Gotham City : année un
Urban comics
Gotham City : année un
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Le pitch
Deux générations avant Batman, le détective privé Slam Bradley se retrouve mêlé au "kidnapping du siècle" lorsque l'enfant héritier des Wayne disparaît dans la nuit... Lancé à sa recherche, il découvre vite que les faux-semblants se multiplient, et que les justes ne sont peut-être pas ceux que l'on croit.
Ainsi débute l'histoire brutale d'une Gotham devenue moderne, cité d'abord radieuse abritant en son sein le vice, la violence et la corruption, et prête à déverser le chaos sur ses habitants.
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Mon avis
Gotham City : année un. Avec un titre pareil, pas difficile de deviner le sujet de cet épais one shot (200 planches) publié chez Urban comics !
Voilà donc un spin off parfait du mythe Batman.
Tom King - un des meilleurs scénaristes actuellement sur le marché des super héros - reprend l'histoire du justicier juste avant qu'elle ne commence.
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La riche famille Wayne est victime de l'enlèvement de leur enfant, un drame qui ressemble en tous points à celui du petit Lindbergh (survenu en 1932 dans l'Amérique réelle).
Sam Bradley, un détective privé comme on en voyait beaucoup dans les polars d'après-guerre, est chargé par la famille de retrouver l'enfant.
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Il ne l'a retrouvera pas vivante, mais la découverte de sa mort ne sera que le début d'une série de révélations toutes plus scandaleuses, sulfureuses, les unes que les autres...
Autant vous prévenir tout de suite : si vous venez pour Batman, vous risquez d'être déçu puisqu'il n'apparait que deux fois - quasiment en ombre chinoise - dans l'album, dans des flashs forward.
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Par contre, si vous aimez l'atmosphère si particulière de Gotham City et surtout, surtout, les polars urbains à l'ancienne, vous allez vous régaler, car côté scénario Gotham City est un petit bijou !
Avant d'entamer sa lecture, réservez vous une longue plage de tranquillité.
Il vous faudra en effet bien deux heures pour venir à bout d'une histoire qui contient autant de texte qu'un vrai roman, sans lâcher une seconde l'album avant de l'avoir terminé, car, pas de doute, voilà un Tourne Page comme je les aime !
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Tom King à la manœuvre embarque le lecteur dans une intrigue qui respecte tous les codes du genre, avec deux ou trois switchs bien malins à la clé.
C'est noir de chez noir, violent, impitoyable, du hard boiled certifié, avec en prime un dénouement franchement inattendu sur le mythe Batman qui en surprendra plus d'un.
Côté graphismes, un peu moins d'enthousiasme de ma part, car je ne suis pas un fan du style de Phil Hester avec des visages cabossés, tout en angles, et une mise en couleurs de Jordie Bellaire qui transforme Gotham City en succursale de l'enfer.
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Néanmoins, il faut reconnaitre à l'illustrateur un vrai sens de la mise en page, qui prend toute sa valeur lorsqu'il se lâche pour une vignette pleine page, comme celles qui figurent ici en exemples.
Un de mes coups de cœur de l'année, à n'en pas douter !
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