Le pitch

Futur proche. Le continent européen est victime de catastrophes multiples, des réfugiés de tous les pays s'amassent au port du Havre, lieu de transit vers un hypothétique salut. L'Islande est encore épargnée, mais pour combien de temps ? Liam, qui a déjà tout perdu, va tenter sa chance en subtilisant le pass d'une migrante, sans savoir que l'Islande aussi se déchire à leur sujet.

Ballotté dans le chaos du monde, Liam découvrira qu'il a pris la place d'une femme impliquée dans un mystérieux projet, "Islander" ; sa rédemption, si Liam et ses nouveaux compagnons parviennent à survivre.

Mon avis

Dès la prise en main de l'album, le lecteur sait qu'il est tombé sur un livre hors normes.

Très grand format (24*32 cm), 160 planches sur papier glacé, couverture épaisse : tout concourt à un ouvrage de poids (1.2 kg).

Mais une fois le livre ouvert, on découvre qu'il n'y a pas que la forme et l'apparence : Islander est un récit d'aventures prospectif tout à fait exceptionnel.

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J'avoue avoir été complètement séduit, dès la couverture (avec ce visage d'homme en gros plan), par la qualité graphique terriblement réaliste du dessin de Corentin Rouge.

Ce n'est pas compliqué : j'ai eu l'impression d'être en train de visionner un film de SF à très gros budget, avec une alternance de gros plans sur des visages étonnants (l'auteur croque des visages féminins d'une grande beauté)...

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et de plans larges de paysages époustouflants occupant une planche - voire deux planches entières.

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Les scènes d'action sont d'une efficacité redoutables, grâce à un découpage visuel extrêmement dynamique et cinématographique.

Quant à la mise en couleurs, impeccable, elle participe elle aussi au réalisme de cette histoire dystopique qui fait réellement peur, tant elle est crédible.

C'est là le deuxième intérêt de cette saga (Islander n'est que le premier tome d'une trilogie) : c'est de la SF, OK, mais la situation présentée avec habileté par Caryl Férey est si proche de notre environnement géopolitique actuel qu'elle fait vraiment peur, tant elle est crédible.

Dès le départ, le sujet m'a fait penser à la série britannique Years and years (avec Emma Thomson) qui m'avait, en 2019, absolument terrifié par son pessimisme crédible.

Une Angleterre qui s'effondre et qui lutte contre la submersion migratoire.

Des graphismes magnifiques, un sujet terrifiant : Islander est pour moi la BD d'aventure de l'année.

Reste à patienter pour découvrir les deux derniers tomes du triptyque : cela va être bien difficile !