Journal d’un AssaSynth

#1-Défaillances systèmes

Martha Wells

L'Atalante

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Le pitch

"J'aurais pu faire un carnage dès l'instant où j'ai piraté mon module superviseur ; en tout cas, si je n'avais pas découvert un accès au bouquet de chaînes de divertissement relayées par les satellites de la compagnie. 35 000 heures plus tard, aucun meurtre à signaler, mais, à vue de nez, un peu moins de 35 000 heures de films, de séries, de lectures, de jeux et de musique consommés. Comme impitoyable machine à tuer, on peut difficilement faire pire".

Et quand notre androïde de sécurité met au jour un complot visant à éliminer les clients qu'il est censé protéger, il ne recule ni devant le sabotage ni devant l'assassinat ; il s'interpose même face au danger, quitte à y laisser des morceaux.

Mon avis

Dans une jolie édition publié par l'Atalante, éditeur nantais de qualité, voici un court roman de SF qui ne manque pas d'originalité.

Court roman ? avec 120  pages serrées, on est juste à la limite entre la novella (à l'anglosaxonne) et le très court roman.

Deux ou trois heures de lecture, tout de même, de quoi occuper un long trajet en train.

Défaillance système n'est que le premier tome d'une série d'aventures qui en comporte actuellement sept (dont un - le 5ème - d'un format beaucoup plus étoffé).

La particularité de la série Journal d'un AssaSsynth ? Les volumes ont presque tous remporté un ou plusieurs des prix prestigieux de la SF (Prix Hugo, Nebula, Locus) !

Défaillance système a, lui, reçu les trois prix en 2018. Une performance impressionnante qui, après lecture, se justifie largement.

On est ici dans la veine SF dite de la hard science, telle qu'elle a été probablement inventée par Arthur C. Clarke. Des romans où l'aspect technologique de l'anticipation est prépondérante.

Ici, c'est même un robot qui est le héros et même le récitant du roman.

Enfin...robot est un bien mauvais mot pour qualifier un SecUnit. Un être mixte (batard ?) entre un robot et un être humain. Enfin... pas tout à fait. Un androïde ? Sans doute un peu, mais... non.

C'est là un des aspects malins de la série : AssaSynth a une conscience - une conscience aigüe, même ! - de son existence, de son rôle, de son statut "social", mais on découvre peu à peu qu'il n'est pas comme tous les autres.

Il est plus intelligent, plus autonome... mais il possède aussi beaucoup de défauts d'un être humain, le moindre d'entre eux n'étant pas celui d'aimer faire du binge watching de séries télévisées quand il est en phase de repos !

Scénario malin, héros malgré lui particulièrement original, humour constant : le volume se lit avec un petit plaisir subtil né de la finesse du ton développé par l'auteure Martha Wells.

Résultat ? On saute rapidement sur le second tome de la saga (Schéma artificiels) qui se révélera aussi malin et sympathique que le premier !

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