Golden dogs
Le lombard
Golden dogs
Le lombard
Le pitch
Ils étaient quatre, deux filles et deux garçons.
Voleurs, escrocs, faussaires, ils unirent leurs talents pour devenir ensemble les plus célèbres voleurs de Londres.
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Mon avis
Pour développer une série BD sur quatre tomes, soit 200 planches, il faut monter un projet ultra solide. Les ingrédients ?
Un scénario béton et original, des compétences techniques éprouvées, tant sur le plan de l'écriture que de l'illustration, le tout saupoudré d'un enthousiasme né de l'envie et de la passion.
Avec Golden dogs, dès les premières planches, le lecteur sent qu'il manque certains de ses ingrédients.
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L'illustration ? Grâce à Griffo, un vieux routier du métier, un brin stakhanoviste (vous connaissez certainement la série Giacomo C., mais allez jeter un oeil sur Monsieur Noir : C'est superbe !), le résultat est plutôt solide, rien à redire.
Les scènes d'action sont un peu statiques, mais le Londres du XIX° siècle lui donne l'occasion de peindre quelques très belles cases d'ambiance.
C'est donc du côté du scénario qu'il faut se tourner pour chercher l'origine du malaise.
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Pourtant, Stephen Desberg est lui aussi un professionnel aguerri (j'avais bien aimé sa série anthropomorphique Jack Wolfgang).
Mais ici, il manque l'envie, la passion et l'originalité.
Des les premières planches, en voix off, on n'y croit pas une seconde.
Des personnages caricaturaux, sans aucune épaisseur, un récitatif maladroit, plein de trous, avec des sautes dans le temps mal ajustés (quelques jours, quelques mois, parfois plusieurs années).

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L'héroïne principale, Fanny, la belle rousse aussi putain que voleuse qui est aussi la narratrice ? C'est une carricature sexiste qu'on croirait sortie d'un BD de Manara des années 70. Franchement, ce personnage que l'auteur montre nue sur des planches entières est une honte !
Lorsque le second volet s'achève sur une misérable histoire de vilain mexicain - très, très beau, mais très très vilain ! - qui séduit Fanny, j'ai levé les yeux au ciel et laissé tomber.

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Quand un grand professionnel développe un projet avec aussi peu d'enthousiasme et de spontanéité, cela donne... pas grand chose.
Alors, si vous pouvez éviter de dépenser 66 € (oui : 4*16.5 € !), n'hésitez pas une seconde, il y a tellement de sagas d'aventure merveilleuses dans les librairies !
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