à la figure : visions d'Eden ou d'enfer, monstres multiples, sans oublier Dieu... et le diable ! Et ce Pinocchio au nez amovible qui circule au milieu de tout cela.

Bref : coup de foudre immédiat, et l'album dans ma besace.

La dernière comédie de Paolo Pinocchio

Arrivé chez moi, j'ai dévoré les deux cents planches, en tentant de suivre ce récit qui, comme l'explique très bien le pitch, mélange tant d'éléments tirés des grands textes de l'histoire littéraire et/ou religieuse qu'on en sort un peu étourdi, désorienté.

Je l'avoue  je ne suis pas certain d'avoir tout compris, et décrypté toutes les intentions de l'auteur.

Mais, nom d'un chien, je ne suis pas près d'oublier cette lecture !

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